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MAROC: Le CMC dresse un tableau sombre de l'économie nationale

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  • MAROC: Le CMC dresse un tableau sombre de l'économie nationale

    Après avoir fait une analyse approfondie de l'ensemble des agrégats de l'économie nationale, le Centre marocain de conjoncture (CMC) vient de livrer une nouvelle notation sectorielle sur la base de l'évolution de certaines composantes portant sur l'année 2012, ainsi que les performances du dernier semestre et des perspectives pour l'année en cours.

    Suite à son étude, le CMC propose une appréciation qualitative de quelques composantes de l'économie nationale, selon une échelle décroissante de trois valeurs A, B et C. Ainsi, en se référant aux derniers indicateurs macroéconomiques de l'économie nationale, le (A) n'a pas droit de cité, aucun secteur n'a bénéficié de la notation maximale. Seuls deux secteurs ont enregistré une évolution moyenne (B), à savoir la croissance du PIB et le tourisme, alors que les autres secteurs ont obtenu la plus mauvaise note (C).

    Dans le détail, bien qu'il ait attribué une note «B» à la croissance marocaine, le CMC précise qu'elle reste liée au secteur agricole, dont les performances dépendent étroitement du bon vouloir de Dame nature, et qu'elle «est plus que jamais tributaire d'une demande intérieure animée par des augmentations de salaires, les programmes de l'habitat social et les dépenses d'infrastructures».

    Les experts du CMC ont, dans ce sens, mis en cause l'actuel modèle de croissance basé sur l'impulsion de la demande interne, en précisant qu'il «fait largement appel aux importations», ce qui actionne «le mécanisme d'un multiplicateur qui va transférer une grande partie des effets emplois et revenus vers l'étranger».

    Sur ce volet, le Centre présidé par Habib El Malki, rappelle qu'en 2011, le Maroc qui se «targuait d'une certaine résilience qui reposait sur des choix macroéconomiques tonifiants et une croissance en bonne voie de consolidation atteignant 4,5% contre 3,4% en 2010», a commencé à déchanter.

    Bien sûr, suite à l'investiture de l'actuel Exécutif en mal de mettre en place les réformes nécessaires pour continuer sur la même voie. Des réformes structurelles auxquelles le conjoncturiste attribue un (C), en précisant qu'on peut faire mieux.

    Concernant ces dernières, le Centre a, tout en précisant que «l'adoption de la Constitution de 2011 a été le principal jalon du lancement d'un programme prometteur de réformes structurelles», alerte les décideurs en leur rappelant que les réformes non réalisées représentent un important manque à gagner pour le Maroc en termes de PIB.

    «Le FMI met en équation les réformes structurelles urgentes, non réalisées, pour évaluer le manque à gagner, de l'ordre de 2,5%, en termes de potentiel de croissance pour le Maroc», précise-t-il dans sa notation.

    Sur le plan des échanges extérieurs, tout en leur attribuant un (C), les experts du CMC mettent en cause la faible diversification de la balance commerciale et la faiblesse de l'offre exportable du Maroc. Ainsi ils tirent la sonnette d'alarme sur les perspectives de cette balance en soulignant que «les vicissitudes qui ont caractérisé les années 2011 et 2012 s'annoncent difficiles pour 2013».

    Concernant l'industrie(C), le CMC fait allusion au manque de créativité de l'actuel gouvernement qui a adopté «sans heurt» la politique de ses prédécesseurs, consignée en 2009 dans le Pacte national pour l'émergence industrielle (PNEI).

    Tout en faisant valoir le bon comportement des objectifs relatifs aux six métiers mondiaux, il a qualifié de «faible» le concours du secteur secondaire, avec 12% de la population active et pour moins de 12% au PIB, une part jugée, selon lui, «quasi immuable depuis des dizaines d'années».

    Pour le reste, le CMC a attribué un «B» au tourisme en précisant qu'il fait face à «une volatilité en manque de sérénité» sur fond de la contraction de l'offre touristique des marchés émetteurs en crise.

    Sur le front de l'emploi (C), le CMC relève que le marché du travail est «un régulateur en mal d'adaptation» qui souffre de nombreux dysfonctionnements dont les plus notables sont dus aux grandes asymétries d'une part entre secteur protégé et secteur informel et entre secteur public et secteur privé, d'autre part.

    Le Centre a mis l'accent sur la rigidité de l'emploi, qui exprime les plus robustes contraintes qui pèsent sur l'embauche dans la région MENA. In fine, tout en soulignant pour la énième fois «l'urgence de la mise en œuvre d'une stratégie de croissance inclusive», le Centre indique que le pouvoir d'achat des Marocains subit les répercussions négatives de «l'état des disparités des revenus et les inégalités qui caractérisent la distribution des fruits de la croissance».


    Libération-Maroc 27 - 09 - 2013


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