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Regard sur la littérature féminine algérienne

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  • Regard sur la littérature féminine algérienne

    Ce regard sur la littérature féminine algérienne n’a aucune prétention à l’exhaustivité, non seulement à cause de l’étendue de ce domaine extrêmement riche et du choix du genre romanesque — choix limitatif même si le roman est (comme chez les auteurs masculins) la forme dominante ou en tous cas la plus lue— , mais encore à cause d’une certaine subjectivité qui nous a fait retenir certaines écrivaines, certaines oeuvres et en passer d’autres sous silence.
    On sait que l’émergence de cette littérature féminine fut assez lente pour des raisons dont la plupart sont bien identifiables. En rompant le silence auquel les astreint la tradition, les femmes qui écrivent se lancent dans une entreprise périlleuse : si la prise de parole féminine n’est jamais anodine quelle que soit la société dans laquelle ces femmes évoluent, elle l’est encore moins dans la nôtre où cette prise de parole est généralement considérée comme indécente ; elles s’installent ainsi, même si elles ne le veulent pas, dans une situation de provocation que certaines essaient d’atténuer, en se cherchant une légitimité, en se réfugiant derrière un pseudonyme et, pour les oeuvres les moins fortes, en donnant les preuves de leur conformité ou de leur orthodoxie, l’accusation d’exhibitionnisme ou d’impudeur n’étant jamais très loin quand la société fait de la réserve, de la retenue, des notions survalorisées et, bien sûr, essentiellement féminines.
    Les pionnières

    Toutes ces contraintes font que les femmes sont entrées d’abord à petits pas en littérature et que longtemps cette littérature s’est limitée à quelques noms de pionnières, objets de curiosité, auxquelles d'ailleurs de nombreux travaux ont été consacrés, Djamila Debêche, les Amrouche : Fadhma Aït Mansour, la mère, Marguerite Taos, la fille.
    La première publiait en 1947 Leïla, jeune fille d’Algérie (Alger, Imprimerie Charras) puis Aziza en 1955 (Imprimerie Imbert), romans bien conventionnels, il faut le dire, où l’intrigue sert de prétexte à des développements sur la possibilité pour la “femme musulmane ” de s’émanciper dans l’Algérie coloniale, sur l’opposition tradition/modernité recouvrant une opposition culture musulmane/culture française. Le premier roman reprend les mythes de l’idéologie coloniale, le second marque une légère évolution ; il met encore en scène une jeune fille déchirée entre tradition et modernité qui assiste d’abord inquiète à la montée du nationalisme puis admet peu à peu l’idée que, peut-être, le monde qui se construit sera de progrès.
    Le récit de Fadhma Aït Mansour, Histoire de ma vie, antérieur aux récits de Djamila Debêche puisqu’il est écrit en 1946, ne sera cependant publié qu’en 1968 (Maspéro), après sa mort et celle de son mari. L’auteure raconte sa vie, insistant fortement sur le statut de marginale auquel la condamnent sa naissance illégitime, son instruction et sa conversion au christianisme. Témoignage sur la colonisation culturelle et ses conséquences, le texte est plein de la souffrance née de la différence, de l’exil et de la mort des siens, éclairé cependant, ainsi qu’elle l’écrit, par le travail de “fixation des chants berbères hérités des ancêtres qui (lui) ont permis de supporter l’exil et de bercer la douleur ”. Sa fille écrit aussi dès 1947 son premier roman Jacinthe noire (Charlot), suivi en 1960 de Rue des
    tambourins (La Table Ronde) et, en 1975, de L’Amant imaginaire (Nouvelle société Morel). Elle est connue par les chants recueillis avec son frère auprès de sa mère. Les romans, à forte coloration autobiographique, mettent en scène des jeunes femmes instables, à la sensibilité exacerbée, refusant de se soumettre, s’analysant avec quelque complaisance, et posent le problème de l’exil et de la marginalité.
    Pendant la guerre émerge celle qui sera longtemps la figure de proue de la littérature féminine algérienne, Assia Djebar, qui occupera pratiquement seule le terrain pendant quelque temps. (On rappellera que la guerre a favorisé l’éclosion de la poésie, genre approprié aux circonstances, permettant l’expression, parfois sans lendemain, de l’émotion du moment comme l’ont montré Jamel Eddine Bencheikh et Jacqueline Lévi Valensi dans leur Diwan).
    Assia Djebar
    Elle est sans doute la plus connue, la plus médiatisée aussi, de nos écrivaines depuis la parution de son premier roman, La Soif (Julliard, 1957) que l’on compara à l’époque au Bonjour tristesse de Françoise Sagan, oeuvre de jeunesse que l’auteure elle-même considérait comme un “exercice de style ”.
    Deux parties dans sa production : avant et après Femmes d’Alger dans leur appartement(Éditions des femmes, 1980), cette oeuvre marquant un tournant remarquable dans l’ensemble de la production. Ce qu’on peut appeler les romans de jeunesse : La Soif, Les Impatients(Julliard, 1958), Les Enfants du nouveau monde(Julliard, 1962), Les Alouettes naïves(Julliard, 1967) mettent en scène des jeunes femmes en qui s’ébauche le caractère des personnages féminins qui viendront ensuite.
    Si La Soifapparaît comme en dehors de la lutte qui est alors celle du pays, plus préoccupé de l’intrigue psychologique, Les Impatients, sans faire davantage allusion à la tension d’alors (on est en 1958) se déroule cependant dans un contexte plus algérien— le roman est, dit l’auteure, “une image d’intérieur d’une maison traditionnelle, avec un patio, un premier étage, des rampes… ”— et le personnage de la jeune fille, Dalila, est en révolte contre l’enfermement, la tradition, prélude à d’autres révoltes; s’y amorce aussi une thématique de l’amour marqué, chez l’homme, par le désir de possession et, chez la femme, par le désir d’indépendance, de liberté.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    suite 1

    Les Enfants du nouveau monde, construit sur l’opposition dedans/dehors, met l’accent sur ce qui deviendra un axe majeur de l’oeuvre, le thème de la claustration ; les femmes dans leur majorité n’ont d’écho de ce qui se passe à l’extérieur que par le biais des hommes qui se font médiateurs ou par ce qu’elles peuvent voir, de l’intérieur des cours, des combats sur la montagne dominant la ville ; si, comme Chérifa, elles ont, sous la pression des événements, à affronter la rue, c’est alors une aventure sans précédent, bouleversante et qui les expose, les met à nu même sous le voile, et devient geste héroïque, dépassement de soi.
    Les Alouettes naïves, oeuvre très riche, installe l’histoire personnelle au coeur de l’histoire collective (comme le fera avec plus d’ampleur, L’Amour, la fantasia). L’Histoire est celle des derniers mois de la guerre d’Algérie dans les camps de réfugiés de la frontière tunisienne, l’histoire individuelle est celle du personnage central, N’fissa, maquisarde emprisonnée puis libérée, et de la passion qui la lie à Rachid ; la description de cette passion est d’une grande beauté mais la conception de l’amour qui la sous-tend est assez pessimiste, autre constante de l’oeuvre : entre l’homme et la femme, un conflit fondamental mène à la séparation, échec inexorable ainsi formulé en fin de parcours : “Car je sais à l’avance— vieux préjugé ?— que la guerre qui finit entre les peuples renaît entre les couples ”.
    En 1980 et après un long silence dû, selon l’auteure, au fait que dans Les Alouettes… , elle arrivait “à la limite de l’autobiographie ”, ce qui, alors, semble l’effrayer, paraît Femmes d’Alger dans leur appartementqui regroupe des textes écrits sur une vingtaine d’années ; son titre, la couverture reproduisant le tableau de Delacroix— comme les couvertures des romans suivants, L’Amour, la fantasia, Vaste est la prison, La Femme sans sépulture reproduisent d’autres tableaux ou détails de tableaux d’orientalistes— instaurent un dialogue avec les toiles. Mais le travail le plus important sur ce rapport au regard orientaliste, c’est dans la postface que l’auteure le réalise, s’appropriant, comme l’écrit Christiane Achour (in : Noûn) cette part d’héritage, “toute représentation de la femme algérienne faisant partie de son patrimoine ”. Les femmes apparaissent à l’auteure “moins sultanes que prisonnières ” : ce thème de la claustration, déjà présent dans Les Enfants… , sera désormais, on l’a déjà dit, un élément majeur, thème obsédant dans toute la production d’Assia Djebar. Et avec lui, celui de la “sourcière ” comme elle se qualifie, désirant parler non plus “pour ” ni “sur ” mais “ tout contre ” les femmes dont elle répercute les voix étouffées, le silence mais aussi la révolte.
    L’Amour…(Enal/Lattès, 1980) qui paraît ensuite, peut être considéré comme le plus beau roman de l’auteure et sans doute de la décennie dans laquelle il paraît. Il s’écrit en faisant d’une intertextualité déclarée, avec les écrits de la conquête, la matrice du récit : c’est en reprenant, en commentant, questionnant les textes de l’autre que la narratrice réécrit une histoire autre, qu’elle se réapproprie en renversant le point de vue de ceux qu’elle appelle les “premiers faussaires ”, réappropriation qui passe aussi par le recours à l’imaginaire qui est, dit-elle, moyen de “restituer vie et mouvement à ce qui est mort ”, le problème n’étant pas “de respect mais d’amour ”.
    Si l’histoire de la conquête se réécrit ainsi à partir des textes de l’envahisseur, celle de la guerre de libération s’écrit à partir des voix des femmes qui de “chuchotements ” en “murmures ”, constituent et transmettent la mémoire. Mais ces femmes à l’écoute desquelles elle se met, elle s’en est doublement coupée, elle qui se meut en toute liberté au dehors grâce au père : lui permettant l’accès à l’école, il rend possible l’entreprise de se dire et de dire les autres. Cette liberté et la connaissance du français se payent de l’isolement : l’écriture dans la langue de l’autre, seule possible, installe la déchirure : “mots torches qui éclairent mes compagnes (… ) d’elles définitivement, ils me séparent ”. Le rapport qu’elle entretient avec cette langue est complexe : l’exercice autobiographique qu’elle rend possible est senti comme périlleux: “Tenter l’autobiographie par les seuls mots français, c’est, sous le lent scalpel de l’autopsie à vif, montrer plus que sa peau ”. Le malaise, l’ambiguïté, tout autant que la richesse caractérisent ce rapport que les écrivaines plus jeunes vivront plus tard sans aucune culpabilité.
    Ombre sultane(Lattès, 1987) s’attache à la solidarité qui unit Isma à Hadjila qu’elle a choisie comme épouse au mari dont elle s’est séparée ; la narratrice, Isma, permet à celle qu’elle ne considère pas comme une rivale de sortir en lui donnant la clé de l’appartement fermé par le mari. Ainsi, à côté de la thématique de l’enfermement, se déploie celle de la “sororité ” qui s’amplifiera dans la réflexion de l’auteure ; ce qui court aussi dans tout le récit c’est l’impossibilité du bonheur, du moins dans la durée, comme le montrent les récits racontés par les femmes et la propre vie de Hadjila.
    Dans Vaste est la prison (Albin Michel, 1995), c’est la narratrice qui refuse l’amour, la passion y étant vécue comme maladie ou folie, comme combat, comme blessure. Le roman dit l’amputation qu’elle opère sur elle-même, effrayée des tourments de la passion à laquelle l’éducation des femmes, placée sous le double signe de la retenue et de la méfiance à l’égard de l’homme— “l’ennemi ”— , ne prépare pas.
    Tout au long du récit, elle se livre à un minutieux travail de déchiffrement, d’analyse, à tout un questionnement sur la nature de la passion et sur cette “impossibilité d’aimer ” dans laquelle, génération après génération, sont installées les femmes arabes.
    Avant ce roman, Loin de Médine(Albin Michel, 1991) avait renoué avec l’histoire, non plus celle de la colonisation mais celle des premiers temps de l’Islam ; comme dans L’Amour…dont ce roman se rapproche, par sa structure complexe mêlant d’autres voix à celles de la narratrice et par les procédés de reconstruction du passé, l’imaginaire comble les silences, les “béances de la mémoire collective ”, particulièrement oublieuse quand il s’agit des femmes. Épique par l’ampleur du sujet, lyrique par le ton, le roman, bruissant des voix des femmes qui l’habitent, est rempli, certes, de violence pour certains épisodes, mais surtout d’une grande tendresse : celle de la narratrice pour les femmes dont elle recompose l’histoire, celle de la plupart de ces femmes pour le Prophète dont la douceur est le trait dominant et aussi, plus inattendue, la tendresse des hommes vis-à-vis de certaines de ces femmes.
    Les années 70
    Quelques noms apparaissent, celui de Aïcha Lemsine qui publie en 1976 La Chrysalide(Éditions des femmes) qui s’apparente à la littérature de consommation et dont le succès peut s’expliquer, entre autres facteurs, par le vide du champ culturel ; elle écrira en 1978 un second roman, Ciel de porphyre(Simoën) qui veut, explique-t-elle, “poser un regard critique sur ceux qui nous gouvernent ”. Par contre, La Grotte éclatée de Yamina Mechakra qui paraît en 1979 (SNED), ne doit qu’à ses qualités le succès rencontré qui lui vaudra d’être réédité : c’est en effet un très beau texte ; récit majeur sur la guerre de libération, il est davantage qu’un témoignage, comme il y en eut beaucoup, sur la guerre ; Kateb Yacine, qui préfaça l’ouvrage, le définit comme “ un long poème en prose qui peut se lire comme un roman ”. Ce récit historique hors normes, qui dit toute la violence de la guerre, est aussi un roman d’amour comme le dit l’auteure elle-même, amour en dehors de toute conformité, de toutes conventions, amour pour Arris, nom triplement signifiant qui désigne aussi bien la terre, Arris, haut lieu de résistance, que l’homme aimé, que l’enfant qu’il lui donne, les trois se confondant en un tout indissociable.
    Vingt ans plus tard, l’auteure fera paraître un autre roman, Arris (Marsa, 1999), que son titre fait dialoguer avec le premier roman, aussi remarquable mais plus dur, l’intrigue montrant le désespoir d’une mère qui conduit son fils en ville pour qu’il y soit hospitalisé et qui ne le revoit jamais.
    On peut citer le très court mais très dense récit de Zoulikha Boukort, Le corps en pièces, paru en 1977 (Coprah), où la narratrice en une soixantaine de pages, s’analyse, passant sa vie “au peigne fin ” pour tenter de trouver “ une réponse à (ses) angoisses ”, en traquant le mensonge et essayant par l’écriture de mettre à distance ses fantasmes et de “retrouver une possible identité (… ) ”.
    On peut citer aussi, publié en 1979 aux éditions du Centenaire mais écrit en 1960, L’Oued en crue de Bédya Bachir, beau récit — témoignage de ce que put être la vie d’une famille entre les années 40 et 60, et, en arrière-plan, celle du pays avec son lot de souffrances, de guerres et de morts.
    dz(0000/1111)dz

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    • #3
      suite 2

      Les années 80
      Elles constituent un tournant et la percée des écritures féminines qui s’opère alors est un phénomène tout à fait remarquable. La production de cette décennie offre un large éventail allant des écritures stéréotypées d’écrivainescriant leur message à des oeuvres beaucoup plus achevées. Parfois, en effet, les romans sont plus préoccupés d’information, de témoignage que de réelle recherche et de création. Leur entreprise n’en reste pas moins intéressante pour ce qu’elle révèle de ce désir d’expression qui se manifeste alors. On pourrait classer dans cette catégorie les romans d’Hafsa Zinaï Koudil qui commence sa carrière avec La Fin d’un rêve (ENAL, 1984), roman autobiographique dont l’intrigue se situe pendant la guerre de libération mais qui, malgré l’horreur de cette guerre dans une région où elle fut particulièrement éprouvante, n’atteint jamais au tragique malgré l’émotion qui le traverse parfois, à cause des certitudes qui sous-tendent l’écriture, qui n’est jamais écriture du doute ni de l’ambiguïté. Les romans qui suivront, Le Pari perdu (ENAL, 1986), Le Papillon ne volera plus (ENAP, 1990), Le Passé décomposé (ENAL, 1992), romans socio-sentimentaux, souffrent d’un excès de didactisme, d’une volonté de dénonciation (que montre la dysphorie des titres) qui prennent le pas sur l’élaboration esthétique.
      Avec Zehira Houfani Berfas, auteure de romans policiers comme Portrait du disparu (ENAL, 1986), Les Pirates du désert (ENAL, 1986) et d’un roman socio-psychologique, L’Incomprise (ENAL, 1989),
      on reste dans la littérature de consommation avec une tendance nette à la moralisation, comme c’est souvent le cas dans les oeuvres les moins élaborées.
      Notons aussi, dans la littérature de dénonciation des maux sociaux, le roman de Fettouma Touati, Le Printemps désespéré (L’Harmattan, 1984) : l’intrigue en est assez ténue et ne sert que de prétexte à la démonstration qui sous-tend l’oeuvre ; l’accent est mis sur la souffrance des femmes, leur enfermement, sur l’échec multiforme de leur vie. Le tableau dressé, sans concession mais aussi sans nuance, ne recule pas devant les exagérations, mais cette oeuvre rageuse et pessimiste, à la limite du littéraire, ne manque pas d’intérêt. L’auteure n’a pas, à notre connaissance, publié d’autres romans, comme si, son cri de protestation lancé, elle avait le sentiment d’avoir accompli la tâche qu’elle s’était proposée : il est vrai que le phénomène n’est pas nouveau, on l’a noté plus haut.
      Djanet Lachmet, elle non plus, n’a pas écrit d’autre roman que Le Cow-boy (Belfond, 1983) et on peut le regretter car cette oeuvre inquiète et complexe aurait mérité d’être prolongée. Récit d’une enfance pendant la colonisation, le roman met en scène une narratrice en révolte contre sa mère soupçonnée de ne pas l’aimer assez, contre l’école (ce qui est assez original quand on sait comme est valorisé dans toute la production féminine cet espace d’où peut venir la liberté), soupçonnée de mentir et où sa relation, combien innocente, avec un jeune Français, le cow-boy, est perçue comme scandaleuse dans un univers où chaque communauté se protège soigneusement de l’autre ; faisant une telle place à une relation hors norme, le roman lui-même s’inscrit en marge du discours littéraire habituel plus enclin à montrer les barrières que la transgression que représente à l’époque cette amitié amoureuse, bien plus “choquante ” que la relation à l’étrangère, présente, sur un mode plus ou moins fantasmatique dans une bonne part de la littérature masculine. Ce roman à la première personne décrit la révolte de la petite fille puis de l’adolescente (le traitement paradoxal de l’espace montre fort bien cette révolte) dont la relation perturbée avec la mère rend douloureux le passage à l’âge adulte dans un pays en proie lui-même à de douloureuses mutations.
      Un seul roman aussi pour Myriam Ben, Sabrina, ils ont volé ta vie (L’Harmattan, 1986) mais l’auteure s’était fait connaître par un très beau recueil de nouvelles paru en 1982 (pour le XX° anniversaire de l’indépendance), Ainsi naquit un homme (Alger, La Maison des livres) : l’une des nouvelles, “Nora ”, la plus connue, est un texte fort, émouvant et désespéré, dont les protagonistes sont des jeunes gens qui ont participé à la révolution et se sont trouvés confrontés à la torture mais aussi à la passion, au désenchantement des lendemains de révolution, à la folie et à la mort. Myriam Ben est également peintre et poétesse : le roman apparaît comme une parcelle d’une production très diverse. Sa parution avait provoqué une polémique, certains lui reprochant son pessimisme— l’intrigue montre la destruction par la société d’un couple de jeunes gens qui s’aiment— , l’auteure affirmant que son roman était “ le résultat d’une observation exacte ”. Il est heureusement plus que cela, l’imagination et la poésie y trouvant largement leur place.
      De cette décennie on retiendra la parution du premier roman d’Hawa Djabali, Agave (Publisud, 1983): il s’agit là d’une très grande écrivaine qui donnera en 1998 (chez Marsa éditions) ce qu’on pourrait, en toute subjectivité, considérer comme l’un des plus beaux romans algériens, Glaise rouge. Boléro pour un pays meurtri. Paru quinze ans plutôt, Agave mettait en place presque tous les motifs que reprendra Glaise rouge.
      Le roman connaît dès sa sortie un beau succès ; il raconte quelles difficultés éprouvent deux jeunes gens qui s’aiment à se constituer en couple ; le mariage ne les rapproche pas : inauguré par un malentendu, il se défait peu à peu à cause du poids mutilant de la société et de leur incapacité à se parler. Le chemin qu’ils font l’un vers l’autre passe par un lieu et un personnage exceptionnel, la “montagne verte ” et Aïcha qui y habite, en totale harmonie avec le monde qui l’entoure et dont elle cultive la beauté.
      Conteuse, elle sait aussi écouter, ce que les deux jeunes gens apprennent près d’elle, et ce passage par la montagne verte leur permet de se rejoindre. Le roman ne se termine pas pour autant en happy end, la question qui le clôt : “à quoi pense-t-elle ? ” installant une certaine inquiétude. Cependant ce n’est pas un roman de l’échec, bien au contraire, à cause de l’espoir qui le sous-tend d’un bonheur possible si hommes et femmes, attentifs l’un à l’autre, arrivent à briser les barrières qui les séparent pour vivre en un pays dépeint, par ailleurs, sans complaisance mais sans acharnement non plus comme une terre où il est possible d’être heureux. Très travaillée, l’écriture emprunte à l’oralité la forme du conte qui s’introduit dans la fiction, forme non pas figée mais redynamisée, actualisée, la conteuse inventant les récits qu’elle raconte, les chargeant de la révolte des femmes et de leurs espoirs.
      La montagne, espace emblématique, se retrouvera au coeur de Glaise rouge dont elle est l’espace fondamental : en effet, on y voit une grand-mère venir chercher à Alger, où elle s’étiole, sa petite fille pour l’emmener sur la montagne où elle vit ; ce qui contribue à faire de ce roman une oeuvre superbe, c’est à la fois le rapport à la nature et le caractère exceptionnel des figures féminines centrales, la grandmère Nedjma (clin d’oeil à Kateb) et Hannana, personnage hors du commun, qui vont apprendre à la jeune fille une “autre façon de vivre ”.
      Le séjour de la jeune fille qui va rester toute une année sur la montagne, permet à l’auteure, en même temps que se déroule l’“apprentissage ” de l’héroïne (car c’est bien d’un roman de formation qu’il s’agit), de décrire la montagne sous les multiples facettes que lui dessinent les différents saisons et d’en montrer la splendeur. L’écriture s’attache à rendre les nuances les plus fines du cycle des saisons, la lumière de janvier, le ciel de décembre, une pinède au mois de juin. Dans cet espace de beauté, les personnages féminins inventent un mode de vie où se mêlent l’utopie et l’observation émue du vécu et des gestes des femmes. La grand-mère et Hannana se définissent par le rapport qu’elles entretiennent avec la terre, le pays en dehors duquel il n’est pas de vie possible pour elles, et la matière, la glaise rouge qu’elles travaillent de leurs mains ; c’est dans l’art des jardins et la représentation qui en est faite que se manifeste de façon éclatante la créativité féminine et le travail d’une écriture inspirée : dans ces descriptions se déploie ce qu’on a pu appeler un “luxe textuel ” (Ph. Hamon) , une jubilation du texte qui se répercute sur le destinataire. En nous montrant le génie créateur du personnage, cette description qui donne à voir des jardins somptueux, nous fait toucher du doigt, par une mise en abyme, celui de l’auteure et rend sensible la force créatrice des femmes. Cette peinture heureuse n’exclut pas la lucidité et ces espaces précieux ne sont pas épargnés par la violence, inscrite dès le sous-titre “boléro pour un pays meurtri ” ; cependant le désastre du présent n’empêche pas de résister même si les seuls moyens de le faire sont la colère et le souvenir, comme le dit la fin du texte : “Elle pensa qu’il fallait se souvenir de tout, des terrasses de la ville assassinée, des couchers de soleil, des rires, des recettes de gâteaux, du métier à tisser, des chansons et des plaisanteries, des jasmins, des soies, des jardins… Elle pensa que sa colère ne devait pas fléchir… ”.
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        suite 3

        Les années 90
        La percée qui s’est opérée dans les années 80, va se poursuivre dans cette décennie pendant laquelle on assiste à une véritable explosion de textes : certaines écrivaines entamant une oeuvre abondante, produisent, en quelques années, trois, quatre, cinq romans et parfois plus, d’autres poursuivent le parcours inauguré dans la ou les décennies précédentes, comme Assia Djebar et Hawa Djabali dont nous avons déjà parlé. Il faut signaler, du côté de l’édition, le rôle important que joue, depuis 1996, la revue Algérie Littérature / Action qui a révélé un grand nombre de talents.
        La plupart des oeuvres de la décennie sont fortement marquées par le contexte dans lequel elles sont produites, l’Histoire qui s’accélère alors, infléchissant l’écriture et la thématique ; les femmes prennent encore davantage le parti de s’exposer car si, pour une femme “écrire a toujours été subversif ” (B. Slama), écrire en ces années 90, c’est prendre des risques majeurs mais en toute connaissance de cause.
        De grands noms se sont très vite imposés, Malika Mokeddem, Maïssa Bey, Nina Bouraoui, toutes les trois ayant déjà derrière elles une oeuvre majeure, chacune totalement différente. Échappant au témoignage auquel se limiteront un certain nombre d’auteurs, elles mettent en place un monde frappé par l’horreur, mais la dépassent par l’écriture qui recourt aussi à l’imaginaire, au rêve, au désir, à la nostalgie parfois.
        Malika Mokeddem
        Née dans le désert — l’information n’est pas qu’anecdotique, l’auteure et l’oeuvre étant fortement marquées par cet espace— elle ne cache pas que la fascination exercée par le désert a joué un certainrôle dans le succès qu’elle a tout de suite rencontré.
        Dans Les Hommes qui marchent (Ramsay, 1990 ; rééd. revue : Grasset, 1997), on trouve une large part d’autobiographie, passage que l’auteure considère comme quasi obligé pour qui entre en littérature; lui succède Le Siècle des sauterelles (Ramsay, 1992), qu’elle considère comme le premier romande “conteuse ”.
        Un tournant est marqué avec L’Interdite (Grasset 1993) et Des Rêves et des assassins (Grasset, 1995) qui semblent rompre avec l’autobiographie des Hommes qui marchent et la pure fiction du Siècle des sauterelles : en prise sur l’actualité la plus douloureuse, ce sont des livres d’urgence, autre passage obligé, compte tenu de la période historique dans laquelle ils s’écrivent ; cependant cette voie apparaît d’une certaine manière comme un piège dans lequel Malika Mokedem ne veut pas se laisser enfermer, réclamant la liberté pour l’écrivain d’écrire autrement que dans l’urgence. C’est ainsi que des romans comme La Nuit de la lézarde (Grasset, 1998) et N’zid (Seuil, 2000) s’éloignent— en partie tout au moins— de la critique sociale et privilégient une écriture métaphorique.
        Son origine, son parcours (départs, ruptures… ) expliquent en partie les thèmes qui nourrissent son oeuvre : le désert, bien sûr, qui l’imprègne totalement, espace fondamental tant au niveau géographique que symbolique, espace complexe aussi, ambigu, refuge souvent mais aussi lieu d’enfermement ou même de mort (quand la mer, ainsi qu’on le voit dans N’zid, est toujours bénéfique). Lui est associé le thème du nomadisme auquel est lié le refus des frontières, balayant, dépassant la notion d’identité unique, les textes privilégiant toujours la marge, la périphérie plutôt que le centre, l’hybridation plutôt qu’une hypothétique pureté, la richesse de l’entre-deux, le métissage y compris au niveau de l’écriture qui se nourrit d’oralité. La mer, autre désert, au centre du sixième roman, N’zid, dit aussi ce refus de se laisser amarrer; dans ce roman où une jeune femme amnésique (tous les romans retracent le parcours de femmes hors normes, révoltées) essaie de se “retrouver ”, en particulier par le biais du dessin, on trouve, autre constante dans l’oeuvre, le thème de la mémoire.
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          suite 4

          Maïssa Bey
          Elle inaugure avec son premier roman Au commencement était la mer(Marsa, 1996) une oeuvre forte, dérangeante et lumineuse en bien des points. Ce roman solaire— on retrouvera cet éclat dans certains récits des
          Nouvelles d’Algérie(Grasset, 1998) — décrit d’abord comment dans la splendeur de l’été algérois, sur une plage où elle passe des vacances avec sa famille, une jeune fille, Nadia, s’éveille à l’amour et rêve de liberté tandis que son frère s’enferme dans un mysticisme qui l’éloigne du reste de sa famille et que le pays tout entier est en proie à une violence désespérément quotidienne. Ainsi s’installe le contraste : d’un côté la beauté du monde dont l’écriture rend l’éclat, la soif de vivre et d’aimer de l’héroïne, de l’autre l’intolérance d’une société de plus en plus frileuse et peu apte à comprendre, encore moins à accepter le désir de liberté des femmes ; la violence qu’elles subissent les pousse à la révolte, au désir de transgression mais crée aussi cette “immense chaîne de solidarité ” qui les lie au coeur de la tourmente collective et de celle que traverse la jeune femme confrontée à l’épreuve de l’avortement.
          L’écriture, écriture de la lumière mais aussi de la souffrance, qui trouve des accents camusiens pour dire la perfection du monde mais aussi sa “tendre indifférence ”, dit, en des pages denses, l’insupportable douleur vécue par le personnage.
          Même travail remarquable de l’écriture dans le second roman de Maïssa Bey, Cette fille-là (L’Aube, 2001) où une narratrice complètement révoltée écoute ou fait parler d’autres femmes qui ont, comme elle, au bout de parcours douloureux, échoué en une espèce d’asile, lieu central du récit, lieu tragique à cause de la somme des souffrances qu’il contient, lieu où se nourrit la colère et la lucidité de la narratrice, abandonnée comme toutes ces femmes ; le terme d’abandon est d’ailleurs le maître mot du récit et obsède la narratrice lancée dans une quête aussi vaine que douloureuse de ses origines ; tout le récit est re-construction, de sa vie mais aussi de celle de ces femmes, à partir de morceaux qu’elle assemble, retrouvant dans son imaginaire le rejet dont elles ont été les victimes, l’intolérance d’une société sans merci, sans tendresse et parfois des bribes de bonheur toujours payées au prix fort. L’ironie, parfois presque cynique, permet de ne jamais tomber dans le mélodrame malgré le pathétique des situations rapportées ou vécues.
          Cette distance qui permet de contenir l’émotion en une retenue toute classique, on la retrouve de façon exemplaire dans le dernier texte :
          Entendez-vous dans nos montagnes(L’Aube/Barzakh, 2002), pur diamant dont ce texte a la dureté mais aussi l’éclat. Longtemps porté par l’auteure, le souvenir du père disparu après avoir été emmené par l’armée française trouve ici son expression artistique, la narratrice reconstruisant par le biais de la fiction le parcours du père. L’emploi de la troisième personne met à distance l’événement mais ne lui enlève rien de sa densité ni de sa force. Dans un wagon sont, par hasard, réunis une femme, Algérienne d’une cinquantaine d’années, un Français plus vieux et une toute jeune fille ; dans cet espace clos, le passé va resurgir : la femme a perdu son père à l’époque où l’homme faisait son service militaire en Algérie, précisément dans sa région natale (qui est aussi celle de l’auteure, fiction et autobiographie se mêlant très subtilement) ; ainsi remontent à la surface les souvenirs des personnages dont le croisement aide le lecteur à reconstituer l’histoire passée, à soupçonner quel rôle a pu jouer l’homme dans le martyre du père, les questions de la jeune fille obligeant les personnages à mettre en mots les souvenirs enfouis au fond de la mémoire, en un long travail de “spéléologie ”.
          Beaucoup d’oeuvres de la décennie apparaissent comme des oeuvres fortement transgressives, dépassant tous les interdits, y compris ceux de l’autocensure.
          Ainsi Fériel Assima aborde dans son deuxième roman, Rhoulem ou le sexe des anges(Arléa, 1996) — écrit après Une femme à Alger, chronique du désastreparu en 1995 chez le même éditeur— , le thème de l’androgynie et de la misère sexuelle avec une telle violence qu’on peut penser que la violence de l’histoire induit souvent celle de l’écriture qui nous installe dans un malaise parfois insupportable.

          Nina Bouraoui
          Même malaise chez Nina Bouraoui : aucun de ses romans— La voyeuse interdite (Gallimard, 1991) qui la fit connaître, Poing mort (Gallimard, 1992), L’âge blessé (Fayard, 1998), Le jour du séisme (Stock, 1999) — n’est particulièrement facile ni particulièrement euphorique : certains sont même d’une dureté rare : Le bal des murènes (Fayard, 1996), par exemple, est, à cet égard remarquable. Placé sous le signe du délire d’un adolescent malade, partagé entre l’amour pour sa mère et une haine pour elle qui s’exprime avec violence, il met en place un univers cauchemardesque rendu en images pénibles, fantasmatiques et révélatrices d’une souffrance extrême.
          Derrière cet univers s’en esquisse un autre, horrible lui aussi quoique d’une nature différente, la cave de la maison où il vit ayant été un lieu où l’on torturait des résistants. Aucun répit, aucune plage de paix, tout est douleur, humiliation : le drame de l’enfant mal aimé, le saccage de la vie de la mère, la torture qui détruit les êtres et sur laquelle s’attarde le narrateur car, comme on l’apprend aux dernières pages du récit, c’est là que se trouve l’origine de toute cette intolérable souffrance de l’histoire.
          L’avant-dernier roman, Garçon manqué(Stock, 2000), semble marquer un tournant ; différent des romans précédents, il en a cependant la force et la violence mais elles se trouvent en quelque sorte, et même si l’univers décrit est toujours marqué par la souffrance et la révolte, compensées par l’amour qui s’y exprime sans réticences vis-à-vis des êtres (l’ami, sa famille) et d’un pays enfin nommé, lieu de toutes les déchirures ; la contradiction, l’ambiguïté sont les figures centrales du roman qui décrit la difficile conciliation des contraires dans des sociétés peu ouvertes à la différence. La dualité du personnage— Algérienne par son père, Française par sa mère— se manifeste jusqu’au plan sexuel et elle s’interroge : “Française ? Algérienne ? Fille ? Garçon ? ”
          L’écriture, dense, haletante comme dans les autres textes, sait dire avec force aussi bien l’amour d’une terre que la blessure du racisme imbécile.
          Un autre roman dira avec cependant moins de violence, la difficulté inscrite jusque dans le titre, d’être double, celui de Souad Belhaddad, Entre-deux Je (Mango, 2001).
          La violence qui nourrit tant d’oeuvres est aussi au coeur du roman de Ghania Hammadou, Le premier jour d’éternité (Marsa, 1997) : il s’ouvre sur la mort d’un homme assassiné dans la lumière d’Alger.

          En France, celle qui l’aime apprend la nouvelle. Devant la brûlure intolérable de la douleur, pour lutter contre l’anéantissement qui la menace, elle entreprend de raconter ce que fut cet amour qui les a portés pendant des mois intenses. Le roman est un livre de passion, celle du couple, celle de l’art — il est homme de théâtre— et celle d’un pays, dans la double acception du terme : amour qu’on éprouve pour une terre mais aussi martyre de cette terre.
          L’écriture, souvent lyrique, rend compte de la beauté du monde dans lequel se vit l’histoire amoureuse, de l’intensité de cette passion, de l’ascèse que constitue l’amour du théâtre ; elle est aussi l’écriture d’une souffrance insupportable devant la mise à mort de l’amour, de l’art et du pays.
          Elle a écrit un second roman, Paris plus loin que la France(Paris-Méditerranée, 2001), plutôt chronique d’un douar où se répète la difficulté de la survie ; en quelques points ce texte tisse un lien avec le précédent dont il apparaît comme la préhistoire.
          Cette décennie écoulée, celle qui commence, ont révélé un grand nombre de noms ; il faudra attendre pour savoir si les textes publiés sont le début d’une oeuvre ou si, nés des circonstances, ils n’auront pas de suite.
          Ainsi Salima Ghezali dont on connaît la carrière de journaliste— elle a, en particulier, dirigé La Nation, hebdomadaire aujourd’hui interdit — et qui vient au roman avec Les amants de Shahrazade (L’Aube, 1999) ; Malika Allel dont le roman Ils ont peur de l’amour, mes soeurs (Marsa, 2001) est une oeuvre attachante— même si elle n’est pas d’égale force de bout en bout — , et originale, qui sait rendre aussi bien le chant du désir et de la volupté que la souffrance de l’abandon.
          Bien sûr, il aurait fallu, pour être exhaustive (mais nous n’en avons pas eu la prétention), citer beaucoup d’autres noms, Leïla Hammoutène, Latifa Benmansour, Leïla Marouane, Rachida Titah, Nayla Imaksen, Fatima Bakhaï et d’autres encore, mais leur seule énumération, pour partielle qu’elle soit, peut donner une idée de la richesse de cette littérature dont l’essor ne peut être réduit aux seules circonstances même si, parfois, elles ont poussé à l’écriture.
          * Les pages qui suivent sont le texte d’un exposé fait au stand algérien du Salon du livre de Paris, le 22 mars 2003 par Bouba Mohammedi-Tabti qui enseigne la littérature au Département de Français de l’Université d’Alger.

          Par Bouba Mohammedi-Tabti
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