Face à la crise politique que traverse actuellement l’Algérie, «la plus grave depuis 1992», ils dénoncent tous une lutte pour le pouvoir au détriment de l’intérêt national.
El Watan Week-end a donné la parole aux partis politiques et à la société civile, qui, contrairement à 2008, ont décidé de faire entendre leur voix.
- Moussa Touati. Président du Front national algérien : faire partir le Président par tous les moyens ?????
Le Président ne gère plus que les intérêts de sa famille et a abandonné la gestion des affaires de l’Etat. Il y a manifestement un plan pour provoquer une explosion sociale dans le but de pouvoir maintenir le Président dans ses fonctions. Cette poignée de fidèles estime que le Président doit rester jusqu’à son décès pour être enterré dans le carré des martyrs. Au FNA, nous estimons qu’il est aujourd’hui caduque de demander l’application de l’art.88 de la Constitution. Il faut, dans l’intérêt du peuple et de ses institutions, le faire partir par tous les moyens.
- Abderrazak Makri. Président du MSP : la classe politique n’a rien à voir avec cette course au pouvoir
Nous appellons le gouvernement à être plus transparent et à dire pourquoi le Conseil des ministres a été annulé. Si c’est pour des raisons de santé, alors parlons-en, rendons le dossier médical du Président public ! Combien de temps peut-on continuer dans une situation pareille ? L’Algérie est en crise sociale, économique et politique. Il y a de quoi s’inquiéter pour les mois à venir. Nous assistons à une course au pouvoir à laquelle la classe politique n’a rien à voir.»
- Abelaziz Belaïd. Président du Front El Moustakbal : ni les partis ni le système ne sont prêts pour des élections
Nous sommes à six mois de la présidentielle et il ne se passe absolument rien sur le terrain. On ne sait pas si les changements au sein du gouvernement et de l’armée sont de véritables changements. On voit bien que l’activisme des ministres ne répond à aucun objectif. Ni les partis ni le système ne sont prêts pour des élections. Bref, le pouvoir est vacant et tout est bloqué. Il y a de quoi s’inquiéter, car même les citoyens sont désorientés.»
- Abdelouahab Fersaoui. Président du RAJ : nous devons amorcer un processus de changement
Le débat est focalisé sur ce qui se passe entre la Présidence et le DRS. Or, dans ce jeu, le peuple algérien est perdant. Personne n’a intérêt à ce que l’un ou l’autre clan gagne. L’Algérie est dans une impasse et nous devons amorcer un processus de changement. C’est-à-dire faire en sorte que ces élections soient transparentes et démocratiques, contrairement à toutes celles qui se sont déroulées depuis cinquante ans. Nous avons besoin d’un Président qui soit issu de la volonté du peuple. Malheureusement - et la volonté de réviser la Constitution le prouve - il n’y a pour l’instant aucun signe clair que le gouvernement veut redonner la parole aux Algériens. Il ne lui donne même pas la possibilité de comprendre ce qui se passe, il y a une ambiguïté totale dans la gestion des affaires publiques. La société civile, dont le RAJ fait partie, est fragilisée, mais nous essayons de résister. Il est temps pour nous de ne nous positionner, de prendre des initiatives pour nous imposer comme un véritable contre-pouvoir face au rouleau compresseur du pouvoir répressif.»
- Abdelaziz Rahabi. Ancien ministre : passer du pouvoir personnel à celui des institutions
Le système produit lui-même les conditions de la crise : c’est notre mode de gouvernance qui est en cause. Le système doit se réformer et passer du pouvoir personnel à celui des institutions. Nous sommes actuellement dans le scénario de la succession de Bourguiba, avec un transfert du pouvoir du Président à son entourage. Dernier exemple de cette tentation totalitaire : le Parlement a décidé, en outrepassant ses prérogatives, de soumettre au vote 15 projets de loi parmi lesquels certains n’ont pas été validés par le Conseil des ministres. Une nouvelle violation de la Constitution. La responsabilité est collective, si nous en sommes là aujourd’hui c’est parce que la société civile a cédé lors de la révision de la Constitution de 2008. Heureusement, je crois que les partis politiques ont pris conscience de la crise, qui est une crise politique majeure, la plus importante depuis 1992. La société civile aussi, à l’image de notre initiative (contre la révision de la Constitution et la prolongation du mandat, lancée avec Ahmed Adimi et Mohand-Arezki Ferrad, ndlr), tente d’alerter l’opinion publique sur les risques de pourrisse
El Watan Week-end a donné la parole aux partis politiques et à la société civile, qui, contrairement à 2008, ont décidé de faire entendre leur voix.
- Moussa Touati. Président du Front national algérien : faire partir le Président par tous les moyens ?????
Le Président ne gère plus que les intérêts de sa famille et a abandonné la gestion des affaires de l’Etat. Il y a manifestement un plan pour provoquer une explosion sociale dans le but de pouvoir maintenir le Président dans ses fonctions. Cette poignée de fidèles estime que le Président doit rester jusqu’à son décès pour être enterré dans le carré des martyrs. Au FNA, nous estimons qu’il est aujourd’hui caduque de demander l’application de l’art.88 de la Constitution. Il faut, dans l’intérêt du peuple et de ses institutions, le faire partir par tous les moyens.
- Abderrazak Makri. Président du MSP : la classe politique n’a rien à voir avec cette course au pouvoir
Nous appellons le gouvernement à être plus transparent et à dire pourquoi le Conseil des ministres a été annulé. Si c’est pour des raisons de santé, alors parlons-en, rendons le dossier médical du Président public ! Combien de temps peut-on continuer dans une situation pareille ? L’Algérie est en crise sociale, économique et politique. Il y a de quoi s’inquiéter pour les mois à venir. Nous assistons à une course au pouvoir à laquelle la classe politique n’a rien à voir.»
- Abelaziz Belaïd. Président du Front El Moustakbal : ni les partis ni le système ne sont prêts pour des élections
Nous sommes à six mois de la présidentielle et il ne se passe absolument rien sur le terrain. On ne sait pas si les changements au sein du gouvernement et de l’armée sont de véritables changements. On voit bien que l’activisme des ministres ne répond à aucun objectif. Ni les partis ni le système ne sont prêts pour des élections. Bref, le pouvoir est vacant et tout est bloqué. Il y a de quoi s’inquiéter, car même les citoyens sont désorientés.»
- Abdelouahab Fersaoui. Président du RAJ : nous devons amorcer un processus de changement
Le débat est focalisé sur ce qui se passe entre la Présidence et le DRS. Or, dans ce jeu, le peuple algérien est perdant. Personne n’a intérêt à ce que l’un ou l’autre clan gagne. L’Algérie est dans une impasse et nous devons amorcer un processus de changement. C’est-à-dire faire en sorte que ces élections soient transparentes et démocratiques, contrairement à toutes celles qui se sont déroulées depuis cinquante ans. Nous avons besoin d’un Président qui soit issu de la volonté du peuple. Malheureusement - et la volonté de réviser la Constitution le prouve - il n’y a pour l’instant aucun signe clair que le gouvernement veut redonner la parole aux Algériens. Il ne lui donne même pas la possibilité de comprendre ce qui se passe, il y a une ambiguïté totale dans la gestion des affaires publiques. La société civile, dont le RAJ fait partie, est fragilisée, mais nous essayons de résister. Il est temps pour nous de ne nous positionner, de prendre des initiatives pour nous imposer comme un véritable contre-pouvoir face au rouleau compresseur du pouvoir répressif.»
- Abdelaziz Rahabi. Ancien ministre : passer du pouvoir personnel à celui des institutions
Le système produit lui-même les conditions de la crise : c’est notre mode de gouvernance qui est en cause. Le système doit se réformer et passer du pouvoir personnel à celui des institutions. Nous sommes actuellement dans le scénario de la succession de Bourguiba, avec un transfert du pouvoir du Président à son entourage. Dernier exemple de cette tentation totalitaire : le Parlement a décidé, en outrepassant ses prérogatives, de soumettre au vote 15 projets de loi parmi lesquels certains n’ont pas été validés par le Conseil des ministres. Une nouvelle violation de la Constitution. La responsabilité est collective, si nous en sommes là aujourd’hui c’est parce que la société civile a cédé lors de la révision de la Constitution de 2008. Heureusement, je crois que les partis politiques ont pris conscience de la crise, qui est une crise politique majeure, la plus importante depuis 1992. La société civile aussi, à l’image de notre initiative (contre la révision de la Constitution et la prolongation du mandat, lancée avec Ahmed Adimi et Mohand-Arezki Ferrad, ndlr), tente d’alerter l’opinion publique sur les risques de pourrisse
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