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RAPPROCHEMENT POUVOIR-FFS : Le « mouvement dans le statu quo » ou le deal des illusionnistes

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    RAPPROCHEMENT POUVOIR-FFS : Le « mouvement dans le statu quo » ou le deal des illusionnistes



    Algérie Express - Publié le dimanche 29 septembre 2013 15:31
    Écrit par Hassan Talbi


    L’idée n’est ni de Saadani, ni de Bensalah, ni de Benyounès, ni même de Louisa Hanoune qui, sans oser le pas d’une adhésion franche à l’alliance présidentielle, s’affiche pourtant depuis des années comme une ardente supportrice de Bouteflika. L’idée ? Elle va plus loin que l’Alliance présidentielle. Elle consiste en la construction d’un « consensus national » autour de cette alliance composée du FLN, du RND, du MPA, du TAJ, auxquels s’ajouterait le PT. Des partis dont le dénominateur commun est le soutien qu’ils apportent à Bouteflika. Ou à « son programme », ce qui revient au même. Le TAJ de Amar Ghoul n’est pas cité, certes, mais au regard de ces augustes sigles, sa participation au chantier va de soi. Elle est même incontournable, vu sa qualité de membre à part entière de l’Alliance présidentielle en gestation. Mettons donc cela sur le compte d’une simple omission.

    La proposition vient d’être mise sur la table, tenez-vous bien, par le FFS. C’était ce vendredi, lors d’une « conférence économique et sociale », organisée à l’occasion du 50ème anniversaire du parti. Fait significatif, l’invité d’honneur du FFS a été Mohamed Seghir Babès qui, on s’en souvient, a été parachuté à la tête du Conseil national économique et social (CNES) en remplacement de feu Mohamed Salah Mentouri, un peu comme vient de l’être Amar Saadani à la tête du FLN. Un Babès qui, pour l’occasion, n’a pas manqué de saluer en le FFS un parti doté de la « capacité de dialogue et de compromis historique». Une réponse du berger à la bergère.

    Du coup, ce fut un flop pour Amara Benyounes qui, une nouvelle fois, a tenté d’attirer l’attention sur sa personne, en ce même vendredi, à Mostaganem, en déclarant son soutien « total et inconditionnel » à Bouteflika s’il venait à briguer un 4ème mandat. Il a eu beau faire son numéro de bouffon du roi pour montrer qu’il mérite la place qui lui est faite dans la cour, le chef du MPA aura raté son coup. C’est que le FFS aura fait mieux. Assez, en tous cas, pour éclipser l’indécente exhibition mostaganémoise du pigiste de l’Alliance présidentielle. Mais que pouvait faire d’autre Benyounès ? La politique, c’est souvent une question de style. Chacun y va du sien. Et le style de Benyounès se résume à faire le pitre, en y mettant du zèle autant que faire se peut. Après tout, « la politique autrement », c’est peut-être cela, rien que cela : faire le pitre. Sauf que ce fut peine perdue, un coup d’épée dans l’eau. Car qui irait s’attarder sur un nouveau numéro, un de plus, d’un Benyounès quand c’est le « plus vieux parti algérien d’opposition » qui se propose de se fourvoyer dans un projet politique commun avec l’ex-parti unique au moment où Belayat lui-même, un cacique parmi les caciques, s’en démarque avec fracas, un RND où, désormais, même un Ahmed Ouyahia peinerait à trouver sa place, un PT qui, jusqu’à preuve du contraire, n’a rien demandé et, enfin, ce binôme « islamo-mafio-républicain» MPA-TAJ ?

    Certains diront que le FFS sort du bois, tout bonnement. D’autres ironiseront en affirmant qu’il descend du maquis…50 ans après l’avoir pris. Ils auront raison : c’est à une reddition en bonne et due forme que nous assistons. Pour une réconciliation sous couvert de « consensus national » avec le FLN, le RND, le MPA et le PT. Et le TAJ, cela va de soi, même s’il n’est pas cité. Une réconciliation qu’il propose d’inaugurer par une « réhabilitation des anciens de 1963, arrêtés ou emprisonnés », avant de passer… aux choses sérieuses.

    Les choses sérieuses ? Ce sera l’objet même du «consensus national » proposé.

    Le FFS a parlé, Hamrouche n’est pas loin

    Mais gardons-nous des raccourcis et des amalgames : l’ambition du FFS n’est pas d’adhérer à l’Alliance présidentielle. Ce parti ne macère tout de même pas dans les eaux glauques de l’allégeance « totale et inconditionnelle » comme le font Ghoul et Benyounès. Il est dans un tout autre registre, celui du « compromis historique », comme l’appelle Babès. Et quand son Premier secrétaire affirme qu’il n’est pas question d’aller « vers des négociations pour obtenir des postes au sein du gouvernement », il faut peut-être le croire.

    Le FFS ne manque donc pas de mettre en avant quelques préalables politiques. Mais les redditions et les compromissions les plus spectaculaires ont toujours été l’aboutissement de tractations qui, elles, ont toutes commencé par des préalables. Et, souvent, les préalables énoncés en public et sous les feux des projecteurs ne sont pas évoqués lors des palabres à huis clos.

    Or, les palabres à huis clos ont commencé bien avant cette sortie du bois. Le processus de rapprochement du FFS avec le pouvoir a été amorcé, au moins depuis mars 2012, le jour où Aït Ahmed usa de la fameuse formule « remettre du mouvement dans le statu quo » pour justifier la participation du parti aux législatives de 2012, qui était, en fait, l’acte premier de la mise en œuvre d’un deal convenu auparavant. On s’en souvient aussi, Karim Tabou venait d’être débarqué, la mue spectaculaire qu’allait connaitre la ligne politique du parti nécessitant un autre personnel au sein de ses instances dirigeantes. Depuis, le silence de cathédrale auquel s’est astreint le FFS, y compris sur des événements hautement sensibles a achevé de trahir un revirement à 180 degrés. Ni la prise d’otages de Tiguentourine, ni la longue hospitalisation-convalescence du chef de l’Etat, ni la mise en branle de la révision constitutionnelle, ni les scabreuses affaires Sonatrach et autoroute est-ouest, ni, plus récemment encore, le remaniement tribal et ouvertement clanique du gouvernement et le chamboulement opéré au sein des structures de l’Armée, n’ont suffi à sortir le FFS de sa coquille. Un silence aussi long, c’était déjà assez parlant. C’est que ce genre de tractations ne s’accommode généralement pas de déclarations ou de prises de positions factuelles qui pourraient compromettre l’essentiel.

    Il en va des tractations politiciennes comme des transactions commerciales. A quelques encablures des élections présidentielles, et dans un contexte aussi lourd d’incertitudes, le FFS a forcément quelque chose à « vendre » et le pouvoir quelque chose à « acheter ». Ainsi, le parti d’Aït Ahmed -il reste toujours le sien- propose un « consensus national » devant conduire au « changement démocratique » attendu, une « potion magique » qui mettrait le pouvoir définitivement à l’abri dans ce contexte marqué par les révoltes populaires dans la région et au FFS de se donner un avenir, ce dont il a grandement besoin, maintenant qu’il est autant vidé de sa substance que de ses fondements. Voilà pourquoi ce rapprochement FFS-pouvoir, désormais assumé, a les relents d’une vraie reddition. Comme toutes les redditions, celle du FFS doit être négociée. Au mieux de ses intérêts.

    La succession étant, de toute façon, à l’ordre du jour, pourquoi donc ne pas proposer une « candidature consensuelle » que pourraient porter aussi les partis du pouvoir. Bouteflika a « rénové » le FLN et « restructuré » le DRS. Il s’apprête à en faire de même au RND. Ce sont autant d’obstacles qui s’en trouvent ainsi levés devant la seule candidature qui vaille pour le FFS. C’était suffisant pour parler. Enfin. Et puisque le FFS a parlé, Hamrouche n’est pas bien loin.

    Mais il s’agit, ne l’oublions pas, de « remettre du mouvement dans le statu quo ». L’illusion d’un changement, en somme.
    Dernière modification par ott, 29 septembre 2013, 21h08.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2

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    • #3
      Profonde analyse toujours aussi mystérieuse...
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        L'image parle d'elle-même

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        • #5
          En effet, elle parle tellement fort, que j'ai baissé le son de mon PC...
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            Pas grave Ott, t'es pas obligé de tout comprendre

            Mais sinon, l'est où ta critique post post initial ? Pas de critique sur le journaliste ? Sur le niveau de l'article ? Sur sa méconnaissance des B.A.BA de la politique ? Ou est-ce que tu ne dis rien parce que ce rapprochement te convient ?

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            • #7
              J'ai toujours milité pour l'option Hamrouche, et il sera le cadeau qui serait fait par Bouteflika, son FLN au FFS, ne pas s'opposer à la candidature de Hamrouche. J'espère que je n'ai pas été trop vite pour toi...
              Othmane BENZAGHOU

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              • #8
                Pas trop vite non t'inquiète, c'est limpide, puis tu ne fais que confirmer ce que je pensais

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                • #9
                  Tant mieux pour ton ego...
                  Othmane BENZAGHOU

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