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    Écrit par Meziane Charef

    Ils figurent sans doute parmi les événements majeurs qui ont marqué l’Algérie post-Indépendante. Les événements dits d’octobre 88, dont nous célébrons aujourd’hui le vingt-cinquième anniversaire, resteront probablement pour longtemps comme une date phare marquant le passage du parti unique au pluralisme, mais aussi un tournant dans la vie politique du pays et dont nous n’avons pas encore fini, à ce jour, d’en subir les contrecoups. D’aucuns se demandent encore s’il s’agissait d’un « chahut de gamin », pour reprendre une formule restée célèbre, d’un règlement de comptes au sein du sérail, par population interposée, ou une volonté du régime de l’époque, incarné par le défunt président Chadli Bendjedid, étouffé par des contradictions internes et une situation économique sclérosée, d’aller vers une ouverture démocratique en invitant le peuple à « s’indigner ». Mais si le mystère demeure entier sur les tenants de ces événements, même si les ingrédients d’une explosion sociale étaient en place, il reste qu’ils ont eu le mérite d’ébranler le régime et d’engager le pays sur la voix de la démocratie. Pendant trois ans, l’Algérie vécut une véritable révolution démocratique qui fit l’admiration de nombreux pays, notamment arabes.

    Une courte période, cependant, puisque l’arrêt du processus électoral en janvier 1992 entraine le pays dans une spirale de violence avec à la clé un lourd tribut : 200 000 morts ! Mais dans sa guerre contre le terrorisme, le pouvoir - dont certains segments étaient convaincus que la parenthèse d’octobre était à l’origine de la situation -, au lieu de renforcer les maigres acquis démocratiques et d’accompagner les aspirations démocratiques de la population, s’est employé plutôt à verrouiller tous les espaces de liberté. Au fil des ans, tout se réduisit comme peau de chagrin, à telle enseigne qu’aujourd’hui seule la presse demeure une petite niche démocratique. En plus d’un arsenal juridique contraignant, les manifestations publiques sont interdites et la répression demeure l’unique réponse opposée aux revendications politico-sociales. Bref, c’est la grande désillusion. Aujourd’hui, tout se passe comme si l’Algérie est installée dans une phase de transition qui n’en finit pas au moment où des changements en profondeur s’opèrent dans nombre de pays. Des changements que nous avons amorcés avant l’heure, mais jamais menés à bon port.

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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