Du temps de Boumediène, la corruption était centralisée ; du temps de Chadli, elle s’est décentralisée et du temps de Bouteflika, elle s’est démocratisée. C’est le constat fait par Lakhdar Bouregaâ, officier de l’ALN au sein de la Wilaya IV historique, l’un des membres fondateurs du FFS qui a eu le privilège de lire la proclamation de la création du FFS le 29 septembre 1963 à Tizi-Ouzou.
Le commandant Lakhdar Bouregaâ qui a animé hier une conférence sur les circonstances de la création du FFS en 1963, au théâtre communal Sadaoui-Salah de Bouira, à l’occasion du 50e anniversaire de la création du FFS, est revenu sur plusieurs détails concernant cette période cruciale de l’histoire contemporaine de l'Algérie, notamment la première Assemblée constituante dans laquelle il siégeait au même titre qu’Aït Ahmed, et durant laquelle, il a affirmé qu’au moment où le groupe auquel il appartenait en compagnie d’Aït Ahmed, activait pour élaborer une Constitution qui garantirait la démocratie, d’autres groupes préparaient la prise du pouvoir et la manière de s’y prendre. Une manière qui se révélera quelques semaines plus tard comme étant une manière forte avec l’armée des frontières qui s’est déplacée à Alger.
Ce sont ces circonstances-là qui ont amené Aït Ahmed et plusieurs autres responsables de wilayas historiques à penser à la création d’un parti qui puisse faire face au rouleau compresseur du pouvoir central de Ben Bella et son bras armé Boumediène.
Le conférencier qui était parmi les premiers à avoir rejoint Aït Ahmed à Michelet, actuel Aïn El Hammam, dira que dans un premier temps, l’idée de la proclamation du FFS était de le faire dans une autre wilaya, hors Kabylie. Cependant, les coups bas assénés par un certain Merzougui, dépêché par Boumediène auprès du colonel Mohand Oulhadj et qui avait monté un scénario qui s’est soldé par un bain de sang entre soldats de l’ANP, un bain de sang relayé par la propagande de l’époque en l’absence de moyens de communication actuels, comme étant l’œuvre des partisans du FFS, ont accéléré les événements et la proclamation s’est faite dans la précipitation à Tizi-Ouzou. Cela a donné lieu à toutes les manipulations du pouvoir qui courent jusqu’à nos jours en cataloguant le FFS de parti régionaliste. Le conférencier parlera des circonstances dans lesquelles le FFS avait rejoint les frontières du Maroc dans ce qui était appelé alors «La guerre des sables» ; avec la fameuse rencontre de Hocine Aït Ahmed et Ben Bella en présence de Lakhdar Bouregaâ. Sur place et, après avoir eu le compte-rendu sur le déplacement de l'armée royale marocaine sur les terres algériennes, Aït Ahmed a conditionné l’envoi de ses troupes vers les frontières par trois points. La création d’un Etat-major de l’ANP dans lequel siégera un représentant pour chaque wilaya historique ; la libération de tous les détenus politiques dont Mohamed Boudiaf et enfin, l’installation d’une commission préparatoire pour un véritable congrès qui aura lieu en avril 1964. Un accord avait été signé par les deux parties et cela devait être lu le lendemain et rendu public. Mais il ne le sera jamais bien qu’Aït Ahmed ait envoyé ses troupes aux frontières. La suite, tout le monde la connaît : Boumediène ne voulait plus entendre parler des troupes du FFS à ses côtés et Ben Bella sera, quelques mois plus tard, renversé. Pour sa part, le FFS gardera toujours sa position et ses principes en exigeant une constituante, l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit en Algérie.
Aujourd’hui, la présence du FFS dans le Parlement, le conférencier l’expliquera comme une réponse aux partisans des printemps arabes, œuvre des Occidentaux, qui ont planifié la destruction et la dislocation du monde arabe en en faisant des mini-Etats à l’image d’Israël tant en superficie qu’en population.
Pour le conférencier, le FFS a compris toutes ces manœuvres et c’était l’une des raisons de sa participation aux législatives 2012, et aujourd’hui même, il lutte pour une Constitution qui «soit au-dessus des hommes ; une Constitution qui ne soit pas à la merci d’un homme, fût-il président de la République. Une Constitution qui mettra fin à la gabégie et la corruption et qui instaurera une véritable démocratie. Voyez l’affaire Sonatrach ; si on était dans un Etat de droit, l’affaire Sonatrach serait notre Watergate ; elle aurait fait tomber bien des têtes mais chez nous, rien pour le moment».
«Chez nous, la corruption s’est démocratisée. Elle a été centralisée du temps de Boumediène, décentralisée sous Chadli et démocratisée avec Bouteflika», dira entre autres le conférencier devant un parterre de militants et sympathisants de Bouira mais également de cadres du parti venus de Sétif, Bordj-Bou-Arréridj et Boumerdès.
Y. Y.
LESOIRDALGERIE
Le commandant Lakhdar Bouregaâ qui a animé hier une conférence sur les circonstances de la création du FFS en 1963, au théâtre communal Sadaoui-Salah de Bouira, à l’occasion du 50e anniversaire de la création du FFS, est revenu sur plusieurs détails concernant cette période cruciale de l’histoire contemporaine de l'Algérie, notamment la première Assemblée constituante dans laquelle il siégeait au même titre qu’Aït Ahmed, et durant laquelle, il a affirmé qu’au moment où le groupe auquel il appartenait en compagnie d’Aït Ahmed, activait pour élaborer une Constitution qui garantirait la démocratie, d’autres groupes préparaient la prise du pouvoir et la manière de s’y prendre. Une manière qui se révélera quelques semaines plus tard comme étant une manière forte avec l’armée des frontières qui s’est déplacée à Alger.
Ce sont ces circonstances-là qui ont amené Aït Ahmed et plusieurs autres responsables de wilayas historiques à penser à la création d’un parti qui puisse faire face au rouleau compresseur du pouvoir central de Ben Bella et son bras armé Boumediène.
Le conférencier qui était parmi les premiers à avoir rejoint Aït Ahmed à Michelet, actuel Aïn El Hammam, dira que dans un premier temps, l’idée de la proclamation du FFS était de le faire dans une autre wilaya, hors Kabylie. Cependant, les coups bas assénés par un certain Merzougui, dépêché par Boumediène auprès du colonel Mohand Oulhadj et qui avait monté un scénario qui s’est soldé par un bain de sang entre soldats de l’ANP, un bain de sang relayé par la propagande de l’époque en l’absence de moyens de communication actuels, comme étant l’œuvre des partisans du FFS, ont accéléré les événements et la proclamation s’est faite dans la précipitation à Tizi-Ouzou. Cela a donné lieu à toutes les manipulations du pouvoir qui courent jusqu’à nos jours en cataloguant le FFS de parti régionaliste. Le conférencier parlera des circonstances dans lesquelles le FFS avait rejoint les frontières du Maroc dans ce qui était appelé alors «La guerre des sables» ; avec la fameuse rencontre de Hocine Aït Ahmed et Ben Bella en présence de Lakhdar Bouregaâ. Sur place et, après avoir eu le compte-rendu sur le déplacement de l'armée royale marocaine sur les terres algériennes, Aït Ahmed a conditionné l’envoi de ses troupes vers les frontières par trois points. La création d’un Etat-major de l’ANP dans lequel siégera un représentant pour chaque wilaya historique ; la libération de tous les détenus politiques dont Mohamed Boudiaf et enfin, l’installation d’une commission préparatoire pour un véritable congrès qui aura lieu en avril 1964. Un accord avait été signé par les deux parties et cela devait être lu le lendemain et rendu public. Mais il ne le sera jamais bien qu’Aït Ahmed ait envoyé ses troupes aux frontières. La suite, tout le monde la connaît : Boumediène ne voulait plus entendre parler des troupes du FFS à ses côtés et Ben Bella sera, quelques mois plus tard, renversé. Pour sa part, le FFS gardera toujours sa position et ses principes en exigeant une constituante, l’instauration de la démocratie et d’un Etat de droit en Algérie.
Aujourd’hui, la présence du FFS dans le Parlement, le conférencier l’expliquera comme une réponse aux partisans des printemps arabes, œuvre des Occidentaux, qui ont planifié la destruction et la dislocation du monde arabe en en faisant des mini-Etats à l’image d’Israël tant en superficie qu’en population.
Pour le conférencier, le FFS a compris toutes ces manœuvres et c’était l’une des raisons de sa participation aux législatives 2012, et aujourd’hui même, il lutte pour une Constitution qui «soit au-dessus des hommes ; une Constitution qui ne soit pas à la merci d’un homme, fût-il président de la République. Une Constitution qui mettra fin à la gabégie et la corruption et qui instaurera une véritable démocratie. Voyez l’affaire Sonatrach ; si on était dans un Etat de droit, l’affaire Sonatrach serait notre Watergate ; elle aurait fait tomber bien des têtes mais chez nous, rien pour le moment».
«Chez nous, la corruption s’est démocratisée. Elle a été centralisée du temps de Boumediène, décentralisée sous Chadli et démocratisée avec Bouteflika», dira entre autres le conférencier devant un parterre de militants et sympathisants de Bouira mais également de cadres du parti venus de Sétif, Bordj-Bou-Arréridj et Boumerdès.
Y. Y.
LESOIRDALGERIE
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