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Les bons comptes d’ArcelorMittal en Algérie

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  • Les bons comptes d’ArcelorMittal en Algérie

    Il a signé hier le pacte d’actionnaires
    les bons comptes d’ArcelorMittal en Algérie


    El Watan le 06.10.13 | 10h00


    Signature hier d’un accord entre les dirigeants de Sider et d’ArcelorMittal en présence de Amara Benyounès et Lakshmi Mittal.

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    L’Algérie est un bon pays pour les investisseurs.» Eloge quasi offensant par lequel le patron du géant de la sidérurgie mondiale, Lakshmi Mittal, a tenu à agrémenter l’apologie de l’accueil «chaleureux» qui lui a été réservé en Algérie.


    Capitaliste convaincu, le patron du groupe ArcelorMittal s’est montré paradoxalement ravi de la signature d’un nouveau pacte d’actionnaires entre son groupe et l’entreprise publique Sider sonnant, pourtant, le glas d’une privatisation qui lui aura totalement bénéficié. Celui qui estimait, il y a quelques mois à peine, que le concept de nationalisation ne peut être qu’un «I» sur le plan de la logique économique, ne semble pas plus que ça troublé par la «renationalisation» du complexe sidérurgique El Hadjar et des mines de fer de Tébessa. Et pour cause : fortement endetté, sous le feu des critiques depuis plusieurs mois en Europe, débouté il y a quelques jours par un arbitrage pour ne pas avoir respecté ses engagements au Sénégal, le groupe sidérurgique a signé, hier à Alger, un accord inespéré avec Sider.

    Lakshmi Mittal insiste sur le fait qu’un nouveau pacte d’actionnaires permettra de lancer un plan d’investissement ambitieux dans la mesure où celui-ci concède au groupe algérien Sider 21% des actions détenues par ArcelorMittal dans le complexe El Hadjar et les mines de Ouenza et Boukhadra, lui permettant ainsi de devenir majoritaire, et ce, «à titre gracieux». Or, comme rien n’est jamais sans conséquence et que donc rien n’est gratuit, comme le précise à bon escient Confucius, l’argument de la gratuité de la nouvelle transaction qu’agite Mittal cache mal le tribut que paieront les Algériens à ce simulacre de nationalisation. Car des fonds publics seront injectés en masse dans le plan de développement des mines et du complexe sidérurgique.

    Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement a décliné, hier, de manière presque candide les grands axes de ce plan Marshall de plus d’un milliard de dollars. Amara Benyounès a précisé aux journalistes que pas moins de 720 millions de dollars seront consentis à titre «d’investissement direct», 120 millions de dollars représentent des apports en numéraires par les actionnaires dans le cadre d’une augmentation de capital, de toutes les manières réclamées par les créanciers publics de l’entreprise. Traduction : un apport majoritaire en numéraires de la part de l’actionnaire majoritaire, Sider.

    Restent 600 millions de dollars qui seront apportés par la contribution des banques nationales via des crédits «à taux avantageux». Des fonds qui viendront renflouer les caisses d’un partenaire en pleine tourmente financière. 355 millions dollars seront, eux, prélevés sur le cash-flow de la nouvelle entité «ArcelorMittal Algérie» pour compléter le montage financier d’un plan de développement profitant largement des avantages de l’ANDI.

    Sur le plan du management, Sider, en tant qu’actionnaire majoritaire, pourra prétendre à la présidence du conseil d’administration, tandis que la direction et le management effectif seront conservés par le partenaire. Il aura ainsi tout le loisir de mener un programme d’investissement susceptible de porter les capacités du complexe El Hadjar à 2,2 millions de tonnes à l’horizon 2017. Le partenaire s’engage à réhabiliter la filière fonte et le haut fourneau, mais aussi à «développer une nouvelle capacité d’un million de tonnes de produits longs à travers une nouvelle filière électrique».

    Autrement dit, la transformation de la ferraille et des préréduits. Des matières premières en quantités insuffisantes sur le marché, à moins d’un développement rapide des mines de Gara Djebilet et de Mecheri Abdelaziz, dans la wilaya de Tindouf. Enfin, sur le plan social, les travailleurs semblent comblés par le nouvel accord accompagné d’un pacte de stabilité sociale encadrant d’ailleurs des augmentations de salaires en 2013, 2014 et 2015 à 12%, 3% et enfin 3%. Comme quoi, à être trop bonne pâte on risque de finir dans le pétrin. D’ailleurs, certains cadres n’ont pas caché, hier, leur déception quant au contenu de l’accord estimant que dans ces conditions il aurait été plus judicieux pour Sider de reprendre la totalité des actions de l’entreprise pour gérer seule le plan de développement du complexe.



    Marché des produits sidérurgiques : une croissance annuelle de 6%

    Engagée dans un programme d’investissements publics et de réalisation d’infrastructures de base, l’Algérie voit ses besoins en matériaux de construction croître à vue d’œil. C’est le cas des produits sidérurgiques, notamment le rond à béton et le fil machine. Le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement a indiqué hier, en marge de la signature du nouveau pacte d’actionnaires liant ArcelorMittal à Sider, que la consommation moyenne de produits sidérurgiques augmente de 6% par an.

    Néanmoins, celle-ci se situe à moins de 140 kg par an et par habitant. Une moyenne qu’il considère comme basse par rapport aux standards internationaux, d’autant qu’elle se caractérise par une prédominance des produits longs et aciers pour la construction avec 57% des parts de marché. Amara Benyounès a rappelé également que la consommation annuelle globale se situe à 5 millions de tonnes par an, couverte à seulement 10% par la production nationale issue du complexe El Hadjar. Et de préciser que l’objectif du gouvernement est de produire 75% de nos besoins en produits sidérurgiques à l’horizon 2020.
    Roumadi Melissa
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Toujours aussi négatifs à critiquer tout et n'importe quoi.

    Très amusant de voir un journal qui se dit se distinguer par son expertise économique, balancer autant de chiffres qu'il suggère d’additionner pour évaluer le cadeau de l'Algérie à Mittal.

    D'abord, l'augmentation de capital, si elle veut garder le même taux de répartition entre les 2 partenaires, devrait s'opérer par les 2 actionnaires, ensuite l'article omet le taux de nationalisation des mines, puis se limite à dire que les banques ne suivaient plus, pour divers raisons, ce qui dans d'autres cieux équivaut à une mise en faillite de l'entreprise.

    El Watan, chantre de l'économie de marché, nous suggère la nationalisation à 100% du site, ce qui nous ramènerait à la case de départ, c-à-d une entreprise qui au fur et à mesure a grossi en effectif au delà de ses capacités, et perdu en compétitivité du fait notamment d'un retard technologique et en investissement important. Il en oublie même les avantages d'un partenariat, fut-il avec le leader mondial, posture étonnante quand on connait les autres positions de ce journal...

    Enfin rien de nouveau, critiquer pour critiquer, question de renforcer le fond de commerce qui attire les lecteurs en mal d'opposition...
    Othmane BENZAGHOU

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    • #3
      Nasreddine Lezzar. Expert en arbitrage économique
      «Une affaire juteuse pour Lakshmi Mittal»


      El Watan le 08.10.13 | 10h00





      -Ce qu’on appelle l’affaire ArcelorMittal connaît un nouveau rebondissement. Quelle est votre analyse ?

      Il semble nécessaire de revenir au début du feuilleton ArcelorMittal Algérie. Il y a un peu plus d’une année ArcelorMittal Algérie se trouvait au bord du gouffre. On avait évoqué un dépôt de bilan et essayé par un subterfuge de communication de distinguer de la cessation de payement. La nuance n’était pas convaincante. Sa banque française attitrée – Société Générale – refusa de le financer au motif que l’opération était risquée avec en sus une dette de 120 millions de dollars non remboursée. Sollicitée, la BEA conditionna son concours par une garantie du groupe ArcelorMittal.

      La condition fut acceptée et le groupe cautionna la filiale algérienne. Coup de théâtre, le groupe se trouva lui-même en grandes difficultés, notamment en France où le gouvernement évoquait une nationalisation. Le groupe n’était plus bancable. Ce revers mettait à nu la mauvaise gouvernance de la banque algérienne qui n’avait rien vu venir alors que le refus de financement de la banque attitrée – Société Générale – était un indicateur suffisant. La situation déficitaire d’ArcelorMittal Annaba était un signe indiscutable que le groupe n’avait pas honoré ses engagements prévus dans le business plan, condition légale requise pour toutes les opérations de privatisation et qui aurait justifié une reprise en main du complexe par l’Algérie. Pourquoi la banque algérienne avait elle accepté de financer une entité aussi peu performante et moins fiable ? La décision ne pouvait être commerciale car contraire aux normes prudentielles. Nous sommes maintenant devant un nouvel acte de la gabegie.

      -Cet accord a donné lieu à des débats houleux, suscité beaucoup d’interrogations, des espoirs selon les uns, des inquiétudes selon les autres. Quelle est votre appréciation ?

      L’Etat algérien décide, contre toute logique économique, une acquisition d’une partie de parts sociales du groupe pour que Sider, l’actionnaire algérien, passe en situation majoritaire avec 51%. Cette décision brandie comme un fait de guerre est troublante à plus d’un titre. Sur le plan de l’opportunité, des questions se posent et des constats troublants s’affichent. Pourquoi devenir majoritaire dans une entité en déconfiture ? Pourquoi, aussi, ne pas l’avoir fait lorsqu’ArcelorMittal Annaba était en mauvaise posture et en conséquence Sider ou d’autres actionnaires algériens privés l’auraient acquis à un meilleur prix ? Pourquoi encore, l’Etat algérien a préféré acheter ce qu’il aurait pu obtenir gratuitement avec des dédommagements en sus en faisant jouer les mécanismes juridiques prévus en cas de non-respect des engagements contractuels ? Les autorités algériennes semblent avoir attendu que la BEA ait injecté des capitaux pour donner de la valeur à ArcelorMittal Annaba et l’acheter à un prix qui inclurait le crédit bancaire consenti. Pourquoi et au bénéfice de qui ? Tout semble être orchestré pour qu’ArcelorMittal bénéficie de placements bancaires algériens. L’Etat aura, finalement, payé à ArcelorMittal l’argent que lui a prêté la banque algérienne.

      On nous chante, telle une sérénade, que la cession des actions «est gratuite». Nous devrions même nous incliner de gratitude devant ce capitaliste qui nous cède gracieusement ses actions dans une société qu’il a mise aux abois et vis-à-vis de laquelle il n’a tenu aucun engagement, notamment ceux prévus dans le business plan. Mais enfin, à y voir de plus près, céder une partie de ses actions dont la valeur est laminée par la déconfiture du groupe au plan international et se retrouver dans une société recapitalisée est plutôt une bonne affaire pour ArcelorMittal. Que pouvait espérer Lakshmi Mittal de plus ? Une affaire juteuse qu’il présente comme une œuvre de mécène, comme si la recapitalisation et l’augmentation de capital consentie grâce à l’argent public ne constitue aucun apport.

      -Quelle lecture faites-vous de cet accord qu’on appelle pacte d’actionnaires et pourriez-vous clarifier la notion de «pacte d’actionnaires» ?

      Cet accord appelle quelques remarques de forme et de fond. Au plan de la forme, il est signé sous l’égide du ministre de l’Industrie en présence de l’UGTA. Ce protocole lui donne un aspect politique. Il a pris la forme d’un pacte d’actionnaires et non d’une insertion dans les statuts. La nuance est de taille et vous avez raison de demander une clarification de la notion.

      Cette technique juridique est inconnue du droit algérien dans la mesure où elle n’est définie dans aucun texte, mais s’est insérée dans la pratique partenariale dans notre pays par le biais d’investisseurs et opérateurs étrangers. Un pacte d’actionnaires est un accord entre actionnaires ou associés, mais qui ne figure pas dans les statuts. Il est inséré, cependant, dans un document à part. A la différence des statuts qui doivent être publiés, le pacte d’actionnaires peut rester secret. Dieu seul sait ce qui a été réellement convenu dans ce document. Il n’est pas opposable aux tiers et en ce sens, il n’implique que ses signataires les uns vis-à-vis des autres. Autrement dit, ce pacte n’engage ArcelorMittal que vis-à-vis de Sider, mais ne l’engage aucunement vis-à-vis des autorités algériennes.

      Ce point est cardinal quand on sait qu’il y a une convention d’investissement qui lie l’investisseur à l’Etat algérien, notamment pour bénéficier des avantages ANDI. Autrement dit ArcelorMittal va bénéficier des avantages accordés par les autorités algériennes sans avoir aucun engagement vis-à-vis de ces dernières. Le choix du pacte d’actionnaires ne me semble pas anodin mais découle d’une stratégie perverse. Quant au fond, il est quand même paradoxal de donner une autre chance à un groupe en faillite, un peu partout dans le monde, comme s’il s’agissait du seul sidérurgiste sur la planète.

      -Ne pensez-vous pas que cette démarche encourage la production de l’acier dont l’Algérie importe la quasi-totalité de ses besoins, soit 90% ?

      Le partenariat est toujours bénéfique, notamment en matière de transfert de technologie, car nous avons de moins en moins besoin de capitaux. Il est toutefois troublant de privilégier les associations avec les canards boiteux. Pourquoi accorder tant de largesses à un partenaire qui a prouvé son incapacité à redresser le complexe depuis douze ans.

      -Parmi les clauses de ce contrat, l’Algérie s’est prémunie en prévoyant qu’ArcelorMittal s’engageait à rester dans le capital de sa filiale algérienne pour une durée minimum de 7 ans. En cas de désengagement, la cession des actifs (49%) se ferait sur la base d’un prix prédéfini dans l’accord. Ce prix est conditionné à la réalisation de bénéfices durant les 3 années qui précèdent la sortie. Peut-on dire que c’est une garantie suffisante pour éviter les cas similaires aux dossiers Djezzy et Lafarge ?

      Aucune garantie n’est suffisante. Un accord ne vaut que par ceux qui l’appliquent, l’exécutent et veillent à son application. Lafarge et Djezzy ont allégrement violé les accords conclus et continuent à se comporter en pays conquis. En outre, je ne sais pas à qui, de l’Etat algérien ou ArcelorMittal, profite cette règle ? Pourquoi ArcelorMittal quitterait un pays où sa mauvaise gestion et ses dérives managériales sont couvertes par le Trésor public.

      -La nouvelle configuration managériale de l’entreprise, dont un national est président du CA et le management pour le partenaire étranger, n’est-elle pas équitable ?

      J’avoue ne rien comprendre à cela. Sider serait le président symbolique, le président du conseil d’administration donne l’image d’un roi fainéant qui délègue tout à son vizir. Mittal gérerait «effectivement» une entreprise publique algérienne puisque aux termes de la loi «est considérée comme entreprise publique une entreprise ou l’Etat et/ou ses démembrements détiennent la majorité du capital social». Il faut une sacrée dose de candeur ou d’autre chose pour accepter et glorifier cela. Notre ministre de l’Industrie, parrain de cet accord de dupes, verse dans la langue de bois en alignant des chiffres qui ne sont que la lecture au niveau 1 d’un sinistre complot juridico-économique.

      -Vos propos semblent assez durs et votre évaluation est sévère. Si l’on adhère à vos propos Maître Lezzar, comment pourrait-on expliquer l’adhésion des responsables algériens à une démarche ruineuse ?

      La lecture glorieuse de cet accord par les autorités algériennes prend l’allure d’une candeur qui fait presque pitié. La première lecture est une incapacité et une incompétence en matière d’ingénierie juridique et financière ainsi qu’une absence totale de gouvernance. La deuxième lecture oriente vers une recherche délibérée d’intérêts antinationaux.

      Gaidi Mohamed Faouzi
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        Comment peut on se prétendre expert, et dire une monstruosité comme :

        L’Etat aura, finalement, payé à ArcelorMittal l’argent que lui a prêté la banque algérienne.
        la base de la comptabilité et de la valorisation d'actifs et de savoir distinguer des actifs et des passifs. Il faut oser ce genre d'affirmation, digne d'un juriste bon parleur qu'il est. La conclusion montre bien son amertume de ne pas se voir solliciter, en tant "qu'avocat expert en fusac" à ce genre d'opération. J'irais même pas chez lui pour la vente d'une épicerie...

        Le reste est comme d'hab, s'opposer pour s'opposer...
        Dernière modification par ott, 08 octobre 2013, 11h06.
        Othmane BENZAGHOU

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