CORRESPONDANTE À RABAT ANNA RAVIX 7 OCTOBRE 2013 À 21:16
Mœurs . Les trois mineurs, jugés vendredi, ont reçu de nombreux soutiens. Ils devraient être relaxés.
Les trois adolescents marocains arrêtés jeudi pour «attentat à la pudeur» ont finalement été libérés hier. Mouhsin, 15 ans, et sa petite amie Raja, 14 ans, s’étaient fait photographier par leur ami Oussama, 16 ans, en train de s’embrasser sur la bouche devant la grille de leur lycée de Nador, dans le nord du Maroc. A peine avaient-ils publié leur baiser sur Facebook que la police marocaine venait les arrêter pour les incarcérer dans un centre fermé de protection de l’enfance.
Pendant cinq jours, des centaines de Marocains ont protesté en publiant sur Facebook d’autres photos de couples s’embrassant. Les organisations de la société civile marocaine, au premier rang desquelles l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), appelaient à libérer les trois adolescents et menaçaient d’organiser des «kiss-in» devant le tribunal de Nador.
«Dérives». A l’origine, c’est une association, l’Organisation unie des droits de l’homme et des libertés publiques, basée à Nador, qui a porté plainte après avoir reçu celles de parents d’élèves. Dans son courrier au procureur, l’association explique que son geste est motivé «par le souci de défendre la société contre les dérives morales», et précise que «l’acte commis est une atteinte à la pudeur et menace notre société en touchant les fondements de notre éducation et de notre enseignement».
«Pour moi, cette association s’est surtout rendue coupable de voyeurisme !» fustige Youssef Chehbi, un avocat casablancais qui se propose de défendre les trois adolescents, encore sous le coup d’une inculpation pour «attentat à la pudeur» qui les rend passibles, en tant que mineurs, d’une peine de deux mois et demi d’emprisonnement. «Un baiser entre deux adolescents doit-il être considéré comme un outrage ?» demande-t-il.
Face aux soutiens reçus par les adolescents, l’association à l’origine de la plainte est revenue sur son accusation. Aujourd’hui, elle demande même la libération des trois jeunes. Son président, Fayçal el-Marsi, a publié un communiqué expliquant que «le but n’était pas d’inquiéter ces jeunes gens, mais de s’assurer que la photo ne provenait pas d’un réseau pédophile».
Kiss-in. En attendant, Mouhsin, Raja et Oussama seront jugés vendredi au tribunal de première instance de Nador. Plusieurs associations marocaines des droits de l’homme prévoient déjà de venir s’embrasser à l’heure du jugement, pour réclamer leur relaxe.
Et, samedi, plusieurs militants des libertés publiques se rassembleront devant le Parlement de Rabat pour une autre séance de baisers publics. Sur la page Facebook de l’événement, ils appellent «tous les Marocains à participer au kiss-in géant pour la légalisation de l’amour dans une société où l’on vit cachés».
Correspondante à Rabat Anna Ravix
Mœurs . Les trois mineurs, jugés vendredi, ont reçu de nombreux soutiens. Ils devraient être relaxés.
Les trois adolescents marocains arrêtés jeudi pour «attentat à la pudeur» ont finalement été libérés hier. Mouhsin, 15 ans, et sa petite amie Raja, 14 ans, s’étaient fait photographier par leur ami Oussama, 16 ans, en train de s’embrasser sur la bouche devant la grille de leur lycée de Nador, dans le nord du Maroc. A peine avaient-ils publié leur baiser sur Facebook que la police marocaine venait les arrêter pour les incarcérer dans un centre fermé de protection de l’enfance.
Pendant cinq jours, des centaines de Marocains ont protesté en publiant sur Facebook d’autres photos de couples s’embrassant. Les organisations de la société civile marocaine, au premier rang desquelles l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), appelaient à libérer les trois adolescents et menaçaient d’organiser des «kiss-in» devant le tribunal de Nador.
«Dérives». A l’origine, c’est une association, l’Organisation unie des droits de l’homme et des libertés publiques, basée à Nador, qui a porté plainte après avoir reçu celles de parents d’élèves. Dans son courrier au procureur, l’association explique que son geste est motivé «par le souci de défendre la société contre les dérives morales», et précise que «l’acte commis est une atteinte à la pudeur et menace notre société en touchant les fondements de notre éducation et de notre enseignement».
«Pour moi, cette association s’est surtout rendue coupable de voyeurisme !» fustige Youssef Chehbi, un avocat casablancais qui se propose de défendre les trois adolescents, encore sous le coup d’une inculpation pour «attentat à la pudeur» qui les rend passibles, en tant que mineurs, d’une peine de deux mois et demi d’emprisonnement. «Un baiser entre deux adolescents doit-il être considéré comme un outrage ?» demande-t-il.
Face aux soutiens reçus par les adolescents, l’association à l’origine de la plainte est revenue sur son accusation. Aujourd’hui, elle demande même la libération des trois jeunes. Son président, Fayçal el-Marsi, a publié un communiqué expliquant que «le but n’était pas d’inquiéter ces jeunes gens, mais de s’assurer que la photo ne provenait pas d’un réseau pédophile».
Kiss-in. En attendant, Mouhsin, Raja et Oussama seront jugés vendredi au tribunal de première instance de Nador. Plusieurs associations marocaines des droits de l’homme prévoient déjà de venir s’embrasser à l’heure du jugement, pour réclamer leur relaxe.
Et, samedi, plusieurs militants des libertés publiques se rassembleront devant le Parlement de Rabat pour une autre séance de baisers publics. Sur la page Facebook de l’événement, ils appellent «tous les Marocains à participer au kiss-in géant pour la légalisation de l’amour dans une société où l’on vit cachés».
Correspondante à Rabat Anna Ravix
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