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Le professeur Christian Debry et son équipe des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont réalisé cette prouesse chez un homme de 65 ans souffrant d'un cancer.
On l'apprend seulement aujourd'hui, mais c'est l'an dernier que le Pr Christian Debry et son équipe du service ORL des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont implanté, pour la première fois au monde, un larynx artificiel chez un homme de 65 ans souffrant d'un cancer. Aujourd'hui, l'équipe se félicite du résultat, puisqu'il peut respirer normalement, et non par un orifice de trachéotomie ouvert à la base du cou, comme c'est souvent le cas chez ce type de malades. Il faut toutefois noter que l'information a été diffusée par un communiqué de presse provenant de la société ProTip, qui développe des dispositifs médicaux pour les patients souffrant de dysfonctionnements du larynx, dont ce larynx artificiel. Il ne s'agit donc pas d'une publication scientifique.
L'opération s'est déroulée en deux temps. L'équipe de chirurgiens a d'abord procédé à l'ablation du larynx du malade et a implanté le premier composant du larynx artificiel, une bague trachéale en titane. "Cette dernière est principalement destinée à rétablir le lien assuré normalement par le larynx entre la base de la langue et la trachée restante, faisant office de cheminée entre les deux", explique le Pr Debry. En raison du type de matériau dont elle est composée, la bague s'intègre dans les tissus environnants et devient "une partie intégrante de la gorge".
Vingt ans de recherche
La deuxième étape de la pose du larynx artificiel a été réalisée quelques semaines plus tard, en novembre 2012. Un dispositif amovible constitué de valves a été inséré dans la bague trachéale par la bouche du patient sous anesthésie générale. L'ensemble reproduit partiellement les fonctions naturelles du larynx, et le patient peut respirer de nouveau par voie haute.
Pour le Pr Christian Debry, cette opération est l'aboutissement de plus de vingt ans de recherche. Après des années destinées à trouver les biomatériaux adaptés pour le remplacement du larynx - en collaboration avec l'Inserm -, ce spécialiste a finalement choisi une association de titane solide et poreux, ce biomatériaux présentant toutes les qualités requises pour l'élaboration d'un larynx artificiel. Quant à la société ProTip, elle a été créée en 2005 dans le but d'accélérer le développement de dispositifs médicaux innovants traitant les pathologies du larynx.
Respirer, parler et manger
"La laryngectomie est une procédure qui n'a pas évolué depuis cent quarante ans", souligne Maurice Bérenger, P-DG de ProTip. "Cette première chirurgicale ouvre la voie vers une procédure qui constitue une nouvelle source d'espoir pour les patients atteints d'un cancer du larynx. À terme, ils pourront ainsi retrouver leur capacité à respirer, mais aussi à parler et à manger normalement." Pour confirmer ce premier résultat positif, une étude est en cours en Europe. "Nous devrons encore effectuer de nombreux tests cliniques avant que l'implant de ce larynx artificiel ne devienne une procédure de routine", ajoute le Pr Debry.
L'espoir est réel pour les personnes qui devront, dans l'avenir, subir une ablation du larynx (entre 1 500 et 1 600 par an dans notre pays, le plus souvent en raison d'un cancer). Actuellement, les chirurgiens ne peuvent leur proposer qu'une trachéotomie définitive, ce qui entraîne l'impossibilité de respirer ainsi que de parler normalement, et donc de mener la même vie que tout le monde. Et si, dans de très rares cas, une transplantation du larynx a déjà été pratiquée, elle ne concerne pas les victimes du cancer. D'où l'intérêt de ce larynx artificiel.
07/10/213 Le point.fr
On l'apprend seulement aujourd'hui, mais c'est l'an dernier que le Pr Christian Debry et son équipe du service ORL des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont implanté, pour la première fois au monde, un larynx artificiel chez un homme de 65 ans souffrant d'un cancer. Aujourd'hui, l'équipe se félicite du résultat, puisqu'il peut respirer normalement, et non par un orifice de trachéotomie ouvert à la base du cou, comme c'est souvent le cas chez ce type de malades. Il faut toutefois noter que l'information a été diffusée par un communiqué de presse provenant de la société ProTip, qui développe des dispositifs médicaux pour les patients souffrant de dysfonctionnements du larynx, dont ce larynx artificiel. Il ne s'agit donc pas d'une publication scientifique.
L'opération s'est déroulée en deux temps. L'équipe de chirurgiens a d'abord procédé à l'ablation du larynx du malade et a implanté le premier composant du larynx artificiel, une bague trachéale en titane. "Cette dernière est principalement destinée à rétablir le lien assuré normalement par le larynx entre la base de la langue et la trachée restante, faisant office de cheminée entre les deux", explique le Pr Debry. En raison du type de matériau dont elle est composée, la bague s'intègre dans les tissus environnants et devient "une partie intégrante de la gorge".
Vingt ans de recherche
La deuxième étape de la pose du larynx artificiel a été réalisée quelques semaines plus tard, en novembre 2012. Un dispositif amovible constitué de valves a été inséré dans la bague trachéale par la bouche du patient sous anesthésie générale. L'ensemble reproduit partiellement les fonctions naturelles du larynx, et le patient peut respirer de nouveau par voie haute.
Pour le Pr Christian Debry, cette opération est l'aboutissement de plus de vingt ans de recherche. Après des années destinées à trouver les biomatériaux adaptés pour le remplacement du larynx - en collaboration avec l'Inserm -, ce spécialiste a finalement choisi une association de titane solide et poreux, ce biomatériaux présentant toutes les qualités requises pour l'élaboration d'un larynx artificiel. Quant à la société ProTip, elle a été créée en 2005 dans le but d'accélérer le développement de dispositifs médicaux innovants traitant les pathologies du larynx.
Respirer, parler et manger
"La laryngectomie est une procédure qui n'a pas évolué depuis cent quarante ans", souligne Maurice Bérenger, P-DG de ProTip. "Cette première chirurgicale ouvre la voie vers une procédure qui constitue une nouvelle source d'espoir pour les patients atteints d'un cancer du larynx. À terme, ils pourront ainsi retrouver leur capacité à respirer, mais aussi à parler et à manger normalement." Pour confirmer ce premier résultat positif, une étude est en cours en Europe. "Nous devrons encore effectuer de nombreux tests cliniques avant que l'implant de ce larynx artificiel ne devienne une procédure de routine", ajoute le Pr Debry.
L'espoir est réel pour les personnes qui devront, dans l'avenir, subir une ablation du larynx (entre 1 500 et 1 600 par an dans notre pays, le plus souvent en raison d'un cancer). Actuellement, les chirurgiens ne peuvent leur proposer qu'une trachéotomie définitive, ce qui entraîne l'impossibilité de respirer ainsi que de parler normalement, et donc de mener la même vie que tout le monde. Et si, dans de très rares cas, une transplantation du larynx a déjà été pratiquée, elle ne concerne pas les victimes du cancer. D'où l'intérêt de ce larynx artificiel.
07/10/213 Le point.fr