Annonce

Réduire
Aucune annonce.

L’opposition en a fait un fonds de commerce depuis quinze ans : Le consensus, bête noire des attentistes

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • L’opposition en a fait un fonds de commerce depuis quinze ans : Le consensus, bête noire des attentistes

    Écrit par Kamel Aït Bessaï

    La logique du candidat du consensus continue de rythmer la vie politique algérienne depuis l’organisation de la première élection présidentielle pluraliste de l’Algérie indépendante, le 15 avril 1999. Pis encore ! Cette idée hante même tous les états-majors politiques algériens. Ceux qui y sont favorables partent de l’idée que l’Algérie est encore fragile, qu’elle est cernée de dangers et fait face à des défis multiformes. Ceux qui s’y opposent semblent tirer leur existence du refus de cette idée du consensus. Leur seul mot d'ordre politique est, en effet, le refus d'une candidature consensuelle à l’élection présidentielle de 2014, qui plus est, celle probable du président Bouteflika.
    En 1999, l’idée d’un candidat du consensus tenait au fait que l’Algérie était au sortir d’une guerre totale contre le terrorisme. Une guerre gagnée par l’ANP sur le plan purement militaire, mais la matrice dévastatrice de l’intégrisme aveugle était encore là, dans les écoles et dans la sphère économique informelle qui naquit de l’argent du racket terroriste.
    De ce fait, l’Algérie, qui revenait de très loin et qui a frôlé le morcellement, avait établi une feuille de route qui devait être appliquée scrupuleusement pour sortir le pays de l’ornière par celui qui allait être investi à la magistrature suprême. C’est ce qui se produisit, en dépit de l’intermède du retrait des six candidats à la présidentielle et la consécration de la victoire électorale du candidat Abdelaziz Bouteflika.
    Le groupe des «six» (Hocine Aït Ahmed, Ahmed-Taleb Ibrahimi, Mouloud Hamrouche, Abdallah Djaballah, Mokdad Sifi et Youcef Khatib, ndlr) s’est retiré de la course à la présidentielle en Algérie la veille du scrutin qui s’est déroulé le 15 avril 1999. Dénonçant de nombreuses irrégularités entourant ce scrutin, les candidats ont promis de maintenir la concertation et de proposer des solutions pour sortir le pays de l’impasse.
    Quinze années après, aucune alternative n’est proposée à la démarche «consensuelle» imposée par le pouvoir en 1999. Et la soixantaine de partis politiques qui composent le paysage politique national n’en finit pas de gesticuler. Un groupe de 14 partis politiques vient de lancer un appel pour faire barrage à la révision constitutionnelle envisagée par le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. La plupart de ces partis ont des représentants dans les institutions élues. Or, au lieu de faire des propositions concrètes au peuple algérien en quête d’emplois, de logements et de perspectives économiques, ce groupe partisan se distingue en se murant derrière ce front du refus, sans même attendre de connaitre le contenu de cette révision constitutionnelle.
    Gérer, c’est prévoir, comme on dit. Mais quand des partis, qui ont surfé deux années durant sur la vague du «printemps arabe» en priant pour que le pouvoir leur tombe dans les mains, il y a lieu de parler de faillite politique et intellectuelle de ces partis qui ne doivent leur existence qu’au soutien multiforme de l’Etat, à l’instar des entreprises publiques et autres instruments censés consacrer la démocratie. Le comble pour ces opposants farouches à la logique du consensus est qu’ils ne subsistent que grâce à ce discours nihiliste.
    Après avoir meublé leur été à surfer sur l’article 88 de la Constitution pour réclamer la destitution du président au moment où ce dernier était à l’étranger pour des soins, voici que ces mêmes opposants se découvrent un autre fonds de commerce en la révision constitutionnelle pour perpétuer l’illusion de faire de la politique. Alors que le pays a besoin de toute sa matière grise pour se projeter dans un avenir où il n’y aura de place qu’aux plus forts et plus besogneux, notre classe politique cultive l’attentisme et un discours ayant atteint un niveau de stérilité jamais égalé depuis la consécration du multipartisme dans la Constitution du 23 février 1989.

    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X