FRANCE-ALGERIE : les liaisons dangereuses
Algérie Express le mercredi 9 octobre 2013 10:37
Le premier ministre Abdelmalek Sellal a reçu ce mardi Marie-Christine Saragosse, présidente de l’audio-visuel extérieur de la France. La rencontre a été consacrée à « la coopération dans le secteur de l’audio-visuel et de la communication » avec comme priorité « la formation et les échanges d’expériences ». On ne voit pas trop ce que la télévision et la radio algérienne peuvent offrir comme expérience aux médias audio-visuels français. Autant dire donc que cette opération vise à rendre « plus performants » les instruments de la propagande algérienne.
Le même jour, des medias algériens (dont Algérie-Express) rapportaient qu’après avoir annoncé, dans la foulée des manifestations de l’hiver 2011, des réformes démocratiques du secteur de l’audio-visuel, le pouvoir algérien vient de décider d’interdire tout investissement privé national dans la création de chaines généralistes. L’information sera donc toujours du ressort de l’Etat, c’est çà dire le clan présidentiel.
Cet échange est d’autant plus troublant que l’accord projeté sera signé lors de la visite que doit effectuer à Alger le 16 décembre le premier ministre français Jean Marc Ayrault. Il ne s’agit donc pas d’un accord entre deux entreprises mais bien du soutien d’un gouvernement à un autre qui compte rester hégémonique dans la guerre de l’information.
Après la visite, discutable et discutée, de François Hollande qui fut agrémentée de l’ostentatoire virée à Tlemcen, cet accord donnera encore du grain à moudre à tous ceux qui susurrent à Alger que le ciblage et la rapidité des récentes décisions prises contre les services spéciaux algériens ne peuvent avoir été improvisées à Alger par un homme aussi diminué que Bouteflika. Après l’opérationnel, il faudrait assurer le service après-vente par l’expertise française de la communication.
Après tout, l’ancienne ministre de l’intérieur française Michèle Alliot Marie avait bien proposé le savoir-faire policier de son pays à Ben Ali quelques jours avant sa chute. En Tunisie, la facture payée par le régime déchu fut somme toute modeste. Elle s’élevait à quelques arpents de terrains généreusement prélevés sur le cadastre de la zone touristique de Tabarka. Reste à connaître, la rétribution algérienne à cet apport, particulièrement bienvenu, des socialistes français en matière d’agit-prop.
Ali Graichi
Algérie Express le mercredi 9 octobre 2013 10:37
Le premier ministre Abdelmalek Sellal a reçu ce mardi Marie-Christine Saragosse, présidente de l’audio-visuel extérieur de la France. La rencontre a été consacrée à « la coopération dans le secteur de l’audio-visuel et de la communication » avec comme priorité « la formation et les échanges d’expériences ». On ne voit pas trop ce que la télévision et la radio algérienne peuvent offrir comme expérience aux médias audio-visuels français. Autant dire donc que cette opération vise à rendre « plus performants » les instruments de la propagande algérienne.
Le même jour, des medias algériens (dont Algérie-Express) rapportaient qu’après avoir annoncé, dans la foulée des manifestations de l’hiver 2011, des réformes démocratiques du secteur de l’audio-visuel, le pouvoir algérien vient de décider d’interdire tout investissement privé national dans la création de chaines généralistes. L’information sera donc toujours du ressort de l’Etat, c’est çà dire le clan présidentiel.
Cet échange est d’autant plus troublant que l’accord projeté sera signé lors de la visite que doit effectuer à Alger le 16 décembre le premier ministre français Jean Marc Ayrault. Il ne s’agit donc pas d’un accord entre deux entreprises mais bien du soutien d’un gouvernement à un autre qui compte rester hégémonique dans la guerre de l’information.
Après la visite, discutable et discutée, de François Hollande qui fut agrémentée de l’ostentatoire virée à Tlemcen, cet accord donnera encore du grain à moudre à tous ceux qui susurrent à Alger que le ciblage et la rapidité des récentes décisions prises contre les services spéciaux algériens ne peuvent avoir été improvisées à Alger par un homme aussi diminué que Bouteflika. Après l’opérationnel, il faudrait assurer le service après-vente par l’expertise française de la communication.
Après tout, l’ancienne ministre de l’intérieur française Michèle Alliot Marie avait bien proposé le savoir-faire policier de son pays à Ben Ali quelques jours avant sa chute. En Tunisie, la facture payée par le régime déchu fut somme toute modeste. Elle s’élevait à quelques arpents de terrains généreusement prélevés sur le cadastre de la zone touristique de Tabarka. Reste à connaître, la rétribution algérienne à cet apport, particulièrement bienvenu, des socialistes français en matière d’agit-prop.
Ali Graichi
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