30% de la cocaïne consommée en Europe passe par l’Afrique
Aéroport Mohammed V, escale obligée
L’Afrique est devenue un nouvel itinéraire pour les narcotrafiquants sud-américains, bien que la majeure partie de la cocaïne introduite en Europe emprunte toujours la voie maritime via conteneur directement d’Amérique latine.
La route africaine pèserait pour 30% du total de la marchandise qui arrive en Europe, selon la dernière analyse sur le narcotrafic de l’Ameripol, organisation englobant 28 services de police différents en Amérique latine.
Le Maroc est aussi mentionné dans ce rapport, vu la position stratégique qu’il offre pour atteindre l’Europe: «Depuis des années, des petits avions sont fréquemment utilisés pour le trafic de cannabis. La marchandise est chargée au Maroc puis transportée vers le sud de l’Espagne ou le Portugal. La drogue est parfois jetée de l’appareil, ou l’avionnette atterrit sur des routes rurales ou des espaces peu fréquentés… Dans certains cas, la marchandise est directement déchargée dans un aérodrome, à des horaires ou des jours permettant de le faire en toute discrétion… Ce mode opératoire englobe dorénavant la cocaïne, sachant que la durée d’un vol entre le Maroc et l’Espagne est de 15 mn en moyenne».
L’Ameripol prévoit une augmentation de ses «vols privés» surtout que, comme le signale le rapport, «les réseaux marocains et autres intermédiaires utilisant surtout la voie terrestre sont très peu employés. Ce qui permet aux cartels de conserver le monopole sur la marchandise tout en gardant le contrôle des opérations… pour mieux maximiser leurs bénéfices».
Selon le rapport d’Ameripol, la prolifération de drogues dures au cours des trois dernières années, surtout au nord du Royaume, plaide pour une possible connexion entre les réseaux nationaux et les cartels. Ameripol affirme que des quantités de cocaïne de grande pureté sont coupées, pour obtenir le double ou le triple de leur poids. Un kilogramme de coke (moyenne approximative transportable à l’intérieur de l’organisme) correspond à une moyenne de 9.479 doses, pour une valeur de 142.180 euros.
L’instabilité politique de la région et les frontières poreuses sont d’autres facteurs attractifs pour les différents cartels cherchant des alternatives aux anciennes routes maritimes et aériennes trop surveillées. Le document donne une liste de pays «chauds» : «Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Cote d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo».
Dans ces pays, les réseaux de trafiquants locaux seraient payés directement en cocaïne créant un second flux de stupéfiants vers l’Europe. Les passeurs sont généralement originaires du Nigeria, ce que confirment les nombreuses arrestations à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, escale obligée de plusieurs vols en provenance d’Afrique occidentale et en direction d’Espagne.
Selon l’enquête d’Ameripol, la plupart des vols commerciaux proviennent du Sénégal et du Nigeria. Les groupes nigérians contrôleraient 30% de la cocaïne en provenance du Brésil et se concentreraient à Sao Paulo. En plus du Brésil, d’autres cartels de Colombie, Equateur, Venezuela et du Pérou utilisent aussi la route africaine.
Aéroport Mohammed V, escale obligée
L’Afrique est devenue un nouvel itinéraire pour les narcotrafiquants sud-américains, bien que la majeure partie de la cocaïne introduite en Europe emprunte toujours la voie maritime via conteneur directement d’Amérique latine.
La route africaine pèserait pour 30% du total de la marchandise qui arrive en Europe, selon la dernière analyse sur le narcotrafic de l’Ameripol, organisation englobant 28 services de police différents en Amérique latine.
Le Maroc est aussi mentionné dans ce rapport, vu la position stratégique qu’il offre pour atteindre l’Europe: «Depuis des années, des petits avions sont fréquemment utilisés pour le trafic de cannabis. La marchandise est chargée au Maroc puis transportée vers le sud de l’Espagne ou le Portugal. La drogue est parfois jetée de l’appareil, ou l’avionnette atterrit sur des routes rurales ou des espaces peu fréquentés… Dans certains cas, la marchandise est directement déchargée dans un aérodrome, à des horaires ou des jours permettant de le faire en toute discrétion… Ce mode opératoire englobe dorénavant la cocaïne, sachant que la durée d’un vol entre le Maroc et l’Espagne est de 15 mn en moyenne».
L’Ameripol prévoit une augmentation de ses «vols privés» surtout que, comme le signale le rapport, «les réseaux marocains et autres intermédiaires utilisant surtout la voie terrestre sont très peu employés. Ce qui permet aux cartels de conserver le monopole sur la marchandise tout en gardant le contrôle des opérations… pour mieux maximiser leurs bénéfices».
Selon le rapport d’Ameripol, la prolifération de drogues dures au cours des trois dernières années, surtout au nord du Royaume, plaide pour une possible connexion entre les réseaux nationaux et les cartels. Ameripol affirme que des quantités de cocaïne de grande pureté sont coupées, pour obtenir le double ou le triple de leur poids. Un kilogramme de coke (moyenne approximative transportable à l’intérieur de l’organisme) correspond à une moyenne de 9.479 doses, pour une valeur de 142.180 euros.
L’instabilité politique de la région et les frontières poreuses sont d’autres facteurs attractifs pour les différents cartels cherchant des alternatives aux anciennes routes maritimes et aériennes trop surveillées. Le document donne une liste de pays «chauds» : «Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Cote d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo».
Dans ces pays, les réseaux de trafiquants locaux seraient payés directement en cocaïne créant un second flux de stupéfiants vers l’Europe. Les passeurs sont généralement originaires du Nigeria, ce que confirment les nombreuses arrestations à l’aéroport Mohammed V de Casablanca, escale obligée de plusieurs vols en provenance d’Afrique occidentale et en direction d’Espagne.
Selon l’enquête d’Ameripol, la plupart des vols commerciaux proviennent du Sénégal et du Nigeria. Les groupes nigérians contrôleraient 30% de la cocaïne en provenance du Brésil et se concentreraient à Sao Paulo. En plus du Brésil, d’autres cartels de Colombie, Equateur, Venezuela et du Pérou utilisent aussi la route africaine.
AQMI, main dans la main avec les cartels de drogues
L’Ameripol s’est aussi penchée dans son rapport sur le conflit malien qui, pour les cartels, n’a fait qu’interrompre momentanément les principales routes de la cocaïne dans la région. L’A-10 (autoroute 10), nom donné à cette route par les experts, est la voie la plus importante au large du 10e parallèle menant en Europe. Le rapport cite Alain Rodier du Centre français de recherche sur le renseignement, lequel assure que «les trafiquants ont démontré leur capacité à anticiper la politique internationale et continuent à faire des affaires à travers d’autres voies». Mathieu Guidere, spécialiste en géopolitique et en histoire immédiate du monde arabe et musulman, souligne, quant à lui, que «les trafiquants de drogues payent aux mouvement islamistes radicaux un droit de passage représentant 10% de la valeur totale de la cargaison. Certains groupes armés «facturent» plus pour garantir la protection du convoi».
Leconomiste
9/10/2013
L’Ameripol s’est aussi penchée dans son rapport sur le conflit malien qui, pour les cartels, n’a fait qu’interrompre momentanément les principales routes de la cocaïne dans la région. L’A-10 (autoroute 10), nom donné à cette route par les experts, est la voie la plus importante au large du 10e parallèle menant en Europe. Le rapport cite Alain Rodier du Centre français de recherche sur le renseignement, lequel assure que «les trafiquants ont démontré leur capacité à anticiper la politique internationale et continuent à faire des affaires à travers d’autres voies». Mathieu Guidere, spécialiste en géopolitique et en histoire immédiate du monde arabe et musulman, souligne, quant à lui, que «les trafiquants de drogues payent aux mouvement islamistes radicaux un droit de passage représentant 10% de la valeur totale de la cargaison. Certains groupes armés «facturent» plus pour garantir la protection du convoi».
Leconomiste
9/10/2013
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