Ces attaques délibérées contre des civils constituent des crimes contre l'humanité
11 OCTOBRE 2013
Emplacement d'un charnier découvert dans le hameau de Sleibeh al-Hamboushieh, en Syrie.
© 2013 Human Rights Watch
OUR REPORT:
“You Can Still See Their Blood”
Executions, Indiscriminate Shootings, and Hostage Taking by Opposition Forces in Latakia Countryside
http://hrw.org/node/119675/
10 OCTOBRE 2013
GET THE REPORT:
icône application/pdfDownload the full report
GO TO REPORT HOME »
MORE COVERAGE:
LeMonde.fr 11.10.13
«Ces exactions ne sont pas le fait de quelques combattants incontrôlés. Cette opération a consisté en une attaque planifiée et coordonnée contre la population civile de ces villages alaouites.»
Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch
(New York, le 11 octobre 2013) – Des groupes armés d'opposition en Syrie ont tué au moins 190 civils et en ont pris plus de 200 en otages, lors d'une offensive militaire qui a débuté dans les zones rurales du gouvernorat de Lattaquié le 4 août 2013, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Au moins 67 victimes ont été exécutées ou tuées en toute illégalité, dans le cadre de cette opération visant des villages alaouites pro-gouvernementaux.
Ce rapport de 105 pages, intitulé: « ‘You can still see their blood’: Executions, Indiscriminate Shootings, and Hostage Taking by Opposition Forces in Latakia Countryside» (« On peut encore voir leur sang: Exécutions, tirs sans discernement et prises d'otages par les forces de l'opposition dans les zones rurales près de Lattaquié »), présente des preuves que ces civils ont été tués dès le premier jour de l'opération, le 4 août.Deux groupes d'opposition qui ont pris part à cette offensive, l'État islamique d'Irak et de Syrie et Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, détiennent toujours les otages, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants.Les constats effectués indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises sont assimilables à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.
« Ces exactions ne sont pas le fait de quelques combattants incontrôlés », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Cette opération a consisté en une attaque planifiée et coordonnée contre la population civile de ces villages alaouites.»
Pour rendre une certaine mesure de justice aux victimes, le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait immédiatement saisir la Cour pénale internationale(CPI) de la situation en Syrie, a déclaré Human Rights Watch. Human Rights Watch a également documenté des crimes de guerreet des crimes contre l'humanitécommis par les forces gouvernementales syriennes.
Pour ce rapport, Human Rights Watch a effectué une enquête sur place et interrogé plus de 35 personnes, dont des habitants qui ont survécu à l'offensive, des membres des équipes de secours d'urgence, ainsi que des combattants et des militants des deux camps.
Human Rights Watch a établi qu'au moins 20 groupes armés d'opposition distincts ont participé à cette opération, qu'ils ont appelée tour à tour « La campagne des descendants d'Aïcha, mère des croyants», « L'offensive Barouda» ou « L'opération de libération du littoral», et qui a duré jusqu'au 18 août. Il n'a pas été possible d'établir clairement si tous ces groupes ou la plupart d'entre eux, étaient présents dans les villages en question le 4 août quand la grande majorité des abus ont apparemment été commis.
Cependant, cinq groupes qui ont agi en tant que principaux fournisseurs de financement, organisateurs et exécuteurs des attaques étaient sans aucun doute présents dès le début de l'opération le 4 août: Ahrar al-Sham, l'État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz. Human Rights Watch a conclu, à l'issue de multiples entretiens, de son enquête sur place et d'un examen de déclarations et de vidéos réalisées par l'opposition, que ces cinq groupes armés sont responsables d'incidents particuliers qui équivalent à des crimes de guerre.
En se fondant sur son enquête sur place, sur les déclarations de témoins, sur des vidéos et des photos, et sur un examen de dossiers d'hôpitaux, Human Rights Watch a déterminé que les forces d'opposition ont tué en violation des lois de la guerre au moins 67 des 190 civils morts qui ont été identifiés. En ce qui concerne les autres victimes, des enquêtes plus poussées sont nécessaires pour déterminer les circonstances de leur mort et si celle-ci résulte d'un meurtre commis en violation des lois de la guerre.
Le lourd bilan des victimes civiles, la nature des blessures constatées – par exemple de multiples impacts de balles ou lésions causées par une arme blanche – ainsi que la présence de 43 femmes, enfants et personnes âgées parmi les morts, tout cela indique que les forces d'opposition ont tué la plupart des autres victimes soit intentionnellement, soit sans discernement.
L'ampleur et la forme des graves exactions commises par les groupes d'opposition pendant cette opération indiquent qu'elles ont été systématiques et avaient été planifiées dans le cadre d'une attaque contre la population civile. Les éléments de preuve recueillis indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises par les forces d'opposition le 4 août et les jours suivants sont assimilables à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.
Les commandants locaux et de haut rang des groupes Ahrar al-Sham, État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz qui dirigeaient l'opération pourraient être rendus pénalement responsables de meurtres, de prises d'otages et d'autres exactions.En ce qui concerne aussi bien les crimes de guerre que les crimes contre l'humanité, le principe de « la responsabilité de commandement» s'applique aux commandants militaires et aux autres personnes assumant une position d'autorité, qui peuvent être tenus responsables pénalement de crimes commis par des forces placées sous leurs ordres et sous leur contrôle.
Ceci inclut les situations dans lesquelles les commandants savaient ou auraient dû savoir que des crimes étaient commis par leurs subordonnés et se sont abstenus d'intervenir pour les en empêcher, ou pour livrer les responsables à la justice pour qu'ils soient poursuivis. Les combattants de ces groupes ou d'autres groupes qui ont ordonné directement ou commis eux-mêmes ces exactions, devraient également être amenés à en répondre devant la justice pénale.
11 OCTOBRE 2013
Emplacement d'un charnier découvert dans le hameau de Sleibeh al-Hamboushieh, en Syrie.
© 2013 Human Rights Watch
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“You Can Still See Their Blood”
Executions, Indiscriminate Shootings, and Hostage Taking by Opposition Forces in Latakia Countryside
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10 OCTOBRE 2013
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LeMonde.fr 11.10.13
«Ces exactions ne sont pas le fait de quelques combattants incontrôlés. Cette opération a consisté en une attaque planifiée et coordonnée contre la population civile de ces villages alaouites.»
Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch
(New York, le 11 octobre 2013) – Des groupes armés d'opposition en Syrie ont tué au moins 190 civils et en ont pris plus de 200 en otages, lors d'une offensive militaire qui a débuté dans les zones rurales du gouvernorat de Lattaquié le 4 août 2013, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Au moins 67 victimes ont été exécutées ou tuées en toute illégalité, dans le cadre de cette opération visant des villages alaouites pro-gouvernementaux.
Ce rapport de 105 pages, intitulé: « ‘You can still see their blood’: Executions, Indiscriminate Shootings, and Hostage Taking by Opposition Forces in Latakia Countryside» (« On peut encore voir leur sang: Exécutions, tirs sans discernement et prises d'otages par les forces de l'opposition dans les zones rurales près de Lattaquié »), présente des preuves que ces civils ont été tués dès le premier jour de l'opération, le 4 août.Deux groupes d'opposition qui ont pris part à cette offensive, l'État islamique d'Irak et de Syrie et Jaish al-Muhajireen wal-Ansar, détiennent toujours les otages, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants.Les constats effectués indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises sont assimilables à des crimes de guerre et à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.
« Ces exactions ne sont pas le fait de quelques combattants incontrôlés », a déclaré Joe Stork, directeur par intérim de la division Moyen-Orient à Human Rights Watch. « Cette opération a consisté en une attaque planifiée et coordonnée contre la population civile de ces villages alaouites.»
Pour rendre une certaine mesure de justice aux victimes, le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait immédiatement saisir la Cour pénale internationale(CPI) de la situation en Syrie, a déclaré Human Rights Watch. Human Rights Watch a également documenté des crimes de guerreet des crimes contre l'humanitécommis par les forces gouvernementales syriennes.
Pour ce rapport, Human Rights Watch a effectué une enquête sur place et interrogé plus de 35 personnes, dont des habitants qui ont survécu à l'offensive, des membres des équipes de secours d'urgence, ainsi que des combattants et des militants des deux camps.
Human Rights Watch a établi qu'au moins 20 groupes armés d'opposition distincts ont participé à cette opération, qu'ils ont appelée tour à tour « La campagne des descendants d'Aïcha, mère des croyants», « L'offensive Barouda» ou « L'opération de libération du littoral», et qui a duré jusqu'au 18 août. Il n'a pas été possible d'établir clairement si tous ces groupes ou la plupart d'entre eux, étaient présents dans les villages en question le 4 août quand la grande majorité des abus ont apparemment été commis.
Cependant, cinq groupes qui ont agi en tant que principaux fournisseurs de financement, organisateurs et exécuteurs des attaques étaient sans aucun doute présents dès le début de l'opération le 4 août: Ahrar al-Sham, l'État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz. Human Rights Watch a conclu, à l'issue de multiples entretiens, de son enquête sur place et d'un examen de déclarations et de vidéos réalisées par l'opposition, que ces cinq groupes armés sont responsables d'incidents particuliers qui équivalent à des crimes de guerre.
En se fondant sur son enquête sur place, sur les déclarations de témoins, sur des vidéos et des photos, et sur un examen de dossiers d'hôpitaux, Human Rights Watch a déterminé que les forces d'opposition ont tué en violation des lois de la guerre au moins 67 des 190 civils morts qui ont été identifiés. En ce qui concerne les autres victimes, des enquêtes plus poussées sont nécessaires pour déterminer les circonstances de leur mort et si celle-ci résulte d'un meurtre commis en violation des lois de la guerre.
Le lourd bilan des victimes civiles, la nature des blessures constatées – par exemple de multiples impacts de balles ou lésions causées par une arme blanche – ainsi que la présence de 43 femmes, enfants et personnes âgées parmi les morts, tout cela indique que les forces d'opposition ont tué la plupart des autres victimes soit intentionnellement, soit sans discernement.
L'ampleur et la forme des graves exactions commises par les groupes d'opposition pendant cette opération indiquent qu'elles ont été systématiques et avaient été planifiées dans le cadre d'une attaque contre la population civile. Les éléments de preuve recueillis indiquent clairement que les meurtres, les prises d'otages et les autres exactions commises par les forces d'opposition le 4 août et les jours suivants sont assimilables à des crimes contre l'humanité, a affirmé Human Rights Watch.
Les commandants locaux et de haut rang des groupes Ahrar al-Sham, État islamique d'Irak et de Syrie, Jabhat al-Nusra, Jaish al-Muhajireen wal-Ansar et Suquor al-Izz qui dirigeaient l'opération pourraient être rendus pénalement responsables de meurtres, de prises d'otages et d'autres exactions.En ce qui concerne aussi bien les crimes de guerre que les crimes contre l'humanité, le principe de « la responsabilité de commandement» s'applique aux commandants militaires et aux autres personnes assumant une position d'autorité, qui peuvent être tenus responsables pénalement de crimes commis par des forces placées sous leurs ordres et sous leur contrôle.
Ceci inclut les situations dans lesquelles les commandants savaient ou auraient dû savoir que des crimes étaient commis par leurs subordonnés et se sont abstenus d'intervenir pour les en empêcher, ou pour livrer les responsables à la justice pour qu'ils soient poursuivis. Les combattants de ces groupes ou d'autres groupes qui ont ordonné directement ou commis eux-mêmes ces exactions, devraient également être amenés à en répondre devant la justice pénale.
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