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Pauvre âme solitaire....

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  • Pauvre âme solitaire....

    Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire,
    Que diras-tu, mon cœur, cœur autrefois flétri,
    À la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère,
    Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?

    — Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges :
    Rien ne vaut la douceur de son autorité ;
    Sa chair spirituelle a le parfum des Anges,
    Et son oeil nous revêt d'un habit de clarté.

    Que ce soit dans la nuit et dans la solitude,
    Que ce soit dans la rue et dans la multitude,
    Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.

    Parfois il parle et dit : « Je suis belle, et j'ordonne
    Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau ;
    Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone. »



    Charles Baudelaire.
    (1821-1867)

    Recueil : Les fleurs du mal (1857)
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    J'aime bien tes partages katiaret, merci.

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    • #3
      J'aime bien aussi

      Katia, au moins, n'efface pas ses poèmes

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      • #4
        bonsoir

        Baudelaire est connu des cercles littéraires et la poésie Française est à la fois une anthologie de la poésie classique, du moyen-âge il est parmi mes poète préférée


        merci samira et Aramis je vous prie

        au moins, n'efface pas ses poèmes
        rak ..tcherchi comme d'habitude...

        j ésper qu'il n est pas faché
        dz(0000/1111)dz

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        • #5
          Charles Baudelaire - Chant d'Automne .



          Chant d'Automne
          Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;
          Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
          J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres
          Le bois retentissant sur le pavé des cours.

          Tout l'hiver va rentrer dans mon être : colère,
          Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
          Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
          Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

          J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
          L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.
          Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
          Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

          Il me semble, bercé par ce choc monotone,
          Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
          Pour qui ? - C'était hier l'été ; voici l'automne !
          Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

          II

          J'aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,
          Douce beauté, mais tout aujourd'hui m'est amer,
          Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l'âtre,
          Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

          Et pourtant aimez-moi, tendre coeur ! soyez mère,
          Même pour un ingrat, même pour un méchant ;
          Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère
          D'un glorieux automne ou d'un soleil couchant.

          Courte tâche ! La tombe attend ; elle est avide !
          Ah ! laissez-moi, mon front posé sur vos genoux,
          Goûter, en regrettant l'été blanc et torride,
          De l'arrière-saison le rayon jaune et doux !


          Song of Autumn

          I
          Soon we shall plunge into the cold darkness;
          Farewell, vivid brightness of our short-lived summers!
          Already I hear the dismal sound of firewood
          Falling with a clatter on the courtyard pavements.

          All winter will possess my being: wrath,
          Hate, horror, shivering, hard, forced labor,
          And, like the sun in his polar Hades,
          My heart will be no more than a frozen red block.

          All atremble I listen to each falling log;
          The building of a scaffold has no duller sound.
          My spirit resembles the tower which crumbles
          Under the tireless blows of the battering ram.

          It seems to me, lulled by these monotonous shocks,
          That somewhere they're nailing a coffin, in great haste.
          For whom? — Yesterday was summer; here is autumn
          That mysterious noise sounds like a departure.

          II

          I love the greenish light of your long eyes,
          Sweet beauty, but today all to me is bitter;
          Nothing, neither your love, your boudoir, nor your hearth
          Is worth as much as the sunlight on the sea.

          Yet, love me, tender heart! be a mother,
          Even to an ingrate, even to a scapegrace;
          Mistress or sister, be the fleeting sweetness
          Of a gorgeous autumn or of a setting sun.

          Short task! The tomb awaits; it is avid!
          Ah! let me, with my head bowed on your knees,
          Taste the sweet, yellow rays of the end of autumn,
          While I mourn for the white, torrid summer!
          dz(0000/1111)dz

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          • #6
            mdrrrr Katia

            Encore une fois .. joli poème.. merci

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            • #7
              Charles Baudelaire" L'Albatros"



              L'Albatros


              Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
              Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
              Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
              Le navire glissant sur les gouffres amers.


              À peine les ont-ils déposés sur les planches,
              Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
              Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
              Comme des avirons traîner à côté d'eux.


              Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
              Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
              L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
              L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!


              Le Poète est semblable au prince des nuées
              Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
              Exilé sur le sol au milieu des huées,
              Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.


              — Charles Baudelaire



              The Albatross


              Often, to amuse themselves, the men of a crew
              Catch albatrosses, those vast sea birds
              That indolently follow a ship
              As it glides over the deep, briny sea.


              Scarcely have they placed them on the deck
              Than these kings of the sky, clumsy, ashamed,
              Pathetically let their great white wings
              Drag beside them like oars.


              That winged voyager, how weak and gauche he is,
              So beautiful before, now comic and ugly!
              One man worries his beak with a stubby clay pipe;
              Another limps, mimics the cripple who once flew!


              The poet resembles this prince of cloud and sky
              Who frequents the tempest and laughs at the bowman;
              When exiled on the earth, the butt of hoots and jeers,
              His giant wings prevent him from walking.
              dz(0000/1111)dz

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              • #8
                re

                Encore une fois .. joli poème.. merci
                avec un grand pliasir l ami merci
                Dernière modification par katiaret, 18 octobre 2013, 02h10.
                dz(0000/1111)dz

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                • #9
                  @ Aramis,
                  katia puise ses partages dans du vrai. On ne se mesure pas à du Baudelaire ou du Rimbaud.

                  Merci katiaret pour ces belles lectures.

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                  • #10
                    Bonsoir Katiaret

                    Merci pour le partage, j'affectionne particulièrement le grand Beaudelaire
                    “Le cours évolutif du progrès européen pendant ces trois cents dernières années pourrait se résumer à seulement quatre mots: égoïsme, massacres, impudeur et corruption.” Yan Fu

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                    • #11
                      @ Aramis,
                      katia puise ses partages dans du vrai. On ne se mesure pas à du Baudelaire ou du Rimbaud.
                      Fallait pas effacer Samira

                      Nous étions fiers de t'avoir à bord .. d'autant que les vers étaient en arabe !.. chose rare dans la rue

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                      • #12
                        Les fleurs du mal --Baudelaire -

                        Entre le formalisme et le romantisme, Baudelaire invente une troisième voie, celle de la modernité. Celle-ci se caractérise par de nouveaux rapports entre l’émotion et le langage. À sa parution, le livre est jugé « scandaleux » et « révolutionnaire ». Les thèmes abordés sont nombreux : corruption de la nature, malédiction du génie, force de la révolte, l’imaginaire, etc.

                        L'Ennemi
                        Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage
                        Traverse ça et là par de brillants soleils;
                        Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
                        Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.
                        Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
                        Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
                        Pour rassembler à neuf les terres inondées,
                        Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.
                        Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
                        Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
                        Le mystique aliment qui ferait leur vigueur?
                        - O douleur! o douleur! Le temps mange la vie.
                        Et l'obscur ennemi qui nous ronge le coeur
                        Du sang que nous perdons croit et se fortifie!




                        Le procès des Fleurs du Mal par Maître Bonnant, Maître Périer et Maître Schnerb
                        Le 14 mars 2013, dans la première chambre de la cour d'Appel de Paris, Maître Marc Bonnant, Bâtonnier du Barreau de Genève prend la défense de Charles Baudelaire dans le cadre d'une reproduction du procès des Fleurs du Mal.
                        Face à lui, Maître Bertrand Périer tient le rôle de Procureur de la République et Maître Olivier Schnerb celui de Président du Tribunal.
                        dz(0000/1111)dz

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                        • #13
                          L'Horloge (les fleur du mal)

                          L'Horloge

                          Horloge! dieu sinistre, effrayant, impassible,
                          Dont le doigt nous menace et nous dit: "Souviens-toi!
                          Les vibrantes Douleurs dans ton coeur plein d'effroi
                          Se planteront bientôt comme dans une cible;

                          Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
                          Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;
                          Chaque instant te dévore un morceau du délice
                          A chaque homme accordé pour toute sa saison.

                          Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
                          Chuchote : Souviens-toi! - Rapide, avec sa voix
                          D'insecte, Maintenant dit Je suis Autrefois,
                          Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

                          Remember! Souviens-toi! prodigue! Esto memor!
                          (Mon gosier de métal parle toutes les langues)
                          Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
                          Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

                          Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
                          Qui gagne sans tricher, à tout coup! c'est la loi
                          Le jour décroît; la nuit augmente, souviens-toi!
                          Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.
                          Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
                          Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
                          Où le Repentir même (oh! la dernière auberge!),
                          Où tout te dira Meurs, vieux lâche! il est trop tard!

                          Charles Baudelaire
                          dz(0000/1111)dz

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                          • #14
                            Fallait pas effacer Samira

                            Nous étions fiers de t'avoir à bord .. d'autant que les vers étaient en arabe !.. chose rare dans la rue
                            Merci Aramis, tu es bien gentil, mais mes pseudo-vers étaient très insuffisants.

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