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FMI: les réserves russes ne suffiront pas pour survivre à la crise

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  • FMI: les réserves russes ne suffiront pas pour survivre à la crise

    MOSCOU, 16 octobre - RIA Novosti


    Selon les économistes occidentaux, la Russie a beaucoup moins souffert de l'instabilité sur les marchés financiers par rapport à d'autres pays émergents, écrit mercredi 16 octobre le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
    La Russie est peu impliquée sur les places financières mondiales et a pu puiser dans ses importantes réserves financières. Ces dernières ne lui permettront pourtant pas de parer un nouvel élan de crise, a déclaré hier Bikas Joshi, chef de la représentation permanente du Fonds monétaire international (FMI) en Russie. Des réformes structurelles doivent être mises en œuvre dès maintenant dans le pays car le modèle de la dernière décennie - basé sur l'utilisation des capacités inexploitées du pays et la hausse du cours pétrolier - n'est plus applicable.
    Le déficit du budget russe, hors secteur pétro-gazier, est aujourd’hui supérieur à 10% du PIB. En parallèle il s’avère que recourir à la seule régulation budgétaire pour combler ce déficit pourrait s'avérer insuffisant à moyen terme, analyse Bikas Joshi.
    Il ajoute que si la règlementation en vigueur ne changeait pas, le Fonds de réserve actuel ne serait pas suffisant pour remplir son rôle de "réserve pour les mauvais jours". Il remarque également que la Russie devrait réduire ses dépenses budgétaires pour placer de l'argent dans le Fonds de réserve, tout en soutenant des mesures telles que la réforme des retraites, l'amélioration de l'efficacité des dépenses budgétaires et du travail des entreprises publiques - notamment le perfectionnement de l'évaluation et du contrôle de leurs dépenses d'investissement et leur privatisation progressive. "Ces mesures audacieuses permettraient de rétablir les fonds de réserve mais aussi de créer la confiance nécessaire pour les investissements privés", a déclaré le représentant du FMI. Rappelons que d'après les prévisions du gouvernement, le Fonds de réserve devrait s’élever à 79 milliards d'euros fin 2014 (4,4% du PIB), 81 milliards en 2015 (4,1% du PIB) et 92 milliards fin 2016 (4,3% du PIB).

    © RIA Novosti.
    Budget fédéral de Russie pour 2012 et la période 2013-2014
    Joshi rappelle que le rapport du FMI se base sur des prévisions de croissance de 3,5% pour les cinq prochaines années. La Russie doit réaliser une série de réformes structurelles pour dépasser ce palier. Pour les années à venir, le FMI prédit en Russie une croissance économique de 1,5% en 2013 et de 3% en 2014.
    Selon les experts interrogés, les réserves de la Russie suffiront pour tenir encore deux ans et il ne faut donc pas dramatiser. D'autant que la Russie n'a pas besoin du FMI pour savoir que la diversification économique est le principal problème du pays aujourd’hui, auquel les autorités russes n'arrivent toujours pas à trouver de solution.
    Dans ces conditions, le principal risque pour le pays serait l'effondrement du cours pétrolier, estime Daria Jelannova, directrice adjointe du département d'analyse de la compagnie Alpari. "Si le baril de Brent tombait en dessous de 80 dollars (il coûte plus de 111 dollars à l'heure actuelle), le gouvernement devrait puiser dans le Fonds de réserve, analyse-t-elle. Cette situation serait possible en cas de brusque augmentation de la production pétrolière dans le monde ou si une grave crise économique survenait. Mais pour l'instant rien ne présage un tel scénario."
    "Actuellement nous estimons que la situation économique russe est instable : d'une part elle subit la pression des facteurs extérieurs, de l'autre celle de ses propres problèmes irrésolus. Les dizaines de milliards d'euros du Fonds de réserve pourraient ne pas suffire pour tout compenser", estime Dennis de Jong, directeur exécutif d'UFXMarkets.
    Les craintes du FMI sont tout à fait justifiées, pense l'analyste d'Investcafe Timour Nigmatoulline. "Aujourd'hui on peut difficilement parler du Fonds de réserve comme d'une véritable réserve pour les mauvais jours. Au 1er octobre 2013 il s'élevait à près de 70 milliards d'euros. A titre de comparaison, pour 2013, le budget fédéral prévoit des recettes pétrogazières de 150 milliards d'euros, remarque l'expert. A mon avis, il est nécessaire de faire monter le Fonds de réserve au moins jusqu'à ce montant."
    Selon les calculs de Timour Nigmatoulline, le budget fédéral pourrait être constitué sans réduire les dépenses pendant environ deux ans. "Compte tenu du ralentissement de la croissance du PIB - prévue à 1,8% en 2013 contre 3,4% en 2012 - ainsi qu'un déficit budgétaire fédéral total d'environ 42 milliards d'euros en 2014-2016, l'application des recommandations du FMI paraît peu probable, dit-il. Cependant, je ne m'attends pas à ce que le gouvernement ait besoin de puiser dans le fonds vu les prémisses macroéconomiques actuelles." La situation est stable pour l'instant. Reste à savoir combien de temps elle le restera.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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