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Le Dormeur du Val..RIMBAUD, Arthur -

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  • Le Dormeur du Val..RIMBAUD, Arthur -




    Le dormeur du val

    C'est un trou de verdure où chante une rivière,
    Accrochant follement aux herbes des haillons
    D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
    Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

    Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
    Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
    Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
    Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

    Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
    Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
    Nature, berce-le chaudement : il a froid.

    Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
    Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
    Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit


    Sans doute le poème de Rimbaud le plus connu,
    le plus lu, le plus commenté et le plus souvent interprété.
    Et le poème se suffit à lui-même.

    Ici, en dialogue avec Gabriel Fauré
    et où la voix, paraphrasant Léo Ferré,
    devient cet archet qui frotte les mots
    de cet instrument qu'est le texte
    et dont le luthier est le poète.

    Avec en mémoire
    l'autoportrait L'homme blessé de Gustave Courbet,
    qui, à l'image de l'écriture,
    est une sorte d'agonie confondue au sommeil.
    « La littérature est une blessure
    par où jaillit l'indispensable divorce entre les mots et les choses.
    Par cette plaie, nous pouvons perdre tout notre sang ».
    Carlos Fuentes, Diane ou La chasseresse solitaire, Gallimard, 1999.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Quel plaisir Katiaret
    On dirait que nous aimons les mêmes auteurs.
    “Le cours évolutif du progrès européen pendant ces trois cents dernières années pourrait se résumer à seulement quatre mots: égoïsme, massacres, impudeur et corruption.” Yan Fu

    Commentaire


    • #3
      bonjour wakila salut

      Ahh la qu'elle coïncidence et hasard !

      - Juste au moment où je cru que suis je le seul qui aime cette auteur
      La perfection de ce poème si envoûtant, alliée à la perfection de l'interprétation de ce magnifique acteur

      ben voila un autre texte de rimbaud que j'apprécie fort...(Le bateau ivre )



      Le bateau ivre

      Comme je descendais des Fleuves impassibles,
      Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
      Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
      Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

      J'étais insoucieux de tous les équipages,
      Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
      Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
      Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

      Dans les clapotements furieux des marées,
      Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
      Je courus ! Et les Péninsules démarrées
      N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

      La tempête a béni mes éveils maritimes.
      Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
      Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
      Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

      Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
      L'eau verte pénétra ma coque de sapin
      Et des taches de vins bleus et des vomissures
      Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

      Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
      De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
      Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
      Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

      Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
      Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
      Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
      Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

      Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
      Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
      L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
      Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

      J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
      Illuminant de longs figements violets,
      Pareils à des acteurs de drames très antiques
      Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

      J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
      Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
      La circulation des sèves inouïes,
      Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

      J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
      Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
      Sans songer que les pieds lumineux des Maries
      Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

      J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
      Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
      D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
      Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

      J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
      Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
      Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
      Et les lointains vers les gouffres cataractant !

      Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
      Échouages hideux au fond des golfes bruns
      Où les serpents géants dévorés des punaises
      Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

      J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
      Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
      - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
      Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

      Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
      La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
      Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
      Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

      Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
      Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
      Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
      Des noyés descendaient dormir, à reculons !

      Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
      Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
      Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
      N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

      Libre, fumant, monté de brumes violettes,
      Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
      Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
      Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

      Qui courais, taché de lunules électriques,
      Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
      Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
      Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

      Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
      Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
      Fileur éternel des immobilités bleues,
      Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

      J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
      Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
      - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
      Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

      Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
      Toute lune est atroce et tout soleil amer :
      L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
      Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

      Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
      Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
      Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
      Un bateau frêle comme un papillon de mai.

      Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
      Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
      Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
      Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
      dz(0000/1111)dz

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      • #4
        Merci Katiaret pour cette magnifique lecture
        je les connais les 2, et le premier je l'ai appris à l'école, il fallait le réciter par coeur au cours de français section poesie.
        du chaos naissent les étoiles - Charlie Chaplin

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        • #5
          bonjour SwanLake

          je les connais les 2, et le premier je l'ai appris à l'école, il fallait le réciter par coeur au cours de français section poesie.
          Je voix que vous aviez de chance
          Quand a mois j'ai étais en classe technique rein que le mahts et la physique Peut de temps pour la poesie

          Enfin Je revien pour RIMBAUD Arthur cest un autreur que jadmire beaucoup sur tous ces citations génial

          Les 50 CITATIONS de Arthur Rimbaud
          « La main à plume vaut la main à charrue. Quel siècle à mains ! »
          « L'amour est à réinventer. »
          « Je me crois en enfer, donc j'y suis. »
          « On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. »
          Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre. »
          « La morale est la faiblesse de la cervelle. »
          « Ah ! Que le temps vienne Où les coeurs s’éprennent. »
          « La femme ne sait plus même être courtisane ! »
          « La vision de la justice est le plaisir de Dieu seul. »
          « Quand sera brisé l'infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, elle sera poète, elle aussi ! »
          « Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser. »
          « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes. »
          « O saisons ô châteaux. L'âme n'est pas sans défauts. »
          « Je est un autre. »
          « Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. »
          « Si stupide que soit son existence, l'homme s'y rattache toujours. »
          « L'amour veut vivre aux dépens de sa soeur, l'amitié vit aux dépens de son frère. »
          « Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. »
          « Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ? »
          « O flots abracadabrantesques Prenez mon cœur, qu'il soit sauvé. »
          « Les aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer. »
          « La nature n'est qu'un spectacle de bonté. »
          « La seule chose insupportable, c’est que rien n’est supportable. »
          « Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes. Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain. »
          « Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour. »
          « Le poète est vraiment voleur de feu. Il est chargé de l'humanité, des animaux même ; il devra faire sentir, palper, écouter ses inventions. »
          « Le monde est très grand et plein de contrées magnifiques que l'existence de mille hommes ne suffirait pas à visiter. »
          « Le ciel est joli comme un ange. »
          « La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde. »
          « Il faut être absolument moderne. »
          « La vie est la farce à mener par tous. »
          J'ai fait la magique étude Du Bonheur, que nul n'élude. »
          « J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile, et je danse. »
          « L’action n’est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque chose, un énervement. »
          « C'est perdre son argent que de perdre son temps. »
          « L'ivresse, c'est le dérèglement de tous les sens. »
          Et c'est encore la vie ! - Si la damnation est éternelle ! »
          « Je redoute l'hiver parce que c'est la saison du confort ! »
          « Esclaves, ne maudissons pas la vie. »
          Plus de lendemain, Braises de satin, Votre ardeur Est le devoir. »
          « Je ne demande pas de prières ; avec votre confiance seulement, je serai heureux. »
          « Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes. »
          « Le travail humain ! c'est l'explosion qui éclaire mon abîme de temps en temps. »
          « Allons ! La marche, le fardeau, le désert, l'ennui et la colère. »
          « L'éternité C'est la mer mêlée Au soleil. »
          « L'enfer ne peut attaquer les païens. »
          « Salut ; c'est le printemps ! c'est l'ange de tendresse ! Ne devinez-vous pas pourquoi je bous d'ivresse ? Ange de ma grand-mère, ange de mon berceau, Ne devinez-vous pas que je deviens oiseau, Que ma lyre frissonne et que je bats de l'aile Comme hirondell »
          « Le rêve maternel, C’est le tiède tapis, C’est le nid cotonneux Où les enfants tapis, Comme de beaux oiseaux Que balancent les branches, Dorment leur doux sommeil plein de visions blanches ! »
          « Tous les êtres ont une fatalité au bonheur. »
          dz(0000/1111)dz

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