Un Français sur trois a déjà renoncé à se soigner pour des raisons économiques. D'après le 7e baromètre santé d'Europ Assistance, cette tendance est même en nette hausse. Et les témoignages récoltés sur Le Figaro illustrent bien cette situation.
«Les étudiants boursiers font pas mal de sacrifices, et la santé en fait partie. Combien de fois n’ai-je pas eu les moyens d'aller chez un médecin ou à la pharmacie...», soupire Gway G. Charlotte R. connaît les mêmes dilemmes: «Je repousse tous les soins: dentiste, ophtalmologie, dermatologie, et même pneumologie… Ma situation financière ne me le permet pas. Je suis salariée à plein temps et au smic. J’élève seule mes deux enfants, pour qui les soins médicaux sont évident et prioritaires. Je retarde chaque année tous les dépistages et contrôles de routine - mais je me dis qu’un jour, cela va me revenir en pleine face.»
«J’ai dû renoncer à des soins dentaires car je n’avais pas les moyens de payer, raconte Chantal P. Pendant deux ans, j’ai eu de fortes douleurs et mes dents s’abîmaient - elles commençaient même à tomber. J’ai dû me faire prêter de l’argent et ai subi 8 mois de soins, à raison de deux consultations par semaine, ce qui m’a coûté 5000€. Pire: l’appareil s’est cassé au bout de dix jours, et j’ai dû payer 140€ de plus! Pourtant, je travaille, mais avec toutes les taxes que je paie, me soigner est difficile…» «Je dois remplacer 14 dents. À 700 euros la dent, je ne peux pas!», renchérit Sylvie G. «Toute ma bouche est abîmée. J’ai besoin d’un appareil. Je ne peux me nourrir qu’avec des aliments liquides, c’est une souffrance permanente. J’ai perdu 14 kilos en un an, je n’en peux plus!», s’indigne Marie-Ange L. Les soins dentaires sont en effet les premiers auxquels les Français renoncent (25% des sondés).
«Je n'ai pas les moyens de me procurer des cachets pour mes maux de tête»
Les lunettes et les lentilles sont également souvent zappées ou, au mieux, achetées au rabais. «J'ai pris une paire de lunettes avec monture la moins chère. Résultat: elles tombent tout le temps. Je suis toujours obligée de bouger mes lunettes pour y voir mieux! Et les verres sont bien entendu de qualité moindre», détaille Michou D.
7% des Français renoncent aux achats de médicaments. Sandras A en témoigne: «Je suis migraineux et je n’ai pas les moyens de me procurer parfois des cachets efficaces pour mes maux de tête comme le Prontalgine. Et la pilule de ma compagne, qui n’est pas remboursée, vaut entre 17 et 22€. Je suis sans emploi, bénéficiaire de la CMU ; malheureusement, celle-ci rembourse plus de médicaments qui ne me sont jamais prescrits. La logique...»
Parfois, ces économies ne sont pas sans conséquences. Corinne D. raconte: «Il y a quelques années, ma fille aînée a eu un accident de ski qui a provoqué des dégâts sur son genou droit. À cette époque, j'étais au chômage et il fallait qu'elle fasse des radios et des IRM. Je n'avais pas de mutuelle, et la CPAM m'avait refusé la CMU parce que je dépassais le plafond. J'ai traîné pour faire les examens parce que je n'avais pas les moyens. Ça a duré plusieurs mois, et je voyais ma fille souffrir. J'ai finalement dû emprunter pour la faire soigner… Aujourd'hui, je ne vais pas automatiquement chez le médecin parce que c'est un coût, je privilégie les remèdes de grand-mère. Mais lorsque ça concerne mes enfants, je n'hésite plus.»
Le Figaro
«Les étudiants boursiers font pas mal de sacrifices, et la santé en fait partie. Combien de fois n’ai-je pas eu les moyens d'aller chez un médecin ou à la pharmacie...», soupire Gway G. Charlotte R. connaît les mêmes dilemmes: «Je repousse tous les soins: dentiste, ophtalmologie, dermatologie, et même pneumologie… Ma situation financière ne me le permet pas. Je suis salariée à plein temps et au smic. J’élève seule mes deux enfants, pour qui les soins médicaux sont évident et prioritaires. Je retarde chaque année tous les dépistages et contrôles de routine - mais je me dis qu’un jour, cela va me revenir en pleine face.»
«J’ai dû renoncer à des soins dentaires car je n’avais pas les moyens de payer, raconte Chantal P. Pendant deux ans, j’ai eu de fortes douleurs et mes dents s’abîmaient - elles commençaient même à tomber. J’ai dû me faire prêter de l’argent et ai subi 8 mois de soins, à raison de deux consultations par semaine, ce qui m’a coûté 5000€. Pire: l’appareil s’est cassé au bout de dix jours, et j’ai dû payer 140€ de plus! Pourtant, je travaille, mais avec toutes les taxes que je paie, me soigner est difficile…» «Je dois remplacer 14 dents. À 700 euros la dent, je ne peux pas!», renchérit Sylvie G. «Toute ma bouche est abîmée. J’ai besoin d’un appareil. Je ne peux me nourrir qu’avec des aliments liquides, c’est une souffrance permanente. J’ai perdu 14 kilos en un an, je n’en peux plus!», s’indigne Marie-Ange L. Les soins dentaires sont en effet les premiers auxquels les Français renoncent (25% des sondés).
«Je n'ai pas les moyens de me procurer des cachets pour mes maux de tête»
Les lunettes et les lentilles sont également souvent zappées ou, au mieux, achetées au rabais. «J'ai pris une paire de lunettes avec monture la moins chère. Résultat: elles tombent tout le temps. Je suis toujours obligée de bouger mes lunettes pour y voir mieux! Et les verres sont bien entendu de qualité moindre», détaille Michou D.
7% des Français renoncent aux achats de médicaments. Sandras A en témoigne: «Je suis migraineux et je n’ai pas les moyens de me procurer parfois des cachets efficaces pour mes maux de tête comme le Prontalgine. Et la pilule de ma compagne, qui n’est pas remboursée, vaut entre 17 et 22€. Je suis sans emploi, bénéficiaire de la CMU ; malheureusement, celle-ci rembourse plus de médicaments qui ne me sont jamais prescrits. La logique...»
Parfois, ces économies ne sont pas sans conséquences. Corinne D. raconte: «Il y a quelques années, ma fille aînée a eu un accident de ski qui a provoqué des dégâts sur son genou droit. À cette époque, j'étais au chômage et il fallait qu'elle fasse des radios et des IRM. Je n'avais pas de mutuelle, et la CPAM m'avait refusé la CMU parce que je dépassais le plafond. J'ai traîné pour faire les examens parce que je n'avais pas les moyens. Ça a duré plusieurs mois, et je voyais ma fille souffrir. J'ai finalement dû emprunter pour la faire soigner… Aujourd'hui, je ne vais pas automatiquement chez le médecin parce que c'est un coût, je privilégie les remèdes de grand-mère. Mais lorsque ça concerne mes enfants, je n'hésite plus.»
Le Figaro
Commentaire