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EPR britannique : un investissement de 19 milliards d’euros

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  • EPR britannique : un investissement de 19 milliards d’euros

    Les Echos par Veronique Le Billon | 21/10

    EDF publie ce matin les détails de l’accord conclu avec Londres. La mise en service de la centrale est prévue pour 2023. L’électricien évalue la rentabilité du projet à 10%.
    19 milliards d’euros d’investissements réalisés au Royaume-Uni pour le futur EPR (photo : chantier de Flamanville, en France) - DR
    19 milliards d’euros d’investissements réalisés au Royaume-Uni pour le futur EPR (photo : chantier de Flamanville, en France) - DR

    EDF confirme ce matin dans un communiqué les principaux points de l’accord trouvé la semaine dernière avec Londres pour construire deux EPR sur le site d’Hinkley Point C dans le Somerset (sud-ouest de l’Angleterre). Le Premier ministre, David Cameron, cité dans le communiqué diffusé ce matin par EDF, indique le montant de l’investissement : «Cet accord représente 16 milliards de livres (soit 19 milliards d’euros) d’investissements futurs pour la Grande-Bretagne et la création de 25.000 emplois». Soit 14 milliards de livres (en valeur 2012) pour la construction des deux EPR et 2 milliards engagés avant la mise en service (achats de terrains, autorisations, construction d’une installation de stockage des combustibles usés, etc), un budget «spécifique à la régulation britannique», a indiqué Henri Proglio ce matin lors d’une conférence de presse téléphonique. Jusqu’à présent, le montant du projet était évalué au global à 14 milliards de livres. Le budget de l’EPR de Flamanville (Manche), pour un seul réacteur, est évalué à 8,5 milliards d’euros.

    Le prix de rachat de l’électricité qui sera garanti aux partenaires du consortium est fixé, comme prévu, à 92,5 livres le mégawattheure (soit 109 euros) et cet accord sur le prix durera 35 ans, à partir de la mise en service des réacteurs. Celle-ci est prévue en 2023, EDF espérant une décision finale d’investissement en juillet 2014. L’accord doit en effet être validé par la Commission européenne au titre des aides d’Etat. La rentabilité du projet (le «taux de retour équitable») est évalué par le groupe à 10%. Un accord «juste et équilibré», juge EDF dans son communiqué, alors que la grogne monte en Grande-Bretagne après la hausse des tarifs de l’énergie par plusieurs fournisseurs.

    Concernant la part des différents investisseurs, EDF confirme sa part au capital (45-50%), la part des deux partenaires chinois CNNC et CGN (30 à 40%) et celle d’Areva (10%). «Des discussions ont également lieu avec une sélection d’investisseurs intéressés par le projet dont la participation pourrait aller jusqu’à 15%», précise EDF. Ce consortium porte «le risque de construction de la centrale électrique, dans le respect du budget et des délais», note EDF, qui indique, comme cela était prévu mais sans le préciser, que le projet «bénéficiera d’une protection contre d’éventuels changements législatifs et réglementaires». Le partenariat avec les deux acteurs chinois leur donnera «comme objectif long-terme de devenir des opérateurs nucléaires» en Grande-Bretagne, «en partenariat avec le groupe EDF».
    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    depuis le tragique accident du Japon , tout le monde pronostique la fin du nucléaire , voilà qu'il renait et avec force , compétitivité énergétique oblige

    Commentaire


    • #3
      La croisade contre les énergies renouvelables du patron de GDF Suez

      Challenges Publié le 18-10-2013 par Nicolas Stiel

      Gérard Mestrallet plaide pour la fin des subventions aux énergies nouvelles. La priorité doit être, selon lui, le stockage de l'énergie et la capture du CO2

      Sauver l'Europe de l'énergie. C'était l'objectif de Gérard Mestrallet en grimpant dans le train pour Bruxelles, ce jeudi 10 octobre. Une première fois, le 21 mai dernier, à la veille d'un conseil européen, le PDG de GDF Suez et sept autres patrons des géants européens du secteur (les italiens Eni et Enel, les allemands RWE et E.ON, l'espagnol Iberdrola…) avaient alerté les chefs d'Etat et de gouvernement sur les dérives de la politique énergétique du Vieux Continent.

      D'une même voix, ils avaient pointé "le triple échec de l'Europe" – en matière de sécurité d'approvisionnement, de compétitivité – les prix de l'électricité ayant augmenté de 17% en quatre ans – et de climat avec les taux des émissions de CO2 qui remontent. Cette fois, le PDG doit donner une conférence de presse avec neuf de ses pairs. Un lobby très informel…

      Mais toujours sans le patron d'EDF, Henri Proglio. "Oui, il n'en fait pas partie, nous dit de manière laconique Mestrallet dans le Thalys. Nous l'avions invité la première fois. Il n'est toujours pas là. Demandez-lui pourquoi."
      "L'allemand RWE est le champion des émissions de CO2"

      Chemise bleue marquée de ses initiales, GM, 64 ans, est comme à son habitude d'humeur égale. Et ce n'est pas l'absence de son meilleur ennemi qui va lui gâcher sa journée. Le rendez-vous des "dix CEOs" au Palais des Beaux-Arts, c'est lui qui l'a voulu. Et même sans Proglio, la brochette de PDG a de la gueule.

      Les dix énergéticiens – parmi lesquels un Suédois, un Néerlandais, un Tchèque… – représentent 630.000 salariés, près de 600 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 213 millions de clients et plus de la moitié des capacités électriques européennes. "Nos groupes sont parfois aux antipodes les uns des autres : l'allemand RWE est le champion du charbon et… des émissions de CO2, alors que l'espagnol Iberdrola est le numéro un des renouvelables, note Mestrallet.

      Mais la situation est si grave qu'il nous a fallu dépasser nos différences. A nous dix, nous avons fermé 51 gigawatts ces dernières années, soit la puissance de 51 réacteurs nucléaires". Les raisons de la débâcle? La crise et son corollaire : la baisse de la consommation d'électricité en Europe. Et le boom des renouvelables, énergies intermittentes mais prioritaires qui obligent les autres à s'effacer.
      Haro sur les subventions

      "Toute la production éolienne et solaire est rachetée à un prix fixe quelle que soit la demande, déplore le patron. C'est un îlot déconnecté de la réalité économique. Aujourd'hui, nous sommes en situation de surcapacité. Et avec les renouvelables, on ajoute des capacités aux surcapacités." Les solutions? Pour Mestrallet et ses pairs, il faut impérativement freiner les subventions aux énergies nouvelles, et concentrer les aides publiques à la recherche et développement sur des thèmes comme le stockage de l'énergie ou la capture du CO2 .

      Avant les conseils européens de février et mars 2014, la bande des dix devrait rencontrer les principaux chefs d'Etat et de gouvernement. Le PDG de GDF Suez en est sûr, les lignes commencent à bouger, et la clé viendra peut-être de Berlin. "Nous allons voir ce qu'Angela Merkel va faire lorsqu'elle aura constitué sa coalition. Si elle décide de réduire l'aide aux renouvelables, elle pourrait entraîner dans son sillage le reste de l'Europe."
      Cap sur les pays émergents

      En attendant, la préoccupation de Mestrallet reste le grand large. C'est-à-dire les pays émergents. "Au premier semestre de cette année, nous avons pour la première fois produit plus d'électricité en dehors d'Europe qu'en Europe." Ce profil international, associé à sa forte présence sur les services à l'énergie et dans le gaz naturel liquéfié, est la principale force de GDF Suez, estime Gérard Mestrallet.

      Ce qui n'a pas empêché EDF de revenir à sa hauteur en termes de capitalisation. GDF Suez lui-même a retrouvé des couleurs en Bourse – +30% depuis fin juin –, une embellie qui tient surtout à la réduction de la dette de 45 à 29 milliards d'euros avec dix-huit mois d'avance. De quoi faire regretter à Albert Frère d'avoir réduit sa participation de 5,1 à 2,4% en mai dans l'exploitant de gaz et d'électricité? Sur ce point, Mestrallet reste coi.

      Pourtant, entre lui et le milliardaire belge, le cordon n'est pas coupé. Le PDG lui passe un coup de fil rituel tous les samedis. Il l'a fait le 12 octobre. Puis s'est rendu aux premières Rencontres de l'emploi de GDF Suez, où 400 volontaires ont présenté sur quelque 40 sites les métiers du groupe : tuyauteurs, soudeurs, électromécaniciens, chefs de projet…

      Une manifestation importante pour l'entreprise qui emploie 74.000 salariés en France, et compte recruter 6.000 personnes par an jusqu'en 2015. "Samedi, je ramasse les CV à la Défense, puis à Aubervilliers", nous dit Mestrallet en souriant. Et en fin de journée, le patron s'envole pour la Mongolie, où GDF Suez construit une centrale au gaz. Puis il enchaîne sur la Corée et la Chine. Trois pays en pleine croissance. Loin des vicissitudes de la vieille Europe.
      Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
      Mahomet

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      • #4
        Le Français d'EDF qui a relancé le nucléaire au Royaume-Uni

        LE MONDE | 21.10.2013 à 11h48 •

        Nous sommes en décembre 2012. Les négociations entre EDF et Londres pour trouver un accord sur deux nouvelles centrales nucléaires patinent. Dans le train pour se rendre à Hinkley Point, dans le Somerset, le terrain prévu pour la construction, Vincent de Rivaz, le patron d'EDF au Royaume-Uni, s'il cache mal un certain agacement, affiche une détermination de fer : "Les Anglais ont un slogan, "keep calm et carry on" . Je m'en sers tous les jours."

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        L'accord pour la construction des deux EPR (réacteurs de troisième génération) qui produiront 7 % de l'électricité britannique, a finalement été annoncé lundi 21 octobre. Avec plusieurs années de retard sur le calendrier initial, et des négociations en dents de scie, il aura fallu à M. de Rivaz s'accrocher à ce slogan plus souvent qu'il ne l'aurait souhaité.

        Il récolte aujourd'hui les fruits de dix années à labourer le terrain britannique, à mener un travail de lobbying intensif, auprès de tous les ministres, sous-ministres et députés vaguement intéressés par l'énergie. Alors qu'il vient de fêter ses 60 ans, l'ingénieur de formation a mis sur les rails la grande oeuvre de sa vie professionnelle.

        UN ANIMAL À SANG FROID

        M. de Rivaz est un curieux animal à sang froid. Médiocre orateur, il multiplie les discours devant les auditoires les plus variés. De prime abord un peu raide, il parcourt les cocktails avec une aisance étonnante. Malgré un accent frenchie à couper au couteau, il est le seul patron français à avoir percé sur la scène nationale britannique.

        A la tête d'EDF Energy, la filiale britannique du groupe, depuis 2002, il dirige une entreprise qui est un mastodonte : avec un chiffre d'affaires de 9,5 milliards d'euros, elle produit un cinquième de l'électricité du Royaume-Uni, exploite ses huit centrales nucléaires et fournit en courant 5,5 millions de foyers et d'entreprises.

        Sponsor des Jeux olympiques de Londres, EDF Energy est connu de tous les Britanniques. Pas toujours en bien d'ailleurs : les compagnies d'électricité ont très mauvaise presse actuellement, accusées d'augmenter trop leurs tarifs. Le salaire annuel de M. de Rivaz, 1,4 million d'euros, n'aide guère à améliorer cette image.

        STRATÉGIE EN DEUX ÉTAPES

        Le Grenoblois commence sa carrière chez EDF en 1977, en construisant des barrages. A partir de 1985, pendant six ans, il est en poste dans une Chine encore très fermée. Il gravit ensuite les échelons : directeur de l'hydroélectricité, numéro 2 de l'international, numéro 2 des finances, directeur de la stratégie. A son arrivée à Londres en 2002, le nucléaire n'est pas à l'ordre du jour. M. de Rivaz dirige alors une entreprise, rachetée par EDF en 1998, qui exploite des centrales conventionnelles. La stratégie énergétique publiée l'année suivante par le gouvernement de Tony Blair évoque à peine le nucléaire, alors que le Royaume-Uni a longtemps été pionnier en la matière.

        L'ingénieur commence un travail de lobbyiste, portant un argument fort à l'époque : le nucléaire n'émet pas de gaz à effet de serre et assure une sécurité énergétique qui manque aux énergies renouvelables. Tony Blair se laisse convaincre : en 2006, il se déclare en faveur de cette technologie.

        M. de Rivaz se lance dans une stratégie en deux étapes : d'abord, racheter le parc nucléaire britannique, détenu par l'entreprise British Energy. Ensuite, utiliser les terrains où se trouvent des centrales pour en construire de nouvelles.

        RECOURS AUX CHINOIS

        A deux reprises, son projet manque de s'écrouler. En août 2008, il arrache un accord à Downing Street pour racheter British Energy, détenu par l'Etat britannique à 35 %. C'était sans compter sur le refus net des actionnaires privés. "Comme souvent dans ces cas-là, j'ai décidé de me concentrer sur les fondamentaux, confiait-il l'an dernier. J'ai demandé au fonds d'investissement qui bloquait l'accord un rendez-vous d'une heure, où il ne serait pas question du prix, mais seulement de notre vision stratégique."

        Deux mois plus tard, il obtient gain de cause - pour une facture de 15 milliards d'euros. Le deuxième risque de déraillement est venu de la catastrophe de Fukushima. Contrairement à l'Allemagne, les autorités britanniques sont restées pronucléaires, mais elles ont renforcé leurs exigences de sécurité. Cela a augmenté les coûts, alors même que le prix de la technologie EPR a plus que doublé. Boucler le dossier financier devenait extrêmement difficile. Et ce n'est finalement qu'avec le recours aux Chinois, qui financeront 30 à 40 % du projet, qu'une solution a pu être trouvée.
        Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
        Mahomet

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