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L’agriculture algérienne toujours tributaire des hydrocarbures

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  • L’agriculture algérienne toujours tributaire des hydrocarbures

    L’Algérie célèbre, aujourd’hui, la Journée mondiale de l’alimentation, à l’instar de tous les pays de la planète. Cette journée, placée cette année sous le thème «Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition», survient dans un contexte national marqué par la régression de la production céréalière due à la sécheresse, alourdissant du coup la facture alimentaire déjà très importante et rendant de plus en plus chimérique le slogan de l’autosuffisance alimentaire tant vanté.
    Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, qui organise aujourd’hui une cérémonie officielle pour célébrer cet événement, énonce dans un communiqué rendu public, hier à cet effet, que cette journée est célébrée annuellement pour mettre l’accent sur les défis de la sécurité alimentaire. A travers le riche programme concocté par le ministère en coordination avec les autres départements et l’Organisation de l’alimentation mondiale (FAO), il est escompté la mobilisation de tous les acteurs publics, privés, société civile et enfance sur la thématique de la lutte contre la faim et la malnutrition. Selon les données communiquées à cette occasion par le département de l’agriculture, que dirige depuis le mois de septembre dernier Abdelwahab Nouri, l’agriculture participe à hauteur de 8,9% du produit intérieur brut (PIB). En outre, ce secteur primaire occupe 2,5 millions de personnes et se décline sur 1,2 million d’exploitations agricoles et d’élevage. La valeur de la production agricole en 2012 est estimée à 2 223 milliards de dinars (29,3 milliards de dollars), soit 72% des disponibilités alimentaires. Le département de l’agriculture note, par ailleurs, que la disponibilité alimentaire a été multipliée par huit depuis l’Indépendance et qu’elle se situe à 3 500 kilocalories par habitant et par jour pour une population qui a été multipliée par quatre durant la même période. Depuis son institution, la Journée mondiale de l’alimentation tente de mobiliser l’opinion publique pour arriver à atteindre l’objectif qui consiste en « la nourriture pour tous ». La Journée mondiale de l’alimentation a été célébrée pour la première fois en 1981, sur la base de la résolution 1/79 adoptée par la Conférence de la FAO, à sa 20e session tenue en novembre 1979.

    L’Algérie ne produit pas de cultures permanentes
    Dans un article consacré au secteur de l’agriculture en Algérie, le site électronique « Paysans d’Algérie » (Zooms sur l’agriculture et l’alimentation) fait état de travaux de recherche effectués aussi bien au milieu de la décennie 1980, qu’en 1995 et en 2011, et qui décrivent une sorte d’état stationnaire qui désigne une économie dans une situation qui ne favorise pas la croissance.
    Dans un livre intitulé Industrie agroalimentaire et dépendance envers les approvisionnements extérieurs : le cas algérien, publié durant la décennie 1980, deux docteurs en sciences économiques, Zga Kamel et Arif Salah Eddine, ont procédé à une analyse détaillée de ce secteur. Le constat établi fait ressortir une forte dépendance vis-à-vis des importations dans le domaine agroalimentaire durant les années 1970 et 1980 et le rôle capital que joue la rente pétrolière pour financer ces importations. En 1995, Mohamed Tounsi, professeur à l’IAMM, dans une étude sur l’« industrialisation et sécurité alimentaire en Algérie », relèvera « le recours massif aux importations de biens d’équipement en l’absence d’une capacité nationale de production pour assurer le renouvellement de l’outil industriel qui accroît la dépendance des IAA (industries agroalimentaires, ndlr) et contredit profondément les objectifs de sécurité alimentaire».
    En 2011, le secteur reflète une situation qui ne diffère presque pas des époques précédentes. Un rapport sur les échanges algéro-canadiens, élaboré en mai dernier par des services du gouvernement canadien, souligne :
    « L’Algérie ne produit pas de cultures permanentes, ce qui représente une occasion pour les exportateurs canadiens de produits agroalimentaires (…). L’agriculture ne représente que 8% de son PIB. L’économie de l’Algérie est largement tributaire de son secteur du gaz naturel et des hydrocarbures, qui représente environ 60% des revenus budgétaires, 30% du PIB et plus de 97% des recettes d’exportation (…). » Notons que l’Algérie est le principal partenaire commercial du Canada en Afrique et le plus grand importateur de produits agricoles du continent.
    Au train où vont les choses, l’Algérie est loin de se mettre à l’abri des aléas climatiques, relever le défi de la sécurité alimentaire et réduire la facture des importations.

    Kamel Aït Bessaï
    le reporters 21/10/13
    dz(0000/1111)dz
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