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Les rois de Sicile sous le charme de l'Orient

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  • Les rois de Sicile sous le charme de l'Orient

    Bonjour, pourquoi la Sicile province la plus pauvre d'Italie exportatrice de main d'oeuvre qui a eu le même destin que l'andalousie ont raté leurs vocations à devenir des puissances, retour à l'histoire.
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    Après la conquête, les vainqueurs se font hommes d'Etat, aptes à gérer le territoire en faisant vivre ensemble des peuples divers. La Sicile va devenir ainsi le centre d'une culture flamboyante, dont les héritiers s'enorgueillissent aujourd'hui.

    Par Henri Bresc

    Une des villes phares du monde musulman, Palerme, est tombée entre les mains des Normands en 1071. Cité provinciale byzantine perchée sur une colline allongée, elle avait gardé son plan géométrique antique mais, devenue capitale de l'émirat de conquête musulman, en remplacement de Syracuse, elle a connu une croissance remarquable. Les califes fâtimides d'Afrique du Nord aménagent d'abord une ville forteresse, la Khalisa (aujourd'hui la Kalsa), composée de palais et de casernes, pour garder le port et éviter le contact entre la garnison composée de Berbères chiites et les Arabes sunnites de la ville haute. L'émir Dja'far construit autour de la colline centrale, rebaptisée Qasr (le Château, aujourd'hui le Cassaro), de vastes quartiers qui portent son nom, la Dja'fariyya, et qui auraient compté 10 000 maisons. Le chiffre est exagéré, mais l'espace immense qu'entoure la muraille forcée par les Normands en 1071 peut accueillir une cinquantaine de milliers d'habitants. C'est la population de Palerme à la fin du XIIIe siècle, et probablement celle de la cité normande.

    Palerme est une des métropoles du monde musulman occidental, sur le modèle de Cordoue et de Kairouan. Comme elles, elle connaît une prospérité fondée sur l'impôt foncier, levé sur les campagnes dans la tradition impériale romaine et byzantine et redistribué à une société urbaine d'officiers et de prébendiers. La ville est d'abord un centre politique, organisé autour du palais ; la mosquée, comme l'église, y est une annexe du château et accueille les manifestations du pouvoir. Le plan de la cité organise autour de ce centre les hôtels de l'élite qui sert le palais et bénéficie de ses faveurs : les titulaires d'offices civils, vizirs et secrétaires des bureaux, les chefs militaires, émirs et capitaines des gardes de mercenaires et d'esclaves, les fonctionnaires religieux, les courtisans, lettrés et savants. La ville, classiquement, se présente comme une juxtaposition de palais, de casernes, d'oratoires. Les marchés et les artisans, nécessaires aux fournitures des hôtels nobles, se glissent dans les interstices du tissu urbain.

    Ce modèle prestigieux pèsera sur les choix des Normands. Ils se méfient d'abord d'une capitale trop lourde, trop peuplée, isolée au sein de régions fortement islamisées. Roger le Grand Comte préfère installer ses résidences dans de petites villes grecques de part et d'autre du détroit de Messine. Mais, quelques années après sa mort, sa veuve, Adélaïde, régente de Roger II, choisit de s'y installer. Issue d'une famille prestigieuse de marquis d'Italie du Nord, elle fait face aux révoltes des musulmans et de la féodalité avec l'aide de son frère, le marquis Henri. Elle est sans doute plus sensible que Roger à la centralité urbaine et décide, en 1112, de porter la résidence de la Cour dans l'ancienne capitale, chargée des prestiges de l'Etat émiral. La jeune dynastie y trouve une autre tradition administrative et d'exercice du pouvoir, celle des esclaves auliques, des eunuques du palais, très proche d'ailleurs de celle de Constantinople. Adélaïde prépare ainsi la promotion de la Sicile au rang de royaume, qu'Henri suggérera bientôt à Roger II.

    La suite...
    http://www.historia.presse.fr/data/t.../10306801.html
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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