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La présidentielle de 2014 risque de faire exploser le budget de la loi de finances 2014

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  • La présidentielle de 2014 risque de faire exploser le budget de la loi de finances 2014

    Écrit par Yacine M.


    Intervenant, hier, en marge de la tenue d’une journée d’étude sur le projet de loi de finances 2014, tenue à l’APN par le RND, l’ancien ministre des Finances, M. Abdelkrim Harchaoui, a tiré d’emblée la sonnette d’alarme face à la situation économique et la politique budgétaire du pays, basée sur la rente pétrolière.


    M. Harchaoui a insisté sur la nécessité de diversifier notre économie et sortir de la dépendance aux hydrocarbures. « Il est très dangereux de construire notre économie sur une seule ressource non-renouvelable et épuisable. Les hydrocarbures sont devenus un cauchemar, nous devons sortir de cette dépendance.
    Il faut créer une nouvelle économie efficace qui ne s’effondre pas avec la baisse des prix des hydrocarbures au niveau des marchés internationaux », a-t-il insisté. Saisissant cette occasion, le conférencier n’a pas manqué d’aborder la prochaine élection présidentielle et ses répercussions sur la nouvelle loi de finances.
    Selon l’orateur, cette échéance électorale pourrait influer sur le budget qui sera attribué à la nouvelle loi de finances, tout en déplorant l’utilisation de cet événement par certains «opportunistes» à des fins personnelles. «L’élection présidentielle 2014 a amené certains courants à saisir ce rendez-vous électoral très important pour le pays pour essayer de détourner l’opinion des vrais problèmes du pays, qui sont de l’ordre du développement, de la bonne conduite, de l’efficacité des politiques techniques, d’investissement… Il y a beaucoup de choses à faire, nous avons beaucoup plus besoin de soutenir les forces de développement et de la croissance, plutôt que de créer une tension autour d’un projet d’élection présidentielle.
    Les Algériens ont besoin de développement économique et social, de progrès, d’un cadre de vie, d’emplois et d’améliorer leur quotidien», a-t-il rappelé.
    Pour sortir de cette situation peu reluisante, l’orateur plaide pour la maîtrise de la politique de la dépense publique, garantir les ressources de l’Etat, éradiquer la fraude fiscale, qui prend de l’ampleur, et maîtriser le niveau de la dette publique qui ne cesse d’augmenter. Interrogé sur les nouvelles orientations de la loi de finances, M. Harchaoui a révélé que cette nouvelle loi a pris en considération le développement et l’investissement local et étranger, l’introduction des nouvelles procédures pour le soutien des secteurs productifs et la suppression de certaines procédures administratives qui entravent les investissements industriels et productifs. D’autre part, abordant la situation sécuritaire prévalant à nos frontières, l’orateur a plaidé pour le renforcement de la sécurité au niveau de nos frontières «pour faire face à la contrebande et aux détournements illégaux de nos importations à nos frontières qui coûtent très cher», a-t-il estimé

    Des chiffres qui donnent le tournis
    Abordant la politique d’investissement appliquée par l’actuel gouvernement, l’orateur a estimé que c’est une politique limitée : « Nous avons déboursé des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs névralgiques, mais sans qu’il y ait une contrepartie. Nous disposons de ressources énormes, qui peuvent nous permettre de réaliser une croissance économique de 8% et nos pas seulement 4,5% prévue dans la nouvelle loi de finances pour 2014», a-t-il dénoncé.
    Pour étayer ses propos, l’ancien ministre indique que nos importations atteindront les 50 milliards de dollars fin 2013, alors que nos réserves de change ne dépasseront pas les 206 milliards de dollars en prévision de clôture de l’année. Cependant, le taux d’inflation prévu pour l’année 2014 est de 3,5%, avec un taux de chômage de 9%. Par ailleurs, les transferts sociaux inscrits dans la nouvelle loi de finances sont estimés à 1600 milliards de dinars et sont répartis sur plusieurs secteurs : 281 milliards de dinars pour l’habitat, 400 MDA pour le soutien aux familles, 205 MDA pour le soutien des prix, 315 MDA pour la santé et enfin 251 MDA pour soutenir la caisse des retraites.
    L’autre aspect abordé lors de cette journée d’étude concerne les subventions de l’Etat estimées par l’orateur à 2931 milliards de dinars, les exonérations représentent 942 milliards de dinars, le foncier a bénéficié de 66 milliards de dinars, l’électricité et les carburants plus de 620 milliards de dinars. En sus, et comme chaque année, l’Algérie a enregistré aussi un déficit budgétaire de 3300 milliards de dinars (soit plus de 37 milliards de dollars), ce qui représente 18% de notre PIB.
    «Il est temps de planifier le déficit budgétaire de l’Etat. Il faut arrêter une mesure, une politique budgétaire prudente et assurer la ressource», a insisté l’ancien ministre des Finances. Enfin, l’orateur estime que le meilleur soutien que l’Etat peut offrir au citoyen, c’est de lui assurer un poste d’emploi stable : «Plus de 1,6 million d’Algériens travaillent dans le filet social, ce n’est pas normal. C’est une politique précaire, il faut absorber tout ça avec de l’emploi permanent, sérieux et durable», a-t-il conclu.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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