Amara Benyounès confirme le droit de préemption de l'Etat sur l'usine de pneumatiques
Écrit par Yanis Koceyla
«Nous sommes prêts à payer 10 fois le prix de cession des actifs de Michelin Algérie pour préserver l'unité industrielle et les emplois.» Le propos est du ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounès lors de son audition, mardi, par la commission des finances de l'APN.
Interpellé par une députée du Parti des travailleurs (PT), membre de la commission, sur le dossier de l’usine de pneumatiques de Michelin Algérie, le ministre n’a pas été par quatre chemins pour réaffirmer la position du gouvernement à ce sujet: « Moi je suis un ministre de la République qui défend les intérêts de son pays, et je dis que nous sommes prêts à payer 10 fois le prix de cession des actifs de l’usine pour sauver cette unité industrielle et préserver par là même les emplois », a-t-il répondu. Et d’ajouter : « Nous avons besoin d’investissements créateurs d’emplois ; on n’a pas besoin d’un supermarché (projet que compte implanter Issad Rebrab sur le site même de l’usine de Bachdjarrah, NDLR), qui est un investissement improductif», a déclaré Benyounès, selon des sources proches du Parti de Louisa Hanoune. La sortie d’Amara Benyounès dénote la détermination du gouvernement algérien à faire échouer la fermeture de l’usine de fabrication des pneumatiques prévue pour la fin de l’année. Récemment, nous rapportions sur ces mêmes colonnes que le Fonds national de l’investissement (FNI) et la Société de commercialisation et distribution des produits pétroliers et dérivés (Naftal) sont en lice pour le rachat des actifs de cette usine rachetée par l’industriel algérien Issad Rebrab patron de Cevital. Dans la foulée des informations faisant état de l’intention de l’Etat algérien de faire valoir son droit de préemption sur l’usine des pneumatiques, on remarque le silence assourdissant du repreneur de l’usine, l’industriel Rebrab, et la société mère de Michelin Algérie. Une seule fois Issad Rebrab s’est exprimé sur la question.
C’était lors de son passage, en juin dernier, à la Web radio de Maghreb Emergent, peu de temps après la signature du contrat de rachat et la révélation de l’intention de l’Etat algérien de faire valoir son droit de préemption par notre quotidien Reporters. Il avait dit à ce sujet ne rien savoir des intentions du gouvernement algérien de faire valoir son droit de préemption, tout en estimant que le droit de préemption n’(était) pas applicable dans le cas de Michelin Algérie, puisqu'il ne s'agit pas, a-t-il expliqué, d'une cession du propriétaire étranger à son profit, mais d'une augmentation de capital.
Le site industriel de Michelin Algérie sis à Bachdjarrah, à Alger, s’étend sur une superficie de 15 hectares. Après sa fermeture, le nouveau repreneur, en l’occurrence Issad Rebrab, prévoit d’y ériger un ensemble d’infrastructures urbaines avec « un centre commercial, une université et un hôpital». «L'aventure industrielle de
Michelin aurait pu se poursuivre en Algérie, selon Rebrab, si les autorités algériennes avaient autorisé la construction du terminal portuaire à Cap Djinet (wilaya de Boumerdès). Il y a six ans, Michelin nous a approchés pour réaliser en partenariat une usine de taille mondiale à
2 millions de pneus/an. Elle devait être implantée à Cap Djinet, près du nouveau site portuaire en projet. «Mais les autorisations pour cet équipement ne sont jamais venues», a-t-il regretté.
Issad Rebrab a réitéré l’engagement de son groupe à reprendre l’ensemble du personnel de Michelin Algérie en l’intégrant dans les unités de ses différentes filiales. «Nous avons dit à Michelin que nous sommes prêts à reprendre tous ceux qui sont prêts à travailler chez Cevital, notamment au sein de l’unité de Bordj Bou Arreridj », a-t-il indiqué. Interrogé sur la longue distance à parcourir pour les employés de Michelin résidant à Alger, Issad Rebrab a répondu «qu'il ne pouvait rien faire».
Le groupe Michelin, numéro 1 mondial de la pneumatique, et Cevital, leader algérien de l’agroalimentaire, ont annoncé en mai dernier à Alger la signature d’un accord de partenariat commercial à la faveur duquel Cevital devient majoritaire dans l’actionnariat de l’usine Michelin Algérie. Issad Rebrab s’est, alors, engagé à garder l’ensemble des salariés des équipes commerciales et de support qui vont continuer à assurer l’activité commerciale actuelle sous les couleurs de Cevital.
Pour les employés de l’unité industrielle, M. Rebrab s’est engagé à les reconvertir dans d’autres unités du groupe, notamment la nouvelle usine de Bordj Bou Arreridj pour la fabrication de fenêtres double vitrage d’une capacité de production 700 000 fenêtres par an qui va employer 3000 salariés. Cependant, les assurances de Rebrab n’ont pas atténué les inquiétudes des 600 employés de l’usine.
REPORTERS.DZ
Écrit par Yanis Koceyla
«Nous sommes prêts à payer 10 fois le prix de cession des actifs de Michelin Algérie pour préserver l'unité industrielle et les emplois.» Le propos est du ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounès lors de son audition, mardi, par la commission des finances de l'APN.
Interpellé par une députée du Parti des travailleurs (PT), membre de la commission, sur le dossier de l’usine de pneumatiques de Michelin Algérie, le ministre n’a pas été par quatre chemins pour réaffirmer la position du gouvernement à ce sujet: « Moi je suis un ministre de la République qui défend les intérêts de son pays, et je dis que nous sommes prêts à payer 10 fois le prix de cession des actifs de l’usine pour sauver cette unité industrielle et préserver par là même les emplois », a-t-il répondu. Et d’ajouter : « Nous avons besoin d’investissements créateurs d’emplois ; on n’a pas besoin d’un supermarché (projet que compte implanter Issad Rebrab sur le site même de l’usine de Bachdjarrah, NDLR), qui est un investissement improductif», a déclaré Benyounès, selon des sources proches du Parti de Louisa Hanoune. La sortie d’Amara Benyounès dénote la détermination du gouvernement algérien à faire échouer la fermeture de l’usine de fabrication des pneumatiques prévue pour la fin de l’année. Récemment, nous rapportions sur ces mêmes colonnes que le Fonds national de l’investissement (FNI) et la Société de commercialisation et distribution des produits pétroliers et dérivés (Naftal) sont en lice pour le rachat des actifs de cette usine rachetée par l’industriel algérien Issad Rebrab patron de Cevital. Dans la foulée des informations faisant état de l’intention de l’Etat algérien de faire valoir son droit de préemption sur l’usine des pneumatiques, on remarque le silence assourdissant du repreneur de l’usine, l’industriel Rebrab, et la société mère de Michelin Algérie. Une seule fois Issad Rebrab s’est exprimé sur la question.
C’était lors de son passage, en juin dernier, à la Web radio de Maghreb Emergent, peu de temps après la signature du contrat de rachat et la révélation de l’intention de l’Etat algérien de faire valoir son droit de préemption par notre quotidien Reporters. Il avait dit à ce sujet ne rien savoir des intentions du gouvernement algérien de faire valoir son droit de préemption, tout en estimant que le droit de préemption n’(était) pas applicable dans le cas de Michelin Algérie, puisqu'il ne s'agit pas, a-t-il expliqué, d'une cession du propriétaire étranger à son profit, mais d'une augmentation de capital.
Le site industriel de Michelin Algérie sis à Bachdjarrah, à Alger, s’étend sur une superficie de 15 hectares. Après sa fermeture, le nouveau repreneur, en l’occurrence Issad Rebrab, prévoit d’y ériger un ensemble d’infrastructures urbaines avec « un centre commercial, une université et un hôpital». «L'aventure industrielle de
Michelin aurait pu se poursuivre en Algérie, selon Rebrab, si les autorités algériennes avaient autorisé la construction du terminal portuaire à Cap Djinet (wilaya de Boumerdès). Il y a six ans, Michelin nous a approchés pour réaliser en partenariat une usine de taille mondiale à
2 millions de pneus/an. Elle devait être implantée à Cap Djinet, près du nouveau site portuaire en projet. «Mais les autorisations pour cet équipement ne sont jamais venues», a-t-il regretté.
Issad Rebrab a réitéré l’engagement de son groupe à reprendre l’ensemble du personnel de Michelin Algérie en l’intégrant dans les unités de ses différentes filiales. «Nous avons dit à Michelin que nous sommes prêts à reprendre tous ceux qui sont prêts à travailler chez Cevital, notamment au sein de l’unité de Bordj Bou Arreridj », a-t-il indiqué. Interrogé sur la longue distance à parcourir pour les employés de Michelin résidant à Alger, Issad Rebrab a répondu «qu'il ne pouvait rien faire».
Le groupe Michelin, numéro 1 mondial de la pneumatique, et Cevital, leader algérien de l’agroalimentaire, ont annoncé en mai dernier à Alger la signature d’un accord de partenariat commercial à la faveur duquel Cevital devient majoritaire dans l’actionnariat de l’usine Michelin Algérie. Issad Rebrab s’est, alors, engagé à garder l’ensemble des salariés des équipes commerciales et de support qui vont continuer à assurer l’activité commerciale actuelle sous les couleurs de Cevital.
Pour les employés de l’unité industrielle, M. Rebrab s’est engagé à les reconvertir dans d’autres unités du groupe, notamment la nouvelle usine de Bordj Bou Arreridj pour la fabrication de fenêtres double vitrage d’une capacité de production 700 000 fenêtres par an qui va employer 3000 salariés. Cependant, les assurances de Rebrab n’ont pas atténué les inquiétudes des 600 employés de l’usine.
REPORTERS.DZ
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