La dette souveraine d’un croque-mitaine
À l’automne 2013, le gouvernement américain insolvable a tenu le monde financier en haleine en refusant de rembourser ses créanciers. La crise s’est finalement résorbée quand le Congrès étatsunien a accepté d’emprunter encore d’avantage, alourdissant un découvert qui ne sera jamais couvert, comme chacun l’aura subodoré.
Tous les pays du monde doivent créances auprès des banques. Cette situation généralisée serait donc normale et tolérable, mais est-elle inévitable ? Cette situation est inévitable ! Le fait que tous les pays doivent de l’argent n’est pas du tout rassurant et cet endettement catastrophique est totalement inévitable en économie capitaliste du moins. Deux définitions suffiront à comprendre de quoi il retourne quand les économistes de service supputent à propos de la dette publique (1).
La dette souveraine est, dans le domaine des finances publiques, l’ensemble des engagements financiers pris sous forme d’emprunts par un État souverain ainsi que par les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement (les corporations, les organismes de sécurité sociale, d’enseignement et de formation, etc.). On distingue la dette publique intérieure, détenue par les agents économiques (Fonds de placements, banques, fiducies) résidant dans l’État émetteur d’obligations et la dette publique extérieure, détenue par des prêteurs étrangers, gouvernements ou banquiers (2).
Le tableau, visible sur ce lien URL [http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_ countries_by_external_debt] présente une liste de 188 pays classés selon l’importance décroissante de leur dette extérieure en 2013 (3). Tous les pays ont une dette comme vous le constaterez.
Personne ne sera étonné d’apprendre que les États-Unis sont les premiers de cette collégialité d’endettée. Par contre, plusieurs seront surpris d’apprendre que la riche Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes Unis, lesquels financent les djihadistes qui agressent la Syrie, font partie des payés endettés, et se retrouvent respectivement au 34e rang avec 134 milliards $, au 33e rang avec 137 milliards $, et en 32e position avec 163 milliards de dette souveraine.
Afin d’apprécier l’état de détresse qu’engendre la dette dans un pays par rapport à un autre, différentes classifications sont proposées selon :
1) l’importance de la dette en fonction du Produit Intérieur Brut (4);
2) l’importance de la dette en fonction de la population (5);
3) l’importance de la dette nette une fois soustraites les créances.
Les modalités d’emprunt des États souverains
Ces dettes souveraines, quelles que soient les modalités de calcul et de comparaison, sont fondamentalement acquises par trois types de créanciers :
1) L’État emprunteur émet des obligations que les citoyens de ce pays achètent via leur fonds de pension, les fonds de placements, les banques, les caisses d’épargne, etc. On dira que la dette est intérieure puisque ce sont les institutions de l’État qui devront aux citoyens du pays une certaine somme à rembourser, grevée d’un intérêt, façon de redistribuer la plus-value ouvrière aux tondeurs de coupons.
Fait étonnant ici. Il advient souvent que des particuliers milliardaires spéculateurs et des institutions financières acquièrent ces obligations nationales à crédit – sans verser un sou pour l’achat de ces produits financiers. Créances qu’elles revendront après un certain temps sur promesse de paiement à un autre conglomérat financier qui achètera aussi cette créance à crédit. Ces transactions font partie des produits financiers dérivés. C’est ainsi que chacun de ces acquéreurs spéculateurs produit de la monnaie sans valeur d’échange, de la monnaie inflationniste, qui quémande son intérêt financier alors qu’elle n’a aucunement servi à produire des marchandises ou à les valoriser.
2) Les clients acheteurs d’obligations nationales peuvent être les institutions d’un pays étranger qui achètent via des agences de placement internationales; des gestionnaires de fonds; la banque centrale ou une autre banque d’un État créancier. Ici, la dette sera dite extérieure et l’intérêt sera payé par cet État-emprunteur-débiteur, une manière d’exporter la plus-value nationale vers les États prêteurs. Ainsi, la Chine, qui détient 3,300 milliards de dollars de créances américaines, devrait posséder un immense ascendant sur les étatsuniens paupérisés. Il n’en est rien pourtant, nous verrons bientôt pourquoi.
3) Mais les États emprunteurs sont plus retors qu’on ne le pense. Le troisième acheteur d’obligations étatiques peut être la Banque centrale du pays emprunteur (exemple la FED étatsunienne). Vous avez alors un pays emprunteur qui sollicite de l’argent qu’il ne possède pas et se le prête à lui-même à intérêt composé. De l’argent crédit-papier, appelé «obligation nationale», sera émis par le gouvernement national emprunteur à destination du gouvernement national prêteur (c’est-à-dire lui-même) contre un papier-monnaie sans valeur (sans travail productif ayant engendré la création de valeurs accréditant ce papier monnaie).
C’est la Banque centrale de l’État qui émettra du papier monnaie – des papiers à ordres – des créances – du papier crédit sans valeur dont elle inondera le marché. Selon ce scénario il est entendu que l’État emprunteur floue l’État prêteur (c’est-à-dire lui-même) et floue également tous ses autres créanciers, les fonds d’investissements et les banques privées ainsi que ses créanciers étrangers venus de Chine, de Corée, du Japon, de France, d’Arabie, du Qatar qui se retrouvent tous avec de la monnaie déflationniste sur les bras ayant de moins en moins de valeur marchande. Pourtant, personne ne peut s’en débarrasser puisque tous ont déjà leur lot et nul ne souhaite accroître ses pertes. Pourtant, l’État emprunteur ne peut faire autrement à moins de déclarer faillite immédiatement.
À l’automne 2013, le gouvernement américain insolvable a tenu le monde financier en haleine en refusant de rembourser ses créanciers. La crise s’est finalement résorbée quand le Congrès étatsunien a accepté d’emprunter encore d’avantage, alourdissant un découvert qui ne sera jamais couvert, comme chacun l’aura subodoré.
Tous les pays du monde doivent créances auprès des banques. Cette situation généralisée serait donc normale et tolérable, mais est-elle inévitable ? Cette situation est inévitable ! Le fait que tous les pays doivent de l’argent n’est pas du tout rassurant et cet endettement catastrophique est totalement inévitable en économie capitaliste du moins. Deux définitions suffiront à comprendre de quoi il retourne quand les économistes de service supputent à propos de la dette publique (1).
La dette souveraine est, dans le domaine des finances publiques, l’ensemble des engagements financiers pris sous forme d’emprunts par un État souverain ainsi que par les collectivités publiques et les organismes qui en dépendent directement (les corporations, les organismes de sécurité sociale, d’enseignement et de formation, etc.). On distingue la dette publique intérieure, détenue par les agents économiques (Fonds de placements, banques, fiducies) résidant dans l’État émetteur d’obligations et la dette publique extérieure, détenue par des prêteurs étrangers, gouvernements ou banquiers (2).
Le tableau, visible sur ce lien URL [http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_ countries_by_external_debt] présente une liste de 188 pays classés selon l’importance décroissante de leur dette extérieure en 2013 (3). Tous les pays ont une dette comme vous le constaterez.
Personne ne sera étonné d’apprendre que les États-Unis sont les premiers de cette collégialité d’endettée. Par contre, plusieurs seront surpris d’apprendre que la riche Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes Unis, lesquels financent les djihadistes qui agressent la Syrie, font partie des payés endettés, et se retrouvent respectivement au 34e rang avec 134 milliards $, au 33e rang avec 137 milliards $, et en 32e position avec 163 milliards de dette souveraine.
Afin d’apprécier l’état de détresse qu’engendre la dette dans un pays par rapport à un autre, différentes classifications sont proposées selon :
1) l’importance de la dette en fonction du Produit Intérieur Brut (4);
2) l’importance de la dette en fonction de la population (5);
3) l’importance de la dette nette une fois soustraites les créances.
Les modalités d’emprunt des États souverains
Ces dettes souveraines, quelles que soient les modalités de calcul et de comparaison, sont fondamentalement acquises par trois types de créanciers :
1) L’État emprunteur émet des obligations que les citoyens de ce pays achètent via leur fonds de pension, les fonds de placements, les banques, les caisses d’épargne, etc. On dira que la dette est intérieure puisque ce sont les institutions de l’État qui devront aux citoyens du pays une certaine somme à rembourser, grevée d’un intérêt, façon de redistribuer la plus-value ouvrière aux tondeurs de coupons.
Fait étonnant ici. Il advient souvent que des particuliers milliardaires spéculateurs et des institutions financières acquièrent ces obligations nationales à crédit – sans verser un sou pour l’achat de ces produits financiers. Créances qu’elles revendront après un certain temps sur promesse de paiement à un autre conglomérat financier qui achètera aussi cette créance à crédit. Ces transactions font partie des produits financiers dérivés. C’est ainsi que chacun de ces acquéreurs spéculateurs produit de la monnaie sans valeur d’échange, de la monnaie inflationniste, qui quémande son intérêt financier alors qu’elle n’a aucunement servi à produire des marchandises ou à les valoriser.
2) Les clients acheteurs d’obligations nationales peuvent être les institutions d’un pays étranger qui achètent via des agences de placement internationales; des gestionnaires de fonds; la banque centrale ou une autre banque d’un État créancier. Ici, la dette sera dite extérieure et l’intérêt sera payé par cet État-emprunteur-débiteur, une manière d’exporter la plus-value nationale vers les États prêteurs. Ainsi, la Chine, qui détient 3,300 milliards de dollars de créances américaines, devrait posséder un immense ascendant sur les étatsuniens paupérisés. Il n’en est rien pourtant, nous verrons bientôt pourquoi.
3) Mais les États emprunteurs sont plus retors qu’on ne le pense. Le troisième acheteur d’obligations étatiques peut être la Banque centrale du pays emprunteur (exemple la FED étatsunienne). Vous avez alors un pays emprunteur qui sollicite de l’argent qu’il ne possède pas et se le prête à lui-même à intérêt composé. De l’argent crédit-papier, appelé «obligation nationale», sera émis par le gouvernement national emprunteur à destination du gouvernement national prêteur (c’est-à-dire lui-même) contre un papier-monnaie sans valeur (sans travail productif ayant engendré la création de valeurs accréditant ce papier monnaie).
C’est la Banque centrale de l’État qui émettra du papier monnaie – des papiers à ordres – des créances – du papier crédit sans valeur dont elle inondera le marché. Selon ce scénario il est entendu que l’État emprunteur floue l’État prêteur (c’est-à-dire lui-même) et floue également tous ses autres créanciers, les fonds d’investissements et les banques privées ainsi que ses créanciers étrangers venus de Chine, de Corée, du Japon, de France, d’Arabie, du Qatar qui se retrouvent tous avec de la monnaie déflationniste sur les bras ayant de moins en moins de valeur marchande. Pourtant, personne ne peut s’en débarrasser puisque tous ont déjà leur lot et nul ne souhaite accroître ses pertes. Pourtant, l’État emprunteur ne peut faire autrement à moins de déclarer faillite immédiatement.
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