Le meilleur moment des amours

[Megane]

Le meilleur moment des amours
N'est pas quand on a dit: Je t'aime.
Il est dans le silence même
A demi rompu tous les jours;

Il est dans les intelligences
Promptes et furtives des cœurs;
Il est dans les feintes rigueurs
Et les secrètes indulgences;

Il est dans le frisson du bras
Où se pose la main qui tremble,
Dans la page qu'on tourne ensemble,
Et que pourtant on ne lit pas.

Heure unique où la bouche close
Par sa pudeur seule en dit tant!
Où le cœur s'ouvre en éclatant
Tout bas, comme un bouton de rose.

Où le parfum seul des cheveux
Paraît une faveur conquise...
Heure de la tendresse exquise
Où les respects sont des aveux!

Sully Prudhomme

[Farashatun]

Bonjour

Avant d'arriver à la fin j'étais persuadé que c'était toi Mégane qui l'a écrit ce beau poème.

Merci pour le partage.

[Megane]

Merci gentil papillon , mais hélas je n'ai pas le talent du grand Sully Prudhomme.

J'avais juste lu ce poème, il m'a touché alors j'ai voulu vous le faire découvrir.

[katiaret]

bonjour Megane

Le meilleur moment des amours N'est pas quand on a dit : je t'aime ; Il est dans le silence même A demi rompu tous les jours

La justice est l'amour guidé par la lumière

La poésie, c'est l'univers mis en musique par le coeur

La fausse modestie consiste à se mettre sur le même rang que les autres pour mieux montrer qu'on les dépasse

Superbement écritet et partage , comme d’habitude Megane



impossible de passer sur les ouver et le talents du grand Sully Prudhomme

René Armand François Prudhomme, plus connu sous le pseudonyme de Sully Prudhomme, fait partie des poètes regroupés autour de la revue du 'Parnasse contemporain'. Réagissant à ce qu'ils considèrent comme une exaltation exacerbée du Moi et de l'émotion de la part des Romantiques, les Parnassiens veulent réhabiliter le primat de la beauté formelle. Ainsi en est-il avec le recueil des 'Solitudes' de 1869 qui succède à un premier recueil, plus romantique, 'Stances et poèmes' en 1865. Mais la traduction de l'oeuvre de Lucrèce pousse Sully Prudhomme à adopter une autre voie : il décide de mettre en vers ses méditations sur la science et la philosophie, dans de grandes compositions didactiques. La 'Justice' suivie du 'Bonheur' lui valent d'être accueilli par l'Académie française en 1881, avant de recevoir le premier Prix Nobel de littérature le 10 décembre 1901. Avec ce prix, il fonde lui-même un prix de l'Académie française destiné aux poètes débutants. Il décèdera 6 ans plus tard, le 6 septembre 1907. Il est enterré au Père Lachaise.

Who said 'the best moment of love is not when you said I love you'?

The best moment of love
The best moment of love
is not that when you say « I love you ».
It is found in the daily silence itself
on the point of breaking.
It is in the rapid and furtive
understanding of the hearts;
it is in the false harshness
and in the secret indulgence.
It is in the shaking arm
which rests on the trembling hand,
in that page we turn together
but neither of us reads.
Unique moment when you keep your lips tight
and they say so many things with their modesty!
When your heart opens
bursting silently like a rosebud.
When the only perfume of your hair
seems a won favor!
Delightful tenderness moment!
when respect itself is a confession

enfin
Un Grand merci pour ta merveilleuse gentillesse de nous faire partager ce poème de Sully Prudhomme


voila un autre éxtrés de Sully Prudhomme purdhomme

[Megane]

Bonjour Ktiaret et merci à toi pour ton élégance et ta gentillesse

Oui Sully Prudhomme a cette capacité d'effleurer les choses sans les toucher et de nous transmettre toute la sensualité et la douceur cachée des choses, on nous laissant deviner les mystères cachés à notre manière.


Pour moi, il sort du lot, rares sont les poètes qui ont cette finesse et cette sensibilité à fleur de peau, qui nous touche et nous fait ressentir ses émotions dans un doux voyage dans l’imaginaire fertile, tout en sensualité, il ne dit pas les choses mais nous les fait deviner, tout un art....j'adore ses poèmes.

Le Vase brisé est un vrai chef d'oeuvre:

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut l'effleurer à peine,
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute,
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime
Effleurant le cœur, le meurtrit ;
Puis le cœur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde :
Il est brisé, n'y touchez pas.



Sully Prudhomme

[absente]

Un vrai délice que ce magnifique poème.
Comment ne pas aimer la poésie?
Merci Megane de savoir si bien choisir.

[absente]

Une pensée à Megane que je ne vois plus ces temps-ci.