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  • une femme qui vaut mille hommes

    Les problèmes de la femme entre traditions stagnantes et traditions étrangères

    Une femme qui vaut mille hommes


    De nombreuses générations de savants d’Al-Azhar diplômés de la faculté des fondements de la religion sont redevables moralement et matériellement à une femme généreuse qui jadis dédia son argent à Allâh et fit construire des institutions dont le bien abonde depuis des dizaines d’années et cela durera jusqu’au terme fixé par la volonté divine.

    Je fus l’un des gens qui profitèrent de ce don abondant. En effet, je m’inscrivis à cette faculté il y a un demi-siècle ou plus et j’y suivis les enseignements de la bouche de grands savants d’Al-Azhar et des leaders de la pensée islamique qui avaient l’opportunité d’enseigner dans les salles du bâtiment construit par la Khâzindârah en annexe de sa grande mosquée prestigieuse !

    Les études étaient inaugurées au début de l’année par une cérémonie mouvementée dans la grande mosquée où nous écoutions aux recommandations de quérir le savoir pour l’agrément d’Allâh et non pas pour un intérêt de ce monde ni un prestige espéré, nous rappelant les Imâms des sciences islamiques et leur jihâd pour éduquer les peuples et protéger la vérité... Puis, chacun de nous regagnait sa classe pensant au vers d’Abû Al-`Alâ’ décrivant un juriste hanafite :

    Il dépensa sa vie dans la dévotion, quêtant le savoir par la recherche de son fondement et avec grand soin !

    Mais qui est la Khâzindârah qui fit construire notre faculté ? On n’en sait rien ! Les milieux dans lesquels nous vivions dans le passé avaient convenu de taire les noms des femmes et l’on ne pouvait divulguer le nom de la mère ni celui de l’épouse ! Les croyants ne pouvaient tomber dans un tel écueil. Sait-on jamais si le nom est une `awrah au même titre que la voix !! La religion est-elle à l’origine de ce sentiment ? Non car au début de la noble mission prophétique, le saint Prophète s’écria du haut du Mont Safâ - comme nous le vîmes précédemment - interpelant Safiyyah Bent `Abd Al-Muttalib et Fâtimah Bent Mohammad [1] et les exhortant à la connaissance de Dieu et à la foi en Lui seul ! La mention des noms des femmes n’était ni honteux ni ne suscitait de charivari ! La religiosité corrompue peut éloigner de la fitrah autant, sinon plus, que ce que perpètrent les viles ignorances.

    Après cette digression, revenons à la faculté et à la mosquée de la Khâzindârah. La faculté était consacrée aux études conduisant au diplôme supérieur. Les études plus poussées se faisaient au sein de cercles à l’intérieur même de la mosquée, des cercles réduits par nature. Je me rappelle encore l’image de Sheikh Amîn Khattâb, le président adjoint de l’assemblée legislative d’Egypte, pendant ses cours de `ilal al-hadîth [2]. Il était - qu’Allâh lui fasse miséricorde - un homme aux larmes abondantes et extrêmement pieux entouré par ses étudiants recueillis comme dans une prière !

    Vu que le nombre d’étudiants avait beaucoup augmenté, le besoin de s’installer dans un local plus spacieux se fit sentir. Et là j’entendis quelqu’un annoncer : On va annexer le bâtiment de l’orphelinat à celui de la faculté. Je ne saisis pas tout de suite de quoi il s’agissait. Puis, je compris que cette dame généreuse avait fait construire un orphelinat pour abriter les orphelins, les nourrir et les vêtir et avait consacré à cet effet une partie de sa fortune à la hauteur des besoins des nécessiteux !

    Pour une raison quelconque ce testament n’avait pas été appliqué ! L’un ironisa : "Il n’y avait peut-être pas d’orphelins !" Je sentis alors qu’une foule d’objectifs nobles se perdaient dans le désordre de l’exécution, les défauts de l’administration et la perte de la relation avec Allâh... Les donateurs firent beaucoup alors que les gens chargés de la mise en oeuvre manquèrent à leur mission et la trahirent... Et, comme les épreuves des uns font le bonheur des autres, nous emménageâmes dans l’orphelinat vide et suivîmes nos cours dans ses salles vides. Je suis convaincu que cette dame qui rendit ce service recevra son entière rétribution sans le moindre iota en moins car elle fit tout ce qui était en son pouvoir et se rapprocha de Dieu autant que faire se peut... Ce qu’autrui fit de son legs les inquiétera eux le jour dernier : "le jour où tout âme retrouvera tout le bien qu’elle avait accompli et aurait souhaité être séparée de très loin du mal qu’elle avait commis"

    Alors que nous recevions les cours dans le bâtiment de la Khâzindârah, nous commençâmes à entendre les bruits de construction d’un grand bâtiment et nous demandâmes ce que cela pouvait être. On nous répondit : l’hôpital de la Khâzindârah ! A vrai dire, je fis des invocations du plus profond de mon coeur pour cette femme pieuse ! Elle construit un institut, une mosquée, un orphelinat et un hôpital ? Elle répand le savoir, protège le culte, élève les orphelins et soigne les malades ? Quel coeur pur résidait dans la poitrine de cette femme qui fit à Dieu un prêt honorable et épargna auprès de lui de quoi avoir un visage grâcieux "le jour où tu vois les croyants et les croyantes, leur lumière se répandant entre leurs mains et à leurs droites. Bonne nouvelle à vous que ces jardins sous lesquels s’écoulent les fleuves".

    En réalité, les femmes pieuses sont nombreuses dans notre histoire. Elles ne furent avares ni de leur argent ni de leur temps sur la voie de Dieu. Elle accomplirent en silence des oeuvres dont beaucoup seraient incapables. Les chercheurs dans les entrailles de l’histoire pourront trouver des noms dissimulés et privés de renommée et ayant mérité auprès de Dieu un rang élevé que personne d’autre n’atteindrait...

    Un jour, nous apprîmes que la moitié de la grande mosquée allait être réquisitionnée pour l’agrandissement de la rue de Shubrâ. Ceci eut lieu dans l’ère républicaine du temps de monsieur `Abd Al-Latîf Al-Baghdâdî. Les foules sentirent que le culte de Dieu était piétiné et que l’illustre mosquée allait être démembrée et disparaître. Les masses de musulmans tonnèrent que la mort leur était préférable et décidèrent de périr pour sauver la mosquée. J’étais à l’époque fonctionnaire au ministère des awqâf [3]. Je me rendis au bureau de Sheikh Al-Bâqûrî pour avoir des nouvelles.

    L’homme avait la mine déconfite et triste. Il percevait l’agression sur la mosquée comme une agression sur sa personne et sur l’islam à la fois et fut réconforté par la réaction des foules et la tension de la situation... Finalement, le président `Abd An-Nâsir [4] empêcha la démolition de la mosquée et se mit à l’abri de la colère du public et des poussières épaisses qui auraient noirci le visage des révolutionnaires ! [5]

    En revanche, l’hôpital construit par cette dame de grande qualité au service des musulmans fut transféré par un décrêt de la présidence de la révolution du cercle islamique à un cercle plus étendu. `Abd An-Nâsir le mit au service de toutes les religions c’est-à-dire pour servir les religieux et les non-religieux comme les communistes et les existentialistes etc.

    On visait ainsi à priver l’islam d’institutions propres qui octroient le réconfort pour ses adeptes et préservent son présent et son avenir. Ceci se réalisa avec l’hôpital et l’orphelinat. Quant au bâtiment de la faculté, il fut utilisé pour les études des sciences du Coran et la mosquée demeura une destination pour les gens même si ses murs et ses meubles étaient dans un piteux état et que sa beauté s’était éteinte et n’était plus que souvenir.

    Qu’Allâh fasse miséricorde à la Khâzindârah qui confia sa fortune à Allâh et fit le jihâd sur sa voie en fournissant des soins aux malades, de la nourriture aux affamés, du savoir pour ceux qui le quiérissent. Puisse-t-Il inspirer les hommes et les femmes de suivre son exemple.Cet article est traduit du livre de Cheikh Muhammad Al-Ghazâlî intitulé Les Problèmes de la Femme Entre des Traditions Stagnantes et des Traditions Etrangères.

    http://www.islamophile.org/spip/article125.html
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