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Saâdani et les « faiseurs de rois »

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  • Saâdani et les « faiseurs de rois »

    Écrit par Halim Midouni

    L’évènement politique de cette fin de semaine est sans doute dans les déclarations du secrétaire général du FLN à l’agence de presse Reuters. Amar Saâdani- et c’est une première - parle du DRS, donc des « services » algériens, comme de faiseurs de rois politiques, dont le rôle devrait prendre fin à l’issue de la révision constitutionnelle annoncée. Etonnant discours, donc, et d’autant plus surprenant que la « maison FLN » n’avait pas l’habitude d’aborder un tel sujet ni de considérer, bien au contraire, que le renseignement dans notre pays avait une activité politique au point de placer et de déplacer qui il veut en fonction des contextes politiques et surtout des échéances électorales.
    Comment l’interpréter ? Bien difficile d’y répondre tant il est nécessaire, pour ce genre de dossier, d’avoir des éléments vérifiés que de se lancer dans des supputations qui sont davantage du ressort du roman au sens large et politicien du terme que des faits. Il y a, cependant, quelques indications à rappeler pour mieux mesurer ce qu’a déclaré le patron du FLN à notre confrère algérois de Reuters. La première de toutes est que ses propos sur le DRS, qui est un corps de l’ANP, vont tout de même à l’encontre du sévère éditorial de la revue de l’ANP,
    El Djeich, contre les lectures tendant à décrire l’Armée algérienne comme un théâtre d’ombres et de conflits entre généraux et hauts galonnés pour ou contre le président de la République. Pour El Djeich, rappelons-nous, il n’y a ni conflit ni différence de vue au sein de notre vénérable institution militaire chargée qu’elle est et en entier pour le seul devoir de défendre le pays et ses intérêts. Le politique, a-t-on cru lire entre les lignes également, elle le renvoie aux amateurs de polars et de thrillers et aux adeptes de scénarios fantasmagoriques sur le vert kaki et les officiers en costume passe-muraille. De plus, et c’est consigné officiellement dans la Constitution, il n’y a nulle trace du DRS dans les fondamentaux de la République algérienne.
    La deuxième est dans la tonalité sentencieuse et, disons, politiquement ambigüe que prononce le numéro du FLN à l’égard du DRS. Amar Saâdani a affirmé dans ses propos sur les « services » que le président de la République veut changer la Constitution avant la présidentielle d’avril 2014 afin de mettre fin au rôle de « faiseurs de roi » des services de renseignements. « Le DRS continuera à jouer son rôle, mais ne sera plus impliqué dans la vie politique, dans les partis, les médias et la justice », a-t-il ajouté. Cela voudrait dire que la révision constitutionnelle annoncée, loin d’être un exercice juridique uniquement consacré à la question de la gouvernance civile et des élections dans notre pays, sera de manière révolutionnaire – et selon un aggiornamento d’un type nouveau depuis 1988 au moins - étendue aux « rôles respectifs du service de renseignement et de l’armée ».
    Comme on sait qu’une Constitution fixe des rôles, pas des interdits, la sortie de M. Saâdani est véritablement nouvelle tant au niveau du contenu que dans sa forme. On en arrive alors à une troisième indication qui est devenue elle-même une forte hypothèse de travail : elle est celle de savoir à qui s’adresse le message de M. Saâdani. Porte-t-il un message destiné à expliquer pourquoi le président de la République – c’est la volonté que certains observateurs lui prêtent - pourrait aller vers un prolongement de deux ans de son mandat ; ou, alors, se présenter carrément pour un quatrième mandat ? Là aussi, c’est périlleux d’avancer des réponses sans risque de se tromper.
    Néanmoins, pour le patron du FLN, il n’y a à ce sujet aucune équivoque : « Bouteflika est notre candidat. Il n’y a pas pour nous d’autre candidat pour l’élection présidentielle que lui », a-t-il assuré sans nous expliquer si le chef de l’Etat est réellement convaincu ou non de l’option de rester au pouvoir. En attendant des indicateurs nouveaux, M. Saâdani, souvent raillé, parfois vilipendé, montre au moins que c’est un personnage politique bien particulier.
    REPORTERS.DZ
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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