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L'émir du Qatar voulait éliminer Kadhafi en avril 2010

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  • L'émir du Qatar voulait éliminer Kadhafi en avril 2010

    Il avait sollicité l'aide des renseignements bulgares
    L'émir du Qatar voulait éliminer Kadhafi en avril 2010
    26-10-2013




    Dans un livre intitulé Pour la peau de Kadhafi. Guerres, secrets, mensonges (publié chez Fayard), la journaliste bulgare Roumiana Ougartchinska et le magistrat italien Rosario Priore ont mené une enquête très fouillée sur le pouvoir réel et la fin du dirigeant libyen Mouamar Kadhafi. Les auteurs de ce livre ont relaté des faits confirmant que le Qatar avait déjà prévu le plan visant à renverser le guide libyen Kadhafi depuis 2010, bien avant le «printemps arabe». Les auteurs de cet ouvrage s’appuient sur les déclarations des renseignements bulgares qui ont joué un rôle important lors de la libération des infirmières bulgares emprisonnées à l’époque en Libye.
    «Au printemps 2010, le patron du renseignement bulgare, le général Kirtcho Kirov, est dans le bureau de son homologue qatari Mohamed ben Ahmed al-Missned. Depuis la libération des infirmières bulgares et le «geste humanitaire» de l'émir du Qatar, les deux pays ont développé leurs relations bilatérales, rappelle le livre. Le cheikh Al-Thani s'est rendu en visite officielle à Sofia et a promis investissements, échanges, projets et relations «privilégiées» avec le petit pays balkanique, qui s'est abstenu de poser trop de questions.
    La construction d'un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) est même évoquée, ajoutent les auteurs de cet ouvrage. Côté centrales de renseignement, on se rend aussi visite. Al-Missned, le chef de l'Agence de sécurité d'Etat et neveu de la cheikha Moza bint Nasser al-Missned, est allé à Sofia. Kirov lui rend la politesse.

    Chalgam et Jibril impliqués dans le «complot»
    «C'était début avril 2010. Les tensions s'annonçaient déjà dans le monde arabe, notamment avec des mouvements sociaux en Egypte. Al-Missned m'a dit que les choses allaient bouger en Libye. Sa position c'était : cette bête sanguinaire, Kadhafi, doit partir. Selon lui, il fallait qu'il y ait là-bas un soulèvement populaire, mais qui devait être organisé, car, compte tenu des forces et des moyens dont disposait l'opposition à l'intérieur, ce n'était pas possible. Il m'a demandé si nous, le renseignement bulgare, on pouvait aider l'opposition libyenne avec des armes et des instructeurs. Il s'agissait de dispenser une formation militaire de base à des civils.

    Je suis resté persuadé qu'ils avaient des contacts avec des personnes ou des groupes d'opposition à l'intérieur du pays. Il ne m'a pas précisé, ni donné de détails à ce sujet. Il m'a juste transmis les noms d'Abdel Rahman Chalgam, le représentant de la Libye aux Nations unies, et celui de Mahmoud Jibril, qui n'était pas encore connu à l'époque, ainsi que leurs coordonnées. Pour nous, c'était beaucoup trop tôt et je n'avais pas de prérogatives pour discuter de ce genre de sujets», souligne-t-on dans ce livre.
    Le chef de renseignement qatari

    Al-Missned s'intéressait particulièrement à la région de Benghazi, où le mouvement «d'insurrection» a été déclenché. «Il (chef de renseignement qatari) voulait savoir quelle était notre analyse sur la situation et l'environnement de cette ville, ce que nous en savions. Je lui ai répondu que nos informations sur la région de Benghazi nous avaient été transmises par nos collègues du renseignement égyptien avec qui nous avions de bonnes relations et qu'il valait mieux qu'il s'adresse à eux. En rentrant j'ai informé les décideurs bulgares que le Qatar serait l'un des acteurs principaux dans le devenir proche des pays arabes.
    J'ai fait remonter le renseignement au président, au Premier ministre, ainsi qu'au ministre des Affaires étrangères, pour les alerter sur le fait que des événements étaient en préparation, particulièrement en Libye. Je ne pense pas que les Qataris étaient seuls dans cette affaire. Quand on pose la question : est-ce que vous pouvez fournir armes et instructeurs, cela veut dire qu'il y a un plan d'action préétabli. Les instructeurs sont nécessaires quand il faut former une entité qui existe, qui est structurée.
    Idem pour les armes. Elles doivent être livrées et utilisées par une structure. Ils étaient visiblement dans une phase préparatoire», précisent les deux enquêteurs. Ces éléments d'information confirment donc que le mouvement «révolutionnaire» contre le régime de kadhafi n'a pas été spontané, mais initié et soutenu par le Qatar depuis de longues années déjà. Cette version de l'implication du Qatar corrobore la position prise par l'émir du Qatar cheikh Al-Thani dès les premiers jours du conflit libyen en misant sur la solution militaire et le soutien médiatique et logistique à la «rébellion».



    Le Temps d’Algérie
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