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Portant atteinte à la sécurité nationale : Le trafic de carburant sévèrement puni

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  • Portant atteinte à la sécurité nationale : Le trafic de carburant sévèrement puni

    Écrit par Kamel Aït Bessaï


    Le trafic du carburant, d’armes, des denrées alimentaires et de cheptel et leur exportation illégalement au-delà des frontières avec les pays voisins, a pris une proportion alarmante à la faveur de la crise financière mondiale et des conséquences catastrophiques pour les Etats voisins de ce qui est communément appelé le «Printemps arabe». La dégradation des conditions de vie de l’autre côté des frontières avec la Tunisie, le Maroc et la Libye fait exploser le phénomène. C’est pour cette raison que le législateur parle même d’activité portant atteinte à la sécurité nationale et propose de donner un tour de vis à la législation répressive déjà en vigueur, en y introduisant des amendements qui feront date.

    Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait estimé, le 22 juillet dernier, à 1,5 milliard de litres les carburants qui sortent chaque année illégalement d’Algérie. Il a ajouté, lors d’une visite de travail à El-Oued, que «cette quantité est d’une valeur d’un milliard de dinars (100 millions d’euros environ, NDLR) et fait tourner 600 000 véhicules au-delà de nos frontières». De son côté, l’ex-ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait déclaré que 25% de la production nationale de carburant est «gaspillée et exportée illégalement». Il avait indiqué que la wilaya de Tlemcen à l’ouest, dont les frontières avec le Maroc sont fermées, consomme plus de carburant qu’Alger la capitale qui est cinq fois plus grande. Le ministre du Commerce, lui, a expliqué que «la solution pour son éradication reste l’augmentation des prix du carburant, chose qui, selon ses termes, est politiquement difficile.» Les groupements de gardes-frontières relevant de la Gendarmerie nationale ont réussi à saisir qu’un peu plus de 800 000 litres durant le premier semestre 2013. Selon une analyse de ces données communiquées par les services de sécurité, le rapport serait d’un litre saisi pour 1 500 litres exportés illégalement.

    Un projet de loi qui fera date

    La complexité de la situation a conduit le gouvernement à revoir sa lutte contre la contrebande en punissant explicitement le trafic de carburant hors cadre réglementaire. Le projet de loi en question vise à affiner la répression contre ce fléau en dotant les services compétents en la matière de tous les instruments juridiques et réglementaires pour mener efficacement leur travail. Outre le durcissement des peines et des amendes à l’encontre des personnes coupables de ce genre de trafic, le texte série les différents produits et marchandises concernés par le trafic : combustibles, carburants, grains, farine, substances farineuses, denrées alimentaires, cheptel, produits de la mer, alcool, tabac, produits pharmaceutiques, engrais commerciaux, œuvres d’art, patrimoine archéologique, articles pyrotechniques. Tout comme il déclare la guerre aux organisations maffieuses qui sont derrière. Le texte désigne ces mafias en faisant référence à «la contrebande avec port d’arme à feu, la contrebande d’armes et la contrebande qui constitue une menace pour la sécurité nationale, l’économie nationale ou la santé publique».
    Ce projet de loi fera date. Déjà, il a fait l’objet d’une médiatisation exceptionnelle à l’international, grâce au directeur général de la Sûreté nationale, le général-major Abdelghani Hamel. A l’occasion des travaux de la 82e session de l’Assemblée générale de l’Organisation internationale de la police criminelle (Interpol) organisés depuis le 21 octobre à Cartagena (Colombie) avec la participation de 144 pays, le DGSN a exposé la stratégie algérienne en matière de lutte contre tous les trafics et la contrebande. Il dévoilera aux chefs des polices du monde les grandes lignes de ce projet de loi qui ne manquera pas d’inspirer plusieurs pays, dont certains en Amérique latine et du Sud, confrontés aux activités des groupes mafieux.

    Les chiffres sont alarmants

    Quelques données chiffrées donnent un aperçu sur l’ampleur de ce trafic, les gains importants qu’il rapporte à ceux qui le pratiquent et la saignée qu’il provoque dans l’économie algérienne. Le carburant algérien est vendu dans l’Oriental marocain à raison de 3 à 4 dirhams le litre, alors que son prix officiel au Royaume est de 8,4 dirhams. Cette large marge bénéficiaire a induit une forte activité de la contrebande de par et d’autre de la frontière, pourtant fermée depuis 1994, engendrant une asphyxie des sociétés pétrolières marocaines. Aussi, la détermination du gouvernement à combattre ce phénomène s’est traduite sur le terrain par la baisse de moitié du trafic du carburant aux frontières. Rappelons qu’en début de juillet, le gouvernement avait instruit l’administration douanière ainsi que les services de sécurité de l’Etat «pour renforcer le contrôle dans les zones frontalières» concernées par ce fléau, par des « actions coordonnées ». Les services de sécurité sont instruits par le gouvernement pour saisir systématique tous les véhicules dotés de cachettes aménagées pour carburant ou d’un double réservoir et le renforcement du contrôle sur les points de vente. Il est question aussi de limiter l’approvisionnement des véhicules à raison de 23 litres d’essence pour les voitures légères et de 145 litres de gasoil pour les véhicules poids lourd. Il faut savoir que l’Algérie a consommé en 2012 plus de 14 millions de tonnes de carburants, dont plus de 2,4 millions de tonnes importées pour 2,8 milliards de dollars. En 2013, la facture des importations pourrait s’élever à 4 milliards de dollars avec le renforcement du parc automobile de 500 000 véhicules à fin 2012 et l’arrêt des raffineries pour maintenance. Du 1er janvier à fin mai 2013, près de 1,63 million de litres d’essence de contrebande en provenance d’Algérie a été saisi au Maroc, contre 1,281 million de litres durant la même période de l’année 2012. Aussi, 1120 véhicules utilisés pour le transport du carburant de contrebande ont été également saisis, contre 1263 véhicules à fin mai 2012. Les restrictions induites par ce genre de trafic en raison de la saignée qu’il provoque à l’économie frappent durement les populations frontalières qui se plaignent de l’insécurité et des effets dévastateurs de ces mesures sur leur quotidien.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ATTENTION : c'est pas fini !

    Le nombre de hallabas a beaucoup diminué certes, à cause des nouvelles mesures.

    Malheureusement, beaucoup d'entre eux s'achètent maintenant des voitures plus récentes (Logan, Partner, Accent, Vito, camion ...) pour passer inaperçus !

    Il va falloir passer à l'étape suivante.

    Donc, la guerre contre ce fléau ne fait que commencer !

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