«Ceux qui soutiennent qu'un président malade est encore apte à gouverner un pays de l'envergure de l'Algérie sont des traîtres.»
Le propos sans ambages du président de Ahd 54 résonne telle une sentence qui annoncerait la fin de règne d'un Bouteflika rongé par la maladie et invalide à l'exercice des charges de la magistrature suprême.
Faouzi Rebaïne, qui s'exprimait lors de l'ouverture d'une rencontre régionale des cadres et élus de sa formation hier au centre culturel Rachid-Ksentini à Constantine, s'est attelé à stigmatiser le bilan des trois mandats du Président Bouteflika, estimant que durant les quinze dernières années, 500 milliards de dollars ont été dilapidés par les tenants du pouvoir et leurs proches. Un président qui, en raison de sa maladie, «n'a plus que deux interlocuteurs, Gaïd Salah et Sellal en l'occurrence, au moment où les attentes grandissantes des différentes franges de la population sont mises en veilleuse et que l'action du gouvernement, propagandiste à souhait grâce aux moyens de communication étatiques, n'inspire à aucun changement».
Récusant la gouvernance par délégation de pouvoir et/ou procuration, Faouzi Rebaïne exige la publication des bulletins de santé du président de la République car il y va, à ses dires, «de l'image de marque du pays auprès de ses partenaires étrangers».
Il estime, en outre, qu'en dépit d'un certain déploiement du gouvernement, son action bute en premier lieu sur un obstacle majeur incarné par «le parti de l'administration, celui-là même qui falsifie les élections et qui n'est autre que le pouvoir en soi».
A l'instar des walis qui amasseraient «voix et fonds au profit des partis du pouvoir à chaque rendez-vous électoral», l'institution militaire n'est pas en reste des attaques acerbes du président de Ahd 54 en tant que «véritable centre de décision et détentrice du pouvoir réel dans le pays depuis 1962».
Le bourrage des urnes serait aussi le fait des militaires, avance-t-il, en citant le cas de Tindouf où le nombre des votants de l'armée serait supérieur aux citoyens portés sur le fichier électoral de cette région. «Le nationalisme n'est pas la chasse gardée de Bouteflika, Gaïd Salah ou des généraux et nul ne peut m'interdire d'évoquer l'armée tant que celle-ci agit sur la scène politique et, pis encore, truque des élections.» Son vœu de soustraire l'ANP aux rouages de la vie politique répondrait au souci de préservation de l'institution militaire et à une aspiration citoyenne pour un Etat de droit.
Aussi, pour l'orateur, dans un pays où le clientélisme préside à toutes les actions du pouvoir, il serait inapproprié de parler de bilan mais plutôt d'une avalanche de faux chiffres qui ne sauraient dissimuler la stagnation économique et l'ampleur des revendications sociales des Algériens qui auraient assisté impuissants depuis quinze ans au sacrifice d'une génération entière sur l'autel des luttes du pouvoir et parrainages du partage des richesses du pays.
S'agissant des présidentielles de 2014, le président de Ahd 54 a annoncé que la position de sa formation sera tranchée lors de la conférence nationale du parti prévue avant la fin de l'année.
K. G.
Le Soir 27/10/13
Le propos sans ambages du président de Ahd 54 résonne telle une sentence qui annoncerait la fin de règne d'un Bouteflika rongé par la maladie et invalide à l'exercice des charges de la magistrature suprême.
Faouzi Rebaïne, qui s'exprimait lors de l'ouverture d'une rencontre régionale des cadres et élus de sa formation hier au centre culturel Rachid-Ksentini à Constantine, s'est attelé à stigmatiser le bilan des trois mandats du Président Bouteflika, estimant que durant les quinze dernières années, 500 milliards de dollars ont été dilapidés par les tenants du pouvoir et leurs proches. Un président qui, en raison de sa maladie, «n'a plus que deux interlocuteurs, Gaïd Salah et Sellal en l'occurrence, au moment où les attentes grandissantes des différentes franges de la population sont mises en veilleuse et que l'action du gouvernement, propagandiste à souhait grâce aux moyens de communication étatiques, n'inspire à aucun changement».
Récusant la gouvernance par délégation de pouvoir et/ou procuration, Faouzi Rebaïne exige la publication des bulletins de santé du président de la République car il y va, à ses dires, «de l'image de marque du pays auprès de ses partenaires étrangers».
Il estime, en outre, qu'en dépit d'un certain déploiement du gouvernement, son action bute en premier lieu sur un obstacle majeur incarné par «le parti de l'administration, celui-là même qui falsifie les élections et qui n'est autre que le pouvoir en soi».
A l'instar des walis qui amasseraient «voix et fonds au profit des partis du pouvoir à chaque rendez-vous électoral», l'institution militaire n'est pas en reste des attaques acerbes du président de Ahd 54 en tant que «véritable centre de décision et détentrice du pouvoir réel dans le pays depuis 1962».
Le bourrage des urnes serait aussi le fait des militaires, avance-t-il, en citant le cas de Tindouf où le nombre des votants de l'armée serait supérieur aux citoyens portés sur le fichier électoral de cette région. «Le nationalisme n'est pas la chasse gardée de Bouteflika, Gaïd Salah ou des généraux et nul ne peut m'interdire d'évoquer l'armée tant que celle-ci agit sur la scène politique et, pis encore, truque des élections.» Son vœu de soustraire l'ANP aux rouages de la vie politique répondrait au souci de préservation de l'institution militaire et à une aspiration citoyenne pour un Etat de droit.
Aussi, pour l'orateur, dans un pays où le clientélisme préside à toutes les actions du pouvoir, il serait inapproprié de parler de bilan mais plutôt d'une avalanche de faux chiffres qui ne sauraient dissimuler la stagnation économique et l'ampleur des revendications sociales des Algériens qui auraient assisté impuissants depuis quinze ans au sacrifice d'une génération entière sur l'autel des luttes du pouvoir et parrainages du partage des richesses du pays.
S'agissant des présidentielles de 2014, le président de Ahd 54 a annoncé que la position de sa formation sera tranchée lors de la conférence nationale du parti prévue avant la fin de l'année.
K. G.
Le Soir 27/10/13
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