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Enfanter ou conduire, il faut choisir

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  • Enfanter ou conduire, il faut choisir

    Comme pour démentir mes propos sur le fait qu'il vaut mieux vivre au Caire qu'à Paris, un attentat a visé, dimanche dernier, une église copte dans un quartier de la capitale égyptienne. N'allez pas en déduire immédiatement que l'écrivain Ala Aswani est plus en sécurité au Caire, fief des Frères musulmans, qu'une église, et des fidèles, coptes. Mais toujours est-il que l'écrivain a donné une autre conférence, autour de son nouveau roman, «L'Automobile Club», au Caire, moins d'une semaine après le traquenard de l'Institut du monde arabe (I.M.A). Auparavant, il a été reçu à Marseille, sans incidents et même avec un accueil chaleureux des Egyptiens de la capitale phocéenne, ce qui tendrait à prouver qu'il y a plus de fous furieux à Paris, que dans la première ville arabe de France. Ala Aswani a raconté son voyage en France dans une chronique publiée sur sa page Facebook, et intitulée «Réflexions faites d'une chambre de bonne». La France vue par l'éternel étudiant qu'est resté Aswany, n'a pas fini de l'étonner, notamment par ses prises de position officielles. Il ne comprend pas notamment comment les hommes politiques français défendent le retour au pouvoir des Frères musulmans, alors qu'ils considèrent cette organisation comme un mouvement fasciste et terroriste.
    On pourrait ajouter, aussi, qu'ils soutiennent l'Arabie saoudite dans ses efforts de déstabilisation de la Syrie, et dans son refus de siéger au Conseil de sécurité. Lequel Conseil de sécurité ne se démène pas assez, au goût des Saoudiens, pour faire tomber le régime Assad. Ce qui n'empêche pas les mêmes Saoudiens de soutenir les militaires qui ont destitué le wahhabite Morsi en Egypte, mais n'est pas wahhabite qui veut, aux yeux des Saoudiens. La monarchie est fondamentalement d'accord pour le rétablissement du khalifat, mais pas au détriment de son trône. Or, les Frères musulmans veulent bien appliquer la Charia, surtout aux femmes, mais ils entendent aussi jouer les faiseurs de rois (1), et selon leurs propres règles. Or, le mouvement international des Frères musulmans est en train d'étendre ses tentacules, en vue d'asseoir un nouveau règne, en s'appuyant sur une monarchie à géométrie variable, celle du Qatar. Les Saoudiens veulent bien (ré) islamiser le monde entier, mais à leur rythme, et selon leurs propres règles de conduite.
    En matière de conduite, et de conduite automobile justement, il y a des règles que les femmes saoudiennes ne peuvent plus supporter, et elles s'emploient à les transgresser, à intervalles réguliers. Samedi dernier, plusieurs activistes saoudiennes ont appelé les femmes à lancer un nouveau défi aux autorités, en prenant le volant dans les rues de leurs villes et villages. Les autorités saoudiennes ont lancé une sévère mise en garde aux femmes qui s'enhardiraient à prendre le volant, en les menaçant des foudres de la loi. Et il semble bien que ces avertissements aient eu, en partie, raison de la détermination des automobilistes activistes. A Riyadh, la police, bien faite sur ce point, a quadrillé et bouclé tous les quartiers susceptibles d'abriter des conductrices irrespectueuses. Ce qui a eu pour effet de réduire l'ampleur des défis et de leur impact à l'étranger, notamment par le canal habituel des réseaux sociaux et des vidéos. De rares images, montrant des femmes saoudiennes au volant, ont donc circulé sur la toile, mais sans le déferlement annoncé et attendu en pareilles circonstances. Seulement, une donnée inattendue, sous la forme d'un clip, a faussé d'entrée les calculs des conservateurs et assuré un succès inespéré de l'opération. Ce clip est l'œuvre d'un jeune artiste saoudien, Ala Wardi, qui a parodié un tube célèbre de Bob Marley «No Woman, No cry», en le transformant en «No Woman, No Drive». Avec trois de ses amis, Ala s'adresse, à capella et en anglais, à la femme saoudienne, en lui disant à peu près ceci : «Non, femme, ne conduis pas ! Souviens-toi comme il est agréable de s'asseoir à l'arrière de la voiture familiale, protégeant ainsi tes ovaires (2) et ta santé et te permettant de donner la vie à des générations futures. Jette au loin ces clés de voiture (…) et rappelle-toi combien d'âmes nous avons perdues accidentellement sur les autoroutes (...) Non, petite sœur, ne touche pas à ce volant, un chauffeur pourra te conduire où tu veux. Non, femme, ne conduis pas ! Ton seul moyen de transport, ce sont tes jambes, que tu utiliseras surtout à la maison pour préparer le dîner que je partagerai avec toi. Non, femme, ne conduis pas, et tout ira très bien !»
    Cette interdiction de conduire imposée aux femmes saoudiennes est particulièrement ciblée par le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies qui vient de rappeler à l'ordre la monarchie saoudienne. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, amis traditionnels de l'Arabie saoudite, ont été les plus critiques à l'égard de Riyadh, notamment sur les libertés individuelles. Le représentant britannique a ainsi expressément demandé que soit abolie la loi entérinant la suprématie de l'homme sur la femme et la tutelle masculine sur cette dernière. Incidemment, on peut signaler que pour l'égalité homme-femme, l'Arabie saoudite est classée 127e, sur un total de 136 pays, selon le rapport mondial sur l'écart entre les genres, établi par le Forum économique mondial. Mais, me direz-vous, et l'Algérie dans tout ça ? Eh bien, elle est (nous sommes) 124e, mais c'est un classement contestable et orienté. Il ne tient pas compte du fait que nos femmes peuvent conduire des automobiles, aussi mal que les mâles, obtenir un permis aussi rapidement, sans avoir besoin de connaître le code. Pas celui de la famille, qui est une affaire autrement plus compliquée, mais l'autre, le code le moins respecté sur nos routes.

    (1) Inspiré par cette déclaration du tout-puissant nouveau chef du FLN, à la Une d'un quotidien : «Le DRS, faiseur de rois, c'est fini.» Malheur à nous : si le dernier roi, c'est Bouteflika, cela veut dire qu'on n'aura plus le choix, comme avec Algérie Télécom. Si ce n'est lui, c'est donc…
    (2) Les théologiens qui ne sont jamais à court d'arguments, religieux ou autres, ont fait intervenir des médecins pour expliquer les effets néfastes de la conduite automobile sur la santé du nouveau-né, surtout chez la femme enceinte. Permis d'enfanter, oui, permis de conduire, non !

    Par Ahmed Halli
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Dans cette affaire de conduite automobile par les femmes saoudiennes, le wahabisme a montré son crétinisme au grand jour. Il y a d'autres questions vitales qu'il passe sous silence telle que la purification des lieux saints musulmans (et chrétiens) d'Al-Qods et de la Palestine de la souillure sioniste!!

    L'idéologie idiote et insensée (anti-islam) qu'est le wahabisme ne peut, en aucun cas, représenter l'Islam.

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    • #3
      L 'idéologie idiote et insensée (anti-islam) qu'est le wahabisme
      .
      je suis de ton avis

      Cette hérésie qui est le wahhabisme , " traficotée " par les anglais ( dont l instigateur , le prince d Arabie ," Lawrence " ?? ) représente carrément la face cachée des Ibn Saouds , les faux dévots Rois -maudit ..
      A qui sait comprendre , peu de mots suffisent

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      • #4
        C'est plus une affaire de coutumes et traditions que de religion , les saoudiens essaient de se justifier en utilisant le religion , ce qui nuit beaucoup a la religion , en sont-ils conscients ?

        la majorité des pays dans le monde ont été confrontés à ce genre de problème, tous l'on dépassé , reste plus que l’Arabie saoudite !

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