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Criminalité financière : l’Algérie rappelée à l’ordre par le GAFI

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    Criminalité financière : l’Algérie rappelée à l’ordre par le GAFI


    le 28.10.13
    D’actualité, les insuffisances stratégiques aux normes mondiales de Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ((LBC/CFT), identifiées dans plus d’une dizaine de pays, l’Algérie à leur tête, le sont toujours.

    «En dépit de l’engagement politique de haut niveau de l’Algérie à travailler avec le GAFI pour corriger ses défaillances stratégiques d’AML/CFT, l’Algérie n’a pas accompli le progrès suffisant en mettant en application son plan d’action dans les chronologies établies et certaines insuffisances stratégiques demeurent». Le constat, peu glorieux, du Groupe d’action financière (GAFI), organe chargée du suivi au niveau international des progrès réalisés en matière d’application et de conformité à ces normes, dont il est lui-même l’auteur, et qui ont vocation à être appliquées par tous les pays du monde, est sans appel : les juridictions nationales ne parviennent pas à combler, avec l’efficacité attendue, les failles dans la mise en œuvre du plan d’action anti LBC/CFT.

    L’Algérie, qui, faut-il le souligner, est membre fondateur du Groupe d’action financière pour le Moyen-Orient (GAFI-MOAN), présente toujours un risque pour le système financier international. Il est maintenu dans les listes négatives du GAFI et continuera à faire l’objet de suivi dans le cadre de son processus permanent de conformité mondiale aux normes de LBC/FT. Ainsi en a jugé et décidé, lors de sa dernière réunion, tenue il y a quelques jours à Paris, cet organisme intergouvernemental.

    Au même titre que le Pakistan, l’Ethiopie, le Kenya, la Syrie, la Tanzanie, la Turquie, l’Indonésie, la Corée…, l’Algérie devrait prendre sérieusement conscience des risques résultant des insuffisances persistantes dans l’application de mesures législatives, réglementaires et opérationnelles de LBC/CFT, insiste le GAFI dans une déclaration publique faite au terme de la réunion d’octobre à Paris.
    Car, quatre mois auparavant - juin 2013 - c’est un «rappel à l’ordre», quasiment le même, qu’avait essuyé l’Algérie, lorsqu’à partir de la capitale norvégienne, Oslo, le GAFI l’avait enjointe de respecter les engagements, pris par écrit au plus haut sommet de l’Etat, d’apporter des réponses coordonnées et concrètes à la vulnérabilité, au plan opérationnel, des règles universelles de LBC/CFT. «Bien que l’Algérie se soit engagée à un haut niveau politique à travailler avec le GAFI et le GAFI-MOAN afin de corriger ses défaillances stratégiques en matière de LBC/FT, le GAFI n’a pas encore l’assurance qu’elle a réalisé des progrès suffisants dans la mise en œuvre de son plan d’action élaboré avec le GAFI».

    Des progrès pour le Maroc et le Nigeria

    Dans le continent africain, le GAFI considère le Maroc et le Nigeria comme de «bons élèves» de par les progrès «significatifs» accomplis dans le traitement des défaillances stratégiques en matière de LBC/FT, identifiées dans leurs plans d’actions respectifs. Retirés de la liste négative du GAFI, ces deux pays ne sont plus soumis au processus permanent de surveillance de la conformité en matière de LBC/FT. Et c’est avec leurs organismes régionaux de type GAFI respectifs qu’ils continueront désormais à travailler afin de traiter l’ensemble des lacunes en matière LBC/FT identifiées dans leurs rapports d’évaluation mutuelle, a-t-on appris.

    Une fois annoncée, la nouvelle a fait retentir un grand ouf de soulagement chez nos deux voisins immédiats, celui de l’Ouest en particulier. Et pour cause : le risque élevé qui pesait sur l’économie du royaume et l’ensemble de son secteur financier est en passe de se dissiper et l’ambition de faire de sa capitale Casablanca une puissante place financière internationale est de moins en moins compromise, se félicite l’Unité de traitement du renseignement financier (UTRF). Quant à sa semblable algérienne, la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), d’autres pas restent à franchir surtout en termes de mécanisme opérationnel pour répondre de manière convaincante aux observations des contrôleurs et évaluateurs, intransigeants, du GAFI.

    L’engagement politique exprimé dans ce sens par les autorités algériennes doit être matérialisé par des actions concrètes, susceptibles de rapprocher encore plus le dispositif national anti blanchiment d’argent, financement du terrorisme et autres menaces liées, des recommandations du GAFI. Publiées en 1990, ces dernières, faut-il le souligner, ont été révisées en 1996, 2001, 2003 puis en 2012. Et afin d’assurer qu’elles restent d’actualité et pertinentes, viennent d’y être plus récemment introduites de nouvelles règles relatives notamment à la connaissance des clients, à l’évaluation des risques et aux délits sous-jacents à l’infraction de blanchiment.

    Naima Benouaret
    El Watan
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