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Benchicou: Pour voter Bouteflika, ignorez le prix du poulet !

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  • Benchicou: Pour voter Bouteflika, ignorez le prix du poulet !

    Pour voter Bouteflika, ignorez le prix du poulet !
    Mohamed Benchicou


    Si la cote du président Bouteflika était alignée sur celle du dinar, elle aurait baissé de 35 % en cinq ans, ce qui est énorme pour un postulant à un quatrième mandat, m'a récemment confié un économiste étranger dont, à vrai dire, je ne mesurais pas qu'il pouvait nous être à ce point étranger.
    Nous autres Algériens, Dieu merci, sommes épargnés de ces tracasseries démocratiques occidentales, qui imposent aux dirigeants de soigner leur cote de popularité, pour rester dans la bonne estime des électeurs et aux administrés de veiller à toujours être gouvernés avec le bon sens.

    N’étant consultés ni sur l’état de santé du chef de l’État, ni sur sa désignation ni encore moins sur sa reconduction, nous sommes dispensés de la pénible tâche d'évaluer ou de contrôler la gouvernance et, en retour, le président, élu sans notre concours, règne sans rien nous devoir. À certaines grandes occasions patriotiques cependant, nous faisons mine de jouer un rôle dans la désignation de nos dirigeants qui, en bons sparring-partners, simulent de gouverner pour notre bien.

    Ce privilège, exclusif aux bonnes autocraties, s'ajoute à celui d’être parfaitement gouvernables à partir d'un lit d'hôpital. Du reste, la question de savoir si le président algérien est toujours apte à gouverner, ne tourmente que les observateurs occidentaux qui en sont encore à l'idée éculée, qu'un gouvernement est une nécessité. Chez nous, nous avons fini par nous ranger à l'idée qu'un gouvernement est un luxe trop onéreux pour le service qu'il rend.
    Prenez les estimables Amar Ghoul et Amara Benyounès dont la fonction théorique, celle pour laquelle, du moins, ils sont payés, est de construire des routes et toutes sortes d'autres infrastructures, mais dont l'occupation réelle se résume à faire l'éloge des « réalisations » des 15 années de Bouteflika. On ignore si parmi ces « réalisations », ils comptabilisent les 35 % de la dévalorisation du dinar, mais l'autre ministre, chargé lui, des finances de la République, se charge de nous faire prendre, sur ce sujet, des vessies pour des lanternes. Monsieur Karim Djoudi nous assure, sans rire, qu'il n'y a pas « dévaluation » mais seulement « dépréciation » du dinar, le distinguo revenant à dire que les autorités monétaires mondiales, contre l'avis des dirigeants algériens, ont fixé la cotation du dinar à sa valeur réelle, c'est-à-dire celle de l'économie où l'on ne produit plus rien et où l'on importe tout.

    Ce jeu de mots grotesque à défaut d'être habile, équivaut à dire la même chose puisque les dévaluations sanctionnent les dépréciations, de fait de la monnaie nationale par rapport au dollar et à l'euro, mais Monsieur Djoudi aura tenté, par ce galimatias, de sauver les apparences, ne pouvant sauver l'honneur d'une équipe qui a lamentablement échoué dans la gestion économique d'un pays où l'argent était tombé à flot par la grâce de la hausse du prix du pétrole. Dévaloriser la monnaie nationale aurait été une excellente idée, s'il y avait des produits algériens à vendre sur le marché international. Mais voilà : en 15 années, le régime algérien a dépensé 800 milliards de dollars pour les seules importations, sans abaisser d'un iota la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures ! Un exploit !

    L'Algérie, celle-là qui devait être celle de la fierté et de la dignité, est aujourd'hui le dépotoir de toutes sortes de quincailleries qui s'y entassent. Renault va y produire une voiture pour bicot (la Renault Symbol n'est pas commercialisée en Occident ), les Émirats vont nous construire un parc d'attraction avec notre propre argent et, dans les tous prochains jours, la semoule, le sucre, l’huile, le poulet, tout ça va coûter plus cher à cause de ce satané dinar que le gouvernement du pays de Novembre n'a pu, en dépit du grand serment, protéger des mafias.

    Alors un conseil : pour être un bon partisan du quatrième mandat, faites comme Amar Ghoul et Amara Benyounès : mangez de l'agneau !

    Le Matin DZ
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