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1er Novembre 1954 : Le sens de l’histoire

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  • 1er Novembre 1954 : Le sens de l’histoire

    «A vous qui êtes appelés à nous juger...» C’est par cette phrase, pleine de significations et de symboles, que la Proclamation du 1er Novembre 1954, s’adressa au peuple algérien et aux militants sur la légitimité et la justesse de notre lutte de Libération nationale.

    Tout a commencé lorsque des militants, anciens membres de l’Organisation Spéciale (OS), mise en place en 1946 et démantelée par la police en 1950, ont décidé de se regrouper et de déclencher le combat révolutionnaire.
    Le MTLD qui était divisé en deux fractions antagonistes, ne pouvant venir à bout des querelles, aura permis à quelques anciens de l’OS de créer le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA) qui comprenait au départ cinq membres : Mohamed Boudiaf, Mostefa Benboulaïd, Larbi Ben M’Hidi, Rabah Bitat et Didouche Mourad avant que Krim Belkacem, qui tenait le maquis en Kabylie, ne les rejoigne.
    Ce comité rallie à son projet Ahmed Ben Bella, Hocine Aït Ahmed et Mohamed Khider qui étaient au Caire. Ce sont ces neuf hommes qui prendront l’initiative de l’insurrection armée.
    Entre messalistes et centralistes, la scission est consommée. Le 10 octobre 1954, les six membres du CRUA présents à Alger décident de déclencher la lutte. Ils créent l’aile politique appelée FLN et l’aile militaire dénommée ALN. La date de l’insurrection est fixée au lundi 1er Novembre 1954.
    Deux mois plus tôt, les six s’étaient répartis les zones ou wilayas qu’ils venaient de mettre en place.
    Le mouvement de rénovation du FLN, offrira la possibilité à l’ensemble des patriotes de toutes les couches sociales et obédiences partisanes de rallier a titre individuel, à la cause nationale pour la renaissance d’un «Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques».
    Au matin du 1er Novembre 1954, les armes ont pris le dessus à travers l’ensemble du territoire, sonnant le glas d’une époque coloniale qui s’était illustrée par tant de crimes, de parjures et d’atteintes aux valeurs les plus sacrées de l’humanité.
    Une Révolution faite d’héroïsme et de foi qui va consigner en lettres de sang et d’or, une page glorieuse de notre histoire.
    Que d’insurrections populaires ont eu lieu, depuis la résistance contre le système de l’injustice et de la terreur coloniale d’un guerrier affilié à la zaouïa Qadiria, l’Emir Abdelkader. La continuité de l’action résistante reflète si bien la logique d’une Nation fière de son passé.
    Novembre 1954 - Juillet 1962, telle fut la période de lutte d’un peuple décidé à recouvrer sa liberté et son indépendance. Une période qui vit la chute d’une République et où deux millions de soldats français se sont échinés en Algérie pour partir en guerre dont un douloureux et exorbitant tribut d’un million et demi de chouhada a été payé par le peuple. Que d’atrocités vécues par nos compatriotes. L’attachement des Algériens à leur patrie et à leur disposition inconditionnelle à la défendre, les armes à la main, obligea les Français à remettre en cause leur fausse conception de la réalité.

    Un lourd tribut payé à la liberté
    La Révolution de Novembre 54 est devenue un modèle incontestable par son organisation, sa discipline et son efficacité, mais aussi par les sacrifices sans cesse consentis.
    Pour la seule ferme Ameziane de Constantine, de 1957 à février 1961, plus de 108.175 personnes y ont subi la torture, soit plus de 500 torturés par semaine, une véritable usine à torture. Ce n’est pas le seul lieu de persécutions atroces. De la gégène à l’asphyxie par le gaz, à la baignoire, à tous les types d’atteinte à la dignité des hommes, la torture est toujours abjecte. Mais l’atrocité de la guerre ne s’arrête point à la torture. Elle s’étend à celle du nombre. C’est ainsi qu’en 1959, un rapport officiel fait état d’un million de regroupés dans les camps de concentration. Les Algériens mouraient de différentes manières. Des dizaines de milliers de personnes ont été décimées par les mines antipersonnel sans compter celles qui sont restés handicapées à vie.
    L’enfermement sans jugement était devenu monnaie courante. L’assignation à résidence des militants nationalistes était la règle, les déplacements massifs des populations et les emprisonnements tous azimuts relevaient du plus fol arbitraire. La France a eu recours à tous les moyens et subterfuges pour falsifier la réalité. Des ouvrages tels que La Question, La Gangrène, Nuremberg pour l’Algérie, La mort de mes frères, n’apparaissent que tardivement alors que la censure frappe des films comme Algérie en flammes de René Vautier, les Statues meurent aussi d’Alain Resnais ou Murielle et encore, Octobre à Paris de Jacques Panijel, J’ai huit ans, drame psychologique de Yann le Masson. L’opinion progressiste française se mobilise contre la sauvagerie de la guerre.
    Les intellectuels tels que François Mauriac, Jean-Paul Sartre, Jacques Vergès, les porteurs de valises du réseau Jeanson pour ne citer que ces exemples, se mettent de la partie pour aider le peuple algérien dans sa lutte contre le colonialisme.
    Après cinq ans d’une guerre cruelle, le général de Gaulle comprend l’impossibilité pour la France d’aller plus loin sur le chemin hasardeux de la guerre. Il appelle à l’autodétermination et dira : «Si je ne résous pas cette affaire, personne ne le fera à ma place, la guerre civile s’installera et la France perdra».
    De Gaulle comprenait le danger. L’OAS, à elle seule, avait tué plus de 6.000 hommes et femmes, selon l’un de ses responsables, sans compter la terre brûlée et la destruction massive de tout ce qui est mémoire de notre peuple.

    L’aboutissement d’un long processus de maturation
    Le président Benyoucef Benkhedda ne cessait de répéter que «le 1er Novembre 1954 n’est pas une rupture avec le passé ; il n’est pas une irruption spontanée. C’est l’aboutissement d’un long processus de maturation. C’est dans la filiation des idées de l’ENA, du PPA et du MTLD que le FLN tire ses références».
    Déjà en 1945, les prémices d’un tel bouleversement étaient clairement prévisibles à l’observateur, car le lien entre les événements de mai 1945, et le départ de la Révolution en Novembre 1954, est tellement étroit.
    Effectivement, le 8 mai 1945 était la manifestation de l’état d’esprit d’un peuple avec cette différence qu’en 1945, il croyait encore en la possibilité de recouvrer ses droits par des moyens pacifiques, alors qu’en novembre 1954, il était décidé, instruit par son premier échec, à ne plus commettre d’erreurs et à utiliser les moyens adéquats capables de faire face à la force qu’on lui a toujours opposée.
    En novembre 1954, toutes les conditions étaient réunies, concrétisées en deux forces aussi décidées l’une que l’autre : d’une part, un peuple disponible, ayant gardé intact son énorme potentiel révolutionnaire et d’autre part, une avant-garde militante, issue de ce peuple dont elle partageait les expériences quotidiennes, les peines et les déboires.
    C’est de cette conjonction intime que naquit la Révolution algérienne.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Union sacrée sous la bannière du FLN
    A la différence d’autres révolutions, le FLN, dès sa naissance, se dégageait nettement de tous les partis politiques auxquels il faisait en même temps appel pour rejoindre ses rangs sans condition ni préalable d’aucune nature.
    Cette position en clair signifie que le 1er Novembre ouvrait une ère nouvelle d’union nationale et condamnait implicitement toutes les divisions et oppositions partisanes incompatibles avec la révolution naissante. Il faut retenir également le souci des premiers hommes de la Révolution d’introduire un autre esprit, d’autres méthodes et surtout une conception neuve tant en ce qui concerne les idées que l’organisation ou les hommes.
    La Révolution du 1er Novembre décréta le principe de la collégialité, condamnant à jamais le culte de la personnalité, générateur de discorde et nuisible, quelle qu’en soit la forme, à l’avenir d’un jeune peuple qui a besoin de tous ses hommes, de toutes ses ressources et d’une politique claire et franchement engagée qui ne peut être l’affaire d’un homme, aussi prestigieux soit-il, mais de toute une équipe d’hommes décidés, vigoureusement articulés en une organisation bien définie, disposés à donner le meilleur d’eux-mêmes avant de se faire prévaloir de tout titre, de toute légitimité et encore moins de droits acquis ou de prééminence de tout genre.
    Partie intégrante et motrice de la formidable vague de fond qui secoue l’Afrique et l’Asie, l’Amérique du Sud, la Révolution algérienne, dès son début, s’est classée par rapport aux lignes de force de l’échiquier mondial.
    Enfin, son caractère populaire et patriotique, sa coloration anticolonialiste, son orientation démocratique et sociale, sa position dans le Maghreb arabe et son appartenance à la sphère de civilisation arabo-islamique sont autant de traits marquants que porte la Révolution algérienne dès sa naissance et qui détermineront son évolution et conditionneront son devenir.
    M. Bouraib

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    Novembre, 59 ans après
    l 59 ans après le déclenchement de la glorieuse Révolution de 1954, l’esprit de Novembre est en l’état. N’en déplaise aux détracteurs attitrés de l’Algérie éternelle, en mal de propagande tendancieuse et tentant toujours de faire accroire que le pays est en panne de nationalisme, les valeurs que cette Révolution véhicule sont même d’actualité.
    La génération post indépendance qui a fait sienne la cause de ses aînés, celle de la défense des principes de liberté et de justice, a magistralement assuré et assumé la continuité. Les forces nationales, de quelque obédience qu’elles soient, sacralisent le message de Novembre. Les partis de l’opposition ou ceux au pouvoir revendiquent tous leur attachement. Les historiens ne manqueront certainement pas de consigner que la farouche résistance d’un peuple esseulé face à l’islamisme politique et le rejet de ses desseins obscurantistes ont valeur d’une révolution réitérée pour défendre l’Etat alors menacé dans ses fondements républicains. 59 ans après, l’Algérie, qui a prouvé à la face du monde ses capacités à se relever des grandes épreuves, a montré au reste du monde qu’en dépit d’une tragédie nationale, que Dieu seul sait quantifier, qu’elle s’est relevée comme seules les grandes nations savent le faire. Le reste, tout le reste, est une sorte de suite logique dans le parcours édificateur que s’approprie le génie populaire pour lui conférer sa sacralité. L’Algérie qui célèbre le 59e anniversaire de la Révolution du 1er Novembre, c’est l’Algérie de la reconstruction, des réformes profondes, et de la démocratisation. Des œuvres exaltantes les unes autant que les autres, mais, il faut le souligner avec force, qui s’inscrivent en droite ligne du projet de société « novembriste ».
    L’occasion est certes opportune pour rendre un hommage marqué à l’ANP dont l’engagement dans la défense de la République ne souffre aucune ambiguïté. Les réalisations nombreuses inscrites à l’actif du pays post-tragédie ne sont assurément pas des moindres et constituent pas moins un motif de fierté pour tout Algérien. Les échéances à venir dans les domaines socioéconomique et politique sont aussi importantes pour planter de nouveaux jalons dans la voie du renouveau national. Ceux-ci viendront consolider les avancées multiples déjà engrangées sous l’impulsion de l’action publique, voire d’une gouvernance qui rompt avec la gestion d’antan. Au-delà de son impact socio-économique escompté, l’investissement injecté dans le développement national et dans la relance de la machine économique est tout aussi d’une portée politique évidente et qui puisse restituer au pays la liberté de décision.
    Les correctifs apportés de temps à autre aux stratégies ne dévient pas des fondements de la politique de construction d’un pays démocratique où règne le droit et où les libertés sont garanties. L’Algérie, qui a parcouru un bon bout de chemin sur la voie de la refondation et se construit sans discontinuer dans ses quatre points cardinaux, a résolument mis le cap sur un Etat fort de son économie, de ses institutions et de ses ressources humaines ; un Etat qui pourra résister aux effets de conjonctures.
    S. Lamari
    L MOUDJAHID
    E
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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