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Écrit par Kahina Sidhoum
L’incident diplomatique provoqué par Rabat en rappelant son ambassadeur en poste à Alger est-il un message adressé aux Etats-Unis ? C’est ce que croit savoir le politologue marocain Monjib Maati en affirmant à notre confrère TSA que le secrétaire d’Etat américain John Kerry est considéré par les Marocains comme un responsable «pro algérien» et plutôt hostile aux thèses marocaines sur le Sahara occidental.
Le chercheur fait certainement allusion à la proximité que cultive depuis longtemps M. Kerry avec la Fondation Kennedy qui ne cesse, depuis 2012, de rappeler la situation alarmante des droits de l’Homme dans les territoires sous domination marocaine. De ce point de vue, il n’a pas tort même s’il y a forcément une distance entre ce que pense l’homme politique et ce que considère comme pertinent géopolitiquement l’administration Obama à laquelle il appartient. Sous cet angle, il est à peu près sûr qu’il n’y aura pas de la part du secrétaire d’Etat des déclarations dans un sens à présenter le dossier sahraoui d’une manière tranchée et donnant tort à Rabat. Il faudrait dans ce cas un bouleversement de toutes les données de la politique étrangère américaine au Maroc et qui consiste depuis une vingtaine d’années au moins à ne pas bousculer le royaume marocain, partenaire «stratégique», sur un terrain à partir duquel il a bâti toute sa légitimité depuis l’occupation en 1975 des territoires sahraouis et à propos duquel tout ébranlement peut lui coûter cher dans un contexte par ailleurs plombé par les questions économiques et sociales. Pour autant, il y a une véritable «nouveauté Kerry» dans le paysage des relations entre Washington et le Maghreb. En avril dernier, les Etats-Unis ont présenté sous la houlette de John Kerry, au Conseil de sécurité de l’ONU, un projet de résolution préconisant d’élargir le mandat de la Minurso au Sahara occidental au contrôle des droits de l’Homme. L’idée n’a pas été du tout du goût de Rabat qui se sentait comme avoir été trahi par son vieil et grand allié. Le Maroc, souvenons-nous, a même annulé des exercices militaires conjoints qui étaient programmés bien avant cet incident diplomatique. Tout récemment, début octobre, l’équipe de John Kerry au département d’Etat avait transmis à une sous-commission du congrès américain un rapport très critique sur les droits de l’Homme au Sahara occidental que le Maroc a qualifié de «partial, réducteur et déséquilibré».
Ces deux actions avaient été interprétées par les observateurs à Washington, comme à Rabat, pour reprendre les déclarations du politologue Mojib Maatin, comme étant les indicateurs d’un sensible changement de la position des Etats-Unis à l’égard de leur allié marocain, et ce, depuis l’arrivée du président Obama à la Maison-Blanche, en janvier 2009. Le chef de la diplomatie américaine ne sera donc pas tout à fait à l’aise durant son premier voyage dans la région maghrébine, dit-on. Pour sa part, l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental,
Christopher Ross, a présenté au Conseil de sécurité son compte-rendu sur la question sahraouie en suggérant le lancement de négociations basées sur des «échanges bilatéraux discrets et séparés» entre lui et chacune des deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario). M. Ross a tenu ces consultations à huis clos avec l’organe de décision de l’ONU suite à la tournée qui l’a mené du 7 au 25 octobre dernier dans la région. Selon le communiqué publié par l’ONU à l’issue de cette réunion, M. Ross a informé le Conseil de sécurité qu’il avait l’intention de retourner dans la région dans les prochaines semaines afin de poursuivre «une nouvelle approche qui permette de mettre fin à ce conflit» dans les territoires sahraouis occupés.
REPORTERS.DZ
L’incident diplomatique provoqué par Rabat en rappelant son ambassadeur en poste à Alger est-il un message adressé aux Etats-Unis ? C’est ce que croit savoir le politologue marocain Monjib Maati en affirmant à notre confrère TSA que le secrétaire d’Etat américain John Kerry est considéré par les Marocains comme un responsable «pro algérien» et plutôt hostile aux thèses marocaines sur le Sahara occidental.
Le chercheur fait certainement allusion à la proximité que cultive depuis longtemps M. Kerry avec la Fondation Kennedy qui ne cesse, depuis 2012, de rappeler la situation alarmante des droits de l’Homme dans les territoires sous domination marocaine. De ce point de vue, il n’a pas tort même s’il y a forcément une distance entre ce que pense l’homme politique et ce que considère comme pertinent géopolitiquement l’administration Obama à laquelle il appartient. Sous cet angle, il est à peu près sûr qu’il n’y aura pas de la part du secrétaire d’Etat des déclarations dans un sens à présenter le dossier sahraoui d’une manière tranchée et donnant tort à Rabat. Il faudrait dans ce cas un bouleversement de toutes les données de la politique étrangère américaine au Maroc et qui consiste depuis une vingtaine d’années au moins à ne pas bousculer le royaume marocain, partenaire «stratégique», sur un terrain à partir duquel il a bâti toute sa légitimité depuis l’occupation en 1975 des territoires sahraouis et à propos duquel tout ébranlement peut lui coûter cher dans un contexte par ailleurs plombé par les questions économiques et sociales. Pour autant, il y a une véritable «nouveauté Kerry» dans le paysage des relations entre Washington et le Maghreb. En avril dernier, les Etats-Unis ont présenté sous la houlette de John Kerry, au Conseil de sécurité de l’ONU, un projet de résolution préconisant d’élargir le mandat de la Minurso au Sahara occidental au contrôle des droits de l’Homme. L’idée n’a pas été du tout du goût de Rabat qui se sentait comme avoir été trahi par son vieil et grand allié. Le Maroc, souvenons-nous, a même annulé des exercices militaires conjoints qui étaient programmés bien avant cet incident diplomatique. Tout récemment, début octobre, l’équipe de John Kerry au département d’Etat avait transmis à une sous-commission du congrès américain un rapport très critique sur les droits de l’Homme au Sahara occidental que le Maroc a qualifié de «partial, réducteur et déséquilibré».
Ces deux actions avaient été interprétées par les observateurs à Washington, comme à Rabat, pour reprendre les déclarations du politologue Mojib Maatin, comme étant les indicateurs d’un sensible changement de la position des Etats-Unis à l’égard de leur allié marocain, et ce, depuis l’arrivée du président Obama à la Maison-Blanche, en janvier 2009. Le chef de la diplomatie américaine ne sera donc pas tout à fait à l’aise durant son premier voyage dans la région maghrébine, dit-on. Pour sa part, l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental,
Christopher Ross, a présenté au Conseil de sécurité son compte-rendu sur la question sahraouie en suggérant le lancement de négociations basées sur des «échanges bilatéraux discrets et séparés» entre lui et chacune des deux parties au conflit (Maroc et Front Polisario). M. Ross a tenu ces consultations à huis clos avec l’organe de décision de l’ONU suite à la tournée qui l’a mené du 7 au 25 octobre dernier dans la région. Selon le communiqué publié par l’ONU à l’issue de cette réunion, M. Ross a informé le Conseil de sécurité qu’il avait l’intention de retourner dans la région dans les prochaines semaines afin de poursuivre «une nouvelle approche qui permette de mettre fin à ce conflit» dans les territoires sahraouis occupés.
REPORTERS.DZ
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