Dans un pays démocratique comme la France, les hauts gradés campent dans leur quartiers généraux et ne se mêlent ni de politique ni d'économie. Leurs champs d'actions se limitent aux questions de Défense. En Algérie, il en va tout autrement.
Un Général algérien est un potentat parmi des potentats. C'est lui le maître partout. Et dans tous les secteurs d'économie , c'est lui qui fait la pluie et le beau temps. Il est ainsi impossible pour l'investisseur lambda d'écouler ses produits sur un marché sans passer par lui.
C'est la règle. C'est un passage obligé. C'est à prendre ou à laisser. Au port d'Alger, par exemple, l'importation des produits de l'étranger est soumise à un véritable racket savamment concocté par la junte militaire composée de quelques dizaines de généraux qui ont la mainmise sur un large pan de l'économie nationale.
Les intermédiaires travaillant pour le compte des généraux ( dans une sorte de système à l'identique des structures mafieuses) imposent aux investisseurs le payement de bakchichs. Ceux qui refusent voient leurs marchandises immobilisées au port pour une durée indéterminée, souvent jusqu' à l'obsolescence.
En Algérie, un Général c'est d'abord un affairiste. Évoluant dans un système où le militaire protège l'économique, il amasse des fortunes en devises toutes destinées à des placements dans des paradis fiscaux. Le peuple, lui, est réduit à la portion congrue
03 novembre 2013 | Par Rachid Barbouch
mediapart
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