Annonce

Réduire
Aucune annonce.

«Caledoun», une des plus sombres pages du colonialisme français

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • «Caledoun», une des plus sombres pages du colonialisme français

    «Caledoun». Ce vocable déformé, pas très courant en Algérie, évoque pourtant l’une des plus sombres pages du colonialisme français.

    En Kabylie surtout. C’est la terre d’accueil dans son état presque sauvage, où étaient déportés des centaines d’Algériens après l’insurrection d’El Mokrani cheikh Ahedad, en 1871.

    Une vieille histoire méconnue ou presque, qui s’est transmise de génération en génération par voie orale. La Nouvelle-Calédonie, cette colonie française du Pacifique, évoque de bien mauvais souvenirs à beaucoup de familles qui ont connu le déchirement et le déracinement. On parle certes du sinistre bagne de Bourail, mais rarement de l’histoire déchirante de ces Algériens déportés là-bas comme du bétail, coupables de s’être rebellés contre les fameux décrets d’Adolphe Crémieux et la dépossession arbitraire de leurs terres. Ils y opposeront une résistance, mais le combat était inégal. Nos braves aïeuls allaient payer chèrement leur
    courage : déportation en Nouvelle-Calédonie avec un aller simple pour nombre d’entre eux…C’est cette histoire tragique que nous raconte Rachid Sellal dans le tout premier livre sur les déportés écrit par un Algérien.

    Au hasard d’un voyage professionnel qui l’avait mené à Nouméa, le 21 août 2004, l’ingénieur Rachid Sellal a été forcé de s’improviser historien pour faire, si possible, toute la lumière sur ce chapitre mal connu de notre histoire avec la France coloniale. Il effectuera des allers-retours en Nouvelle-Calédonie pour y rencontrer les descendants de cette communauté algérienne, certes, «calédonisée», mais tout de même restée algérienne, plus d’un siècle après le grand exil forcé de leurs parents.

    C’est une enquête historique très intéressante que nous propose Rachid Sellal dans son livre intitulé fort judicieusement Caledoun, qui vient d’être publié à Casbah Editions.

    Tout au long des 155 pages, le lecteur verra défiler des noms (Aziz Ben cheikh Haddad, Boumezrag Mokrani, Miloud Ben Abdellah, Abdelkader Boufenache, Bernard Salem et Jean-Pierre Aïfa…) qui racontent l’histoire des déportés et celle de leurs descendants. Vous vous familiariserez aussi avec des lieux pas très hospitaliers (Bourail, Essadiou Nouméa Teremba, Ourou, l’île des Pins…) qui ont accueilli ces Algériens «d’outre-mer». Rachid Sellal nous donne à lire une histoire construite autour de destins croisés des déportés algériens jugés et exilés vers la Nouvelle-Calédonie à partir de 1873.

    C’est une histoire poignante et fascinante qui s’est appuyée sur la fameuse émission en plusieurs parties du réalisateur Saïd Oulmi, «Les témoins de la mémoire», qui, lui-même s’était basé aussi sur le témoignage de Mohamed Seddik Touati, un ancien haut responsable algérien de la Banque islamique de développement, qui a découvert fortuitement l’existence de cette communauté. Rachid Sellal verse à son tour des documents et des photos inédits qui vont sans doute ouvrir d’autres pistes de recherche sur les bagnards algériens de «Caledoun». A lire et à faire lire absolument.


    Hassan Moali- El Watan

  • #2
    Seddik Taouti (Allah irahmou) a l'un des premiers (si ce n'est le premier) à parler de cette tragédie dans son livre "Les Déportés algériens en Nouvelle-Calédonie" (Dar El Ouma 1995)
    Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

    Commentaire

    Chargement...
    X