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Par La Tribune
ven 22 sep, 9h30
Des rencontres entre les présidents américain et chinois sont prévues chaque semestre. Les griefs de Pékin ne manquent pas.
Le secrétaire américain au Trésor n'a pas traîné : pour son premier voyage officiel en Chine depuis sa nomination, il vient d'annoncer la mise en place d'un programme de rencontres semestrielles entre les présidents chinois et américain. Celui-ci devrait débuter par la visite de George W. Bush dans la capitale chinoise avant la fin de l'année. Le passé de Henry Paulson - il a effectué près de soixante-dix voyages en Chine avec à la clé un carnet de visite conséquent - pèse visiblement dans cette volonté de placer le dialogue bilatéral à un haut niveau. " La relation entre les Etats-Unis et la Chine est la plus importante relation écono-mique bilatérale dans le monde d'aujourd'hui ", s'est enthousiasmé Henry Paulson lors de son arrivée sur le sol chinois. " C'est la raison pour laquelle nous avons créé ce dialogue sans précédent. "
Ces rencontres semestrielles auront pour objectif premier de calmer la colère des élus et des industriels américains. Leurs remontrances vis-à-vis de Pékin concernent avant tout la valeur de la monnaie chinoise, le yuan ou renminbi, qu'ils estiment largement sous-évalué, ce qui avantagerait les produits chinois à l'exportation et creuserait le déficit commercial de Washington. Second motif récurrent de plainte : le non-respect de la propriété intellectuelle. Enfin, les Américains critiquent fortement la faible ouverture du marché chinois et la libéralisation trop mesurée décidée par les autorités. Si les griefs du Pentagone sont particulièrement bien relayés grâce aux imposants moyens de communication américains, le deuxième partenaire commercial des États-Unis ne mâche pas non plus ses mots à son égard.
Dialogue bilatéral urgent. Se sachant en position de force (malgré les différends, le marché chinois demeure la cible privilégiée de beaucoup d'entreprises américaines), le gouvernement chinois n'hésite pas à répondre. Le yuan ? Il ne joue, selon Pékin, qu'un rôle mineur dans le déficit bilatéral des États-Unis (un point de vue partagé par de nombreux économistes, y compris américains). La contrefaçon ? Les produits chinois contrefaits saisis par les douanes américaines en 2005 représentent 64 millions de dollars sur un total d'échanges de 162,9 milliards et la lutte contre la contrefaçon figure à l'une des premières places des objectifs de Pékin. L'ouverture du marché ? Pour les officiels chinois, la libéralisation voulue par Washington ne servirait qu'à assouvir ses aspirations à une suprématie économique et à la mise sous tutelle de l'économie de l'ex-empire du Milieu.
De même, les États-Unis sont accusés de bloquer l'accès de la Chine aux réserves énergétiques et Pékin cite à l'envi l'épisode Unocal, lors duquel le Sénat avait refusé d'accepter le rachat de ce producteur de pétrole par le chinois Cnooc. Pékin analyse enfin de la même manière critique l'évolution de la législation américaine visant à réduire les exportations de produits de haute technologie vers la Chine. Autant de griefs avec lesquels Paulson devra compter pour que les rencontres semestrielles ne soient pas un dialogue de sourds.
Par La Tribune
ven 22 sep, 9h30
Des rencontres entre les présidents américain et chinois sont prévues chaque semestre. Les griefs de Pékin ne manquent pas.
Le secrétaire américain au Trésor n'a pas traîné : pour son premier voyage officiel en Chine depuis sa nomination, il vient d'annoncer la mise en place d'un programme de rencontres semestrielles entre les présidents chinois et américain. Celui-ci devrait débuter par la visite de George W. Bush dans la capitale chinoise avant la fin de l'année. Le passé de Henry Paulson - il a effectué près de soixante-dix voyages en Chine avec à la clé un carnet de visite conséquent - pèse visiblement dans cette volonté de placer le dialogue bilatéral à un haut niveau. " La relation entre les Etats-Unis et la Chine est la plus importante relation écono-mique bilatérale dans le monde d'aujourd'hui ", s'est enthousiasmé Henry Paulson lors de son arrivée sur le sol chinois. " C'est la raison pour laquelle nous avons créé ce dialogue sans précédent. "
Ces rencontres semestrielles auront pour objectif premier de calmer la colère des élus et des industriels américains. Leurs remontrances vis-à-vis de Pékin concernent avant tout la valeur de la monnaie chinoise, le yuan ou renminbi, qu'ils estiment largement sous-évalué, ce qui avantagerait les produits chinois à l'exportation et creuserait le déficit commercial de Washington. Second motif récurrent de plainte : le non-respect de la propriété intellectuelle. Enfin, les Américains critiquent fortement la faible ouverture du marché chinois et la libéralisation trop mesurée décidée par les autorités. Si les griefs du Pentagone sont particulièrement bien relayés grâce aux imposants moyens de communication américains, le deuxième partenaire commercial des États-Unis ne mâche pas non plus ses mots à son égard.
Dialogue bilatéral urgent. Se sachant en position de force (malgré les différends, le marché chinois demeure la cible privilégiée de beaucoup d'entreprises américaines), le gouvernement chinois n'hésite pas à répondre. Le yuan ? Il ne joue, selon Pékin, qu'un rôle mineur dans le déficit bilatéral des États-Unis (un point de vue partagé par de nombreux économistes, y compris américains). La contrefaçon ? Les produits chinois contrefaits saisis par les douanes américaines en 2005 représentent 64 millions de dollars sur un total d'échanges de 162,9 milliards et la lutte contre la contrefaçon figure à l'une des premières places des objectifs de Pékin. L'ouverture du marché ? Pour les officiels chinois, la libéralisation voulue par Washington ne servirait qu'à assouvir ses aspirations à une suprématie économique et à la mise sous tutelle de l'économie de l'ex-empire du Milieu.
De même, les États-Unis sont accusés de bloquer l'accès de la Chine aux réserves énergétiques et Pékin cite à l'envi l'épisode Unocal, lors duquel le Sénat avait refusé d'accepter le rachat de ce producteur de pétrole par le chinois Cnooc. Pékin analyse enfin de la même manière critique l'évolution de la législation américaine visant à réduire les exportations de produits de haute technologie vers la Chine. Autant de griefs avec lesquels Paulson devra compter pour que les rencontres semestrielles ne soient pas un dialogue de sourds.
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