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Festival du théâtre de Béjaïa : larmes syriennes et rires koweïtiens

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  • Festival du théâtre de Béjaïa : larmes syriennes et rires koweïtiens

    Le baisser de rideau de la cinquième édition du Festival international du théâtre de Béjaïa s’est fait sur un spectacle koweïtien qui a bluffé tout son monde.

    La troupe «théâtre El Khalidj El Arabi» a joué Nirvana, une pièce au décor lourd, complexe et confectionné à Béjaïa et au prix fort. Un contingent de comédiens qui, le moins que l’on puisse dire, n’ont pas manqué de talent. Chez les bouddhistes, Nirvana est le niveau de bonheur que la pratique de certains préceptes leur permet d’atteindre. Nirvana, la pièce, fait une approche particulière de ce bonheur spirituel et de la question de l’existence de l’homme sous l’influence des croyances. Elle parle donc de la vie et du pouvoir de conditionnement religieux de l’être humain. Le sujet est quelque peu philosophique, grave, mais l’humour que lui ont voulu Fatma Lemselem, auteure du texte, et Youcef El Baghli, le metteur en scène, a facilité l’accessibilité de l’histoire auprès d’un public qui a ri aux plaisantes réparties de Pitchou et à la mimique de Yana.

    Yana, un jeune vendeur de statuettes à l’effigie de dieux bouddhistes, s’efforce à fréquenter le temple pour l’amour de Maya, la femme qu’il aime. Il en sort avec les cinq préceptes qui lui imposent de vaincre ses sentiments, de ne pas sentir le mal même à l’annonce de la mort de sa mère. Maya est aussi morte, et Yana a combattu la douleur. «Je ne suis pas triste, Maya reviendra sous la forme d’une fleur ou de la lune, je l’aimerai et je continuerai à vendre ‘‘les dieux’’» crie-t-il à la face du chef spirituel du temple. «La colonne de ce décor est celle de la religion. La pièce montre comment le pouvoir truqué agit sur et au nom de la religion pour détruire toute une vie», commente face à des journalistes Youcef El Baghli sur les planches de la grande salle du théâtre Malek Bouguermouh.


    Au rez-de-chaussée, la petite salle Boubekeur Makhoukh a vibré, elle, aux cris d’une syrienne. Yara Bachour s’est investie corps et âme dans un monodrame qui a donné des larmes à Farida Saboundji au moment d’offrir le bouquet de fleurs traditionnel à la fin du spectacle. Yara a campé le rôle d’une poétesse submergée par les douleurs de la vie. Pas de répit dans une histoire dramatique de bout en bout. Dialogue avec des absents, une mère et un père qui ne sont plus de ce monde. «Père, pourquoi tu as accepté de laisser ta chambre chaude ? Je te craignais, je t’aimais». Poétesse sans nom, vivant dans une tombe de laquelle elle tente de se libérer, éplorée dans une ville assassine : «Les bombes tombent sur les livres…» et trahie même par la pluie qui tarde à tomber et quand elle arrive elle «est salée». «Chaque être humain cherche après la délivrance, et cette poétesse que vous avez vue cherchait son poème qui la libérera de ce qui est enserré dans sa vie, de tout ce qui est dur, dérangeant. Elle a relevé le défi, s’est vengé de toutes les pressions, et a repris sa vie avec ses nouveaux habits», répond à
    El Watan Yara Bachour.

    Réalisé par Youcef Chaout, écrit par Dr Maher El Khouli, le monodrame est une production de la troupe «Nawaîr el masrah», compagnie «arabesques pour le théâtre» de Damas. Si la soirée de clôture de la cinquième édition du FITB a été donc aux couleurs du Machrek, le spectacle de clôture, qui a eu lieu à la Maison de la culture, était algéro-italien. Monté à Béjaïa par la troupe italienne Ateliercuncheon, avec la participation de comédiens algériens, le spectacle est une production de chants et de danse, qui a émerveillé le public nombreux qui a vu des facettes de trois mythes, dont Anzar, comme forme d’expression para-théâtrale. La soirée a continué avec l’orchestre symphonique national et un gala de Djamel Allam après une cérémonie d’hommage rendu à la première troupe théâtrale de Béjaïa.

    Kamel Medjdoub - El Watan
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