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Saïdani, le buisson qui cache la forêt

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  • Saïdani, le buisson qui cache la forêt

    En prenant connaissance de la charge de Amar Saïdani contre le Premier ministre Abdelmalek Sellal puis le DRS et l’ANP, l’ordinateur m’est tombé des mains ! Voilà un homme, produit du système, qui tient des propos comparables à ceux d’un opposant de longue date au régime, alors que son parti le FLN est présent en force au gouvernement et majoritaire au Parlement, votant sans sourciller, le plus souvent sans débat, toutes les lois présentées par l’exécutif, notamment celles restreignant drastiquement l’expression dans l’espace public et les libertés en général.

    Pour y voir clair, un retour en arrière s’impose. Le 24 octobre, Amar Saïdani surprend tout son monde, affirmant sur Reuters que «le DRS (services de sécurité) continuera à jouer son rôle mais ne sera plus impliqué dans la vie politique, dans les partis, les médias et la justice». Mieux, a-t-il renchéri, «le temps des faiseurs de rois est terminé parce que l'objectif de Bouteflika est de bâtir un Etat civil», oubliant au passage son intronisation dans des conditions contestées par ses adversaires à la tête de l’ex-parti unique !
    Survenant après le remaniement ministériel du 11 septembre, les surprenantes déclarations de Amar Saïdani ont été naturellement perçues comme l’expression d’une volonté du clan présidentiel de réduire le rôle du DRS et de l’armée dans la vie publique dans la perspective de l’élection présidentielle de 2014. Enfin l’armée mise au pas, clament bruyamment certains, avant de se frotter les yeux pour y croire réellement.

    Poursuivons. Le 29 octobre, suite à la tempête provoquée par Amar Saïdani, le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’est cru obligé de recadrer le chef du FLN. «Que chacun s’occupe de ce qui le regarde. Un élu est un élu. Un responsable de parti est un responsable de parti. Nous ne voulons d’aucun intermédiaire et les institutions doivent être respectées», déclarait-il à partir de Sétif.Le même jour, sans rechigner, en bon soldat, Amar Saïdani s’exécute et dément les propos qu’il a tenus sur Reuters. Il accuse les journalistes de l’agence britannique d’avoir fait «de fausses lectures», «de fausses interprétations» de ses déclarations. «On m’a attribué des propos que je n’ai pas tenus», lâchait-il, la main sur le cœur ! Fin du premier acte.

    Deuxième acte, lundi dernier, sur le site TSA, sans craindre le ridicule, Amar Saïdani, remonté comme un réveil, sonne à nouveau la charge, avec une violence inhabituelle, à l’endroit d’abord d’Abdelmalek Sellal qui, selon le chef du FLN, «n’est pas fait pour la politique» et «devrait se contenter de son rôle dans l’exécutif» ! Puis contre le DRS et l’armée, dont il dénonce le «tutorat exercé sur la classe politique», les «pressions exercées sur la presse à travers la publicité», avant de nous asséner que le Président Bouteflika veut bâtir un «Etat civil», avec un clin d’œil appuyé en direction de la mouvance islamiste qui rêve de mettre au pas les galonnés ! Tant et si bien que de mauvaises langues laissent entendre que Saïdani se serait mis à rêver d’un destin de vice-présidentiable !

    Pourquoi pas par ces temps de médiocrité ambiante ! Bref, en le lisant, les gens visés par le nouvel homme fort du FLN sont sûrement tombés de leurs armoires respectives.

    Troisième acte. Pris de court par la tournure des évènements, Abderahmane Belayat et ses amis du FLN, Abada entre autres, tentent désespérément de contrer celui qui a usurpé le titre de secrétaire général du FLN, alors qu’en vieux routiers de l’ex-parti unique, ils savent mieux que quiconque qu’ils ont affaire à une offensive orchestrée par plus puissants que Amar Saïdani, que ce dernier n’est qu’une pièce, une de plus (ou de trop, c’est selon) d’un puzzle s’inscrivant dans la perspective du quatrième mandat avec pour objectif une reconfiguration du paysage politique, autoritairement stabilisé intégrant la mouvance islamiste, tel que souhaité par Washington et ses alliés au mieux de leurs intérêts.

    En attendant la suite, la question est de savoir si ce plan dont on perçoit les contours via la désignation de Saïdani à la tête du FLN va réussir.

    Par Hassane Zerrouky- Le Soir

  • #2
    la question est de savoir si ce plan dont on perçoit les contours via la désignation de Saïdani à la tête du FLN va réussir
    Dans l'état de statu quo actuel, aucun plan n'a de chance de réussir en l'absence d'un consensus au sommet de la hiérarchie du pouvoir. Or, tout laisse à croire qu'un tel consensus n'est pas encore acquis, même si toute une flopée de scénarios est en cours d'élaboration...
    كلّ إناءٍ بما فيه يَنضَح

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