Djamila Bouhired. militante de la cause nationale, ex-condamnée à mort
vivante, indignée, toujours d’attaque…
La douleur d’une seule main, nous avons brandi le glaive de la foi.
D’une seule voix, nous avons porté le cri de la liberté.
Nos cœurs unis, nos corps meurtris, vous êtes partis et je suis restée là…
Mon cœur meurtri, mes mains flétries…
Djamila
La rumeur l’avait donnée pour morte. L’annonce de son décès avait fait le tour d’Alger tout au long de la journée de lundi. On se téléphonait les uns les autres pour en savoir plus sur cette funeste information. mais comme un mal insidieux, la nouvelle enflait emportant dans sa déferlante chaque fois plus de victimes. Partagés entre l’inquiétude et le chagrin, il ne nous restait plus qu’à essayer de joindre son domicile. Là aussi, point de réponse, ce qui accentua davantage notre angoisse. Quand nous la vîmes quelques heures plus tard, quel soulagement ! Elle nous fit part elle-même de son étonnement. Elle apprit sa «mort» à Boufarik où elle assistait à des réjouissances. «Une fête familiale où je me suis éclatée, la preuve que je suis en forme, engagée et toujours d’attaque, n’en déplaise à tous ceux qui ont voulu m’enterrer trop vite.
A leur grand dam, je suis là et si Dieu le veut, pour encore longtemps», nous confie-t-elle, mi-grave, mi-amusée, insinuant que cette «sortie» n’est pas innocente ! Mais comment donc son décès s’est-il propagé aussi vite ? On n’est pas loin de la manipulation : «C’est la chaîne de télévision libanaise Annahar qui l’a annoncé, je ne sais à quel dessein. C’est une de mes cousines qui m’en a informée. Les facebookers ont pris le relais, et ce qui n’était un simple bobard a été pris pour argent comptant par les réseaux. C’est déplorable. Et ce n’est pas juste. Ma famille a été fortement choquée. Ceux qui ont réussi à me joindre étaient en pleurs.»
Puis, méditant sur la philosophie de la vie elle enchaîne : «Vous savez, on n’est pas éternel, tout le monde meurt et la mort on en parle cinq fois par jour.» Moins sérieusement, celle qui a considéré que la Révolution était la seule utopie raisonnable, ironise en répondant à ceux qui la pensaient morte : «Mais pourquoi n’êtes-vous pas venus à mon enterrement ?»
vivante, indignée, toujours d’attaque…
La douleur d’une seule main, nous avons brandi le glaive de la foi.
D’une seule voix, nous avons porté le cri de la liberté.
Nos cœurs unis, nos corps meurtris, vous êtes partis et je suis restée là…
Mon cœur meurtri, mes mains flétries…
Djamila
La rumeur l’avait donnée pour morte. L’annonce de son décès avait fait le tour d’Alger tout au long de la journée de lundi. On se téléphonait les uns les autres pour en savoir plus sur cette funeste information. mais comme un mal insidieux, la nouvelle enflait emportant dans sa déferlante chaque fois plus de victimes. Partagés entre l’inquiétude et le chagrin, il ne nous restait plus qu’à essayer de joindre son domicile. Là aussi, point de réponse, ce qui accentua davantage notre angoisse. Quand nous la vîmes quelques heures plus tard, quel soulagement ! Elle nous fit part elle-même de son étonnement. Elle apprit sa «mort» à Boufarik où elle assistait à des réjouissances. «Une fête familiale où je me suis éclatée, la preuve que je suis en forme, engagée et toujours d’attaque, n’en déplaise à tous ceux qui ont voulu m’enterrer trop vite.
A leur grand dam, je suis là et si Dieu le veut, pour encore longtemps», nous confie-t-elle, mi-grave, mi-amusée, insinuant que cette «sortie» n’est pas innocente ! Mais comment donc son décès s’est-il propagé aussi vite ? On n’est pas loin de la manipulation : «C’est la chaîne de télévision libanaise Annahar qui l’a annoncé, je ne sais à quel dessein. C’est une de mes cousines qui m’en a informée. Les facebookers ont pris le relais, et ce qui n’était un simple bobard a été pris pour argent comptant par les réseaux. C’est déplorable. Et ce n’est pas juste. Ma famille a été fortement choquée. Ceux qui ont réussi à me joindre étaient en pleurs.»
Puis, méditant sur la philosophie de la vie elle enchaîne : «Vous savez, on n’est pas éternel, tout le monde meurt et la mort on en parle cinq fois par jour.» Moins sérieusement, celle qui a considéré que la Révolution était la seule utopie raisonnable, ironise en répondant à ceux qui la pensaient morte : «Mais pourquoi n’êtes-vous pas venus à mon enterrement ?»
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