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L'Obamacare fragilise la Maison-Blanche

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  • L'Obamacare fragilise la Maison-Blanche

    Barack Obama est «désolé» des ratés de sa loi phare Obamacare. Il l'a reconnu platement pour la première fois sur NBC ce jeudi, un rare aveu de faiblesse de la part d'un président. Il n'avait pas le choix. Dire que les Américains sont furieux et inquiets à propos de la loi sur la santé est un euphémisme. Même les démocrates montrent des signes d'exaspération et commencent à se demander si l'Administration sait de quoi elle parle. Depuis le 1er octobre, date de l'ouverture du site gouvernemental Healthcare.gov, sur lequel les Américains sont censés acheter une assurance ou confirmer la leur, les déconvenues s'enchaînent.
    Pris d'assaut et paralysé dans les premiers jours, le site continue de rencontrer de graves problèmes techniques, malgré la mobilisation par l'Administration d'équipes travaillant à fluidifier le trafic en ligne et aider des millions d'Américains à s'y reconnaître dans un dédale de démarches complexes. Interrogée mercredi au Sénat, la secrétaire à la Santé, Kathleen Sibelius, a reconnu que le nombre de personnes ayant réussi à s'assurer depuis le 1er octobre restait faible et que le chiffre attendu la semaine prochaine serait «probablement bas», à peine quelques centaines de milliers de personnes apparemment. L'Administration continue toutefois d'affirmer que les problèmes du site seront réglés fin novembre, et que le délai de 6 mois donné aux Américains pour s'assurer avant d'encourir une amende sera suffisant.
    L'idée d'une solidarité entre les classes sociales financée par l'État - largement acceptée en Europe - hérisse une Amérique qui refuse l'État-providence
    Pour convaincre une opinion très réticente, Barack Obama avait répété que tout Américain qui le souhaiterait pourrait garder son ancienne assurance. Or il s'avère que des millions d'Américains ne pourront garder leur assurance telle quelle. Près de 3,5 millions d'assurés ont déjà reçu des lettres de leurs assureurs annulant leurs polices. La nouvelle loi santé exige que la couverture santé proposée réponde à certains standards pour être maintenue, d'où cette vague d'annulations. Embarrassée, l'Administration répond que ces annulations toucheront au maximum 5 % de la population, soit tout de même 15 millions de personnes. Mais ce vendredi, l'agence de presse McClatchy avançait le chiffre de 52 millions! En fait, personne ne semble maîtriser le dossier. La viabilité financière du futur système est en cause. Et les cafouillages actuels au sommet du pouvoir donnent un sentiment d'amateurisme. La grande crainte des assurés est de voir le coût de leur assurance monter en flèche pour financer la couverture maladie de ceux qui en sont exclus pour l'instant. L'idée d'une solidarité entre les classes sociales financée par l'État - largement acceptée en Europe - hérisse une Amérique qui refuse l'État-providence. «Nous avons le sentiment que le président nous entraîne dans la construction d'un gigantesque programme social que nous n'avons pas les moyens de financer. Nous sortons à peine d'une crise financière terrible, la classe moyenne a été dévastée, est-ce le moment? Cet assistanat, ce n'est pas dans la mentalité américaine!», s'indigne Anita McBride, professeur de science politique à l'American University.
    Sa colère reflète celle d'un camp républicain qui n'a jamais accepté l'Obamacare. Le Grand Old Party parle désormais de «désastre» et espère en profiter aux élections de 2014. Les élus démocrates s'inquiètent. Quinze d'entre eux ont retrouvé Obama à la Maison-Blanche pour une explication de texte serrée mercredi. Le président répète sa confiance inébranlable dans l'efficacité à long terme de sa loi. Mais beaucoup peinent désormais à le croire. Son premier mandat s'était empêtré dans cette réforme, qui maintenant met en péril son second mandat.

    le figaro
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