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Les pêcheurs de la wilaya de Tizi-Ouzou vivent un véritable calvaire.

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  • Les pêcheurs de la wilaya de Tizi-Ouzou vivent un véritable calvaire.


    Tizi-Ouzou : Le calvaire des pêcheurs face aux infrastructures portuaires sans équipements «Il n’y a même pas de grues pour l’arrimage des sardiniers !»


    En dépit des multiples efforts consentis par les responsables du secteur de la pêche de la wilaya de Tizi-Ouzou, les professionnels du domaine marin font toujours face à une multitude d’obstacles, notamment le manque accru en moyens et en infrastructures portuaires.


    Les pêcheurs de la wilaya de Tizi-Ouzou vivent un véritable calvaire. Les deux ports de pêche de Tigzirt et d’Azeffoun ne sont même pas dotés de grues pour l’embarquement et l’arrimage des espadonnier et des sardiniers pour les besoins de carénage et de maintenance de leurs matériels.

    « En ce moment, je suis au port de Dellys dans la wilaya de Boumerdès, rien que pour arrimer mon espadonnier. On attend des journées entières pour effectuer des travaux de maintenance et de carénage de nos embarcations. Les deux ports de notre wilaya ne sont pas dotés en grues et autres matériels pour ce genre de travail. Alors on est obligé de se déplacer jusqu’à la wilaya de Boumerdès pour la moindre prestation. C’est vraiment une dure épreuve », nous déclare Arzeki, un pêcheur de la commune d’Iflissen qui est spécialisé dans la pêche de l’espadon.

    Il veut profiter de la période de trêve de la pêche de cette espèce de poisson, une période appelée « arrêt biologique », pour permettre à ce poisson de se reproduire, afin de le caréner et étouper son embarcation. Malheureusement, il se trouve confronté à ce problème de manque de grue à Tizi-Ouzou. Même topo pour les sardiniers.

    « Les propriétaires des petits chalutiers et des grands sardiniers sont dans l’obligation de se déplacer jusqu’au port de pêche de Zemmouri pour ce genre d’opération. Nos deux ports de Tizi-Ouzou manquent terriblement en moyens et sont loin de répondre aux normes requises pour assurer l’activité de la pêche dans les meilleures conditions possibles », fera remarquer notre interlocuteur. D’ailleurs, le projet d’installer une grue au niveau du port d’Azeffoun tarde à voir le jour, car les travaux n’avancent pas du tout.

    « Au rythme où avancent les travaux, le projet ne verra pas le jour de sitôt», nous déclara un pêcheur d’Azeffoun, contacté à ce sujet.

    L’autre problème qui guette les marins pêcheurs de Tizi-Ouzou est l’inexistence de structure de soins pour les marins. Les deux ports de la wilaya de Tizi-Ouzou n’en sont pas dotés, pourtant c’est indispensable pour tous les ports de pêche. Les pêcheurs estiment que leur vie est en danger en absence de médecins spécialisés.

    « Les ports de Béjaïa et ceux de Boumerdès sont pourvus de médecins spécialisés, mais pas ceux de Tizi-Ouzou. D’ailleurs, on se soigne toujours dans des hôpitaux. Les risques de la mer sont multiples et on a besoin de médecins sur place », fera remarquer Rabah, un pêcheur de la ville de Tigzirt.

    Celui-ci fera remarquer que les pêcheurs font face à de sérieuses maladies respiratoires. Le manque de matériels et d’accessoires de pêche est un autre problème qui se pose avec acuité, ces derniers temps, aux ports de Tizi-Ouzou. Les filets sont de plus en plus rares. « Avant on se plaignait du manque de matériels de pêche, mais aujourd’hui on est confronté au manque de plusieurs martiaux essentiels, notamment les filets. Ils sont introuvables sur le marché. On se contente de rafistolage des anciens filets mais ces derniers ne font pas l’affaire et on perd beaucoup de poissons dans nos filets. C’est vraiment un sérieux problème qui perdure », nous déclara Amar, un pêcheur de Mizrana. L’accès aux criques pour les pêcheurs d’Iflisen a dissuadé même certains d’entre eux qui ont abandonné leur métier.


    Aucun accès par voiture n’est disponible à la crique de Sidi Khaled dans la commune d’Iflissen. Le port d’échouage dont bénéficie cette commune ne verra jamais le jour. Le projet est tombé à l’eau, à cause de l’opposition farouche des commerçants et restaurateurs de la plage Tamda Ouguemoun où devait s’implanter ce petit port d’une capacité d’accueil de 30 petits métiers. Même topo pour la commune de Mizrana où un projet similaire a été annulé. Seul le port d’échouage d’Aït Chaffa est en cours de réalisation, mais les travaux sont à la traîne.

    « Le manque de formations pour les jeunes pêcheurs est un autre handicap pour le développement de la pêche à Tizi-Ouzou », attestent les marins.


    S. Sahaf - La Dépêche de kabylie
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