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Tahamamth, une tradition ressuscitée

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  • Tahamamth, une tradition ressuscitée

    Tahamamth, lawziâ ou encore Timechret, est une tradition ancestrale qui consiste à sacrifier des moutons, des veaux ou des boucs.


    C'est une façon d'accueillir le début de la saison oléicole. Certes, cette tradition a été mise aux oubliettes durant les années de terrorisme, mais elle est ressuscitée dans de nombreux villages de la région.

    « Depuis que j'étais enfant, j'assistais à cette immolation en pleine nature. C'était vraiment un moment exceptionnel. Nos parents participaient financièrement à l'achat des bêtes sacrifiées, avant l'entame de la récolte des olives. Si un villageois osait commencer avant l'observation de ce rite, une amende lui était infligée par thadjemaîth (l'actuel comité de village) », estime ce membre de comité de village de Tafoughalt. En effet, pour cette année particulièrement, non seulement tahamamth a été décidée avant l'entame de la saison oléicole, mais aussi pour implorer Dieu à rompre cette sécheresse qui ne fait que perdurer.

    Au niveau de ce village,le rite a été célébrée vendredi dernier. Cette tradition a déjà eu lieu dans de nombreux autres villages. « Tout dépend du nombre d'habitants qui ont participé à l'achat de moutons. Dans notre quartier, nous avons immolé un seul mouton. Ce qui est important, ce n'est pas la quantité de viande offerte à chacun, mais c'est surtout la portée qu'a ce sacrifice.

    Nos parents nous disaient que lorsque tahamamth était observée, il y avait moins de personnes victimes d'accidents dans les oliveraies et que le rendement était excellent », ajoutera un jeune du village. Dès lors, le coup d'envoi est donné et les villageois ont déjà commencé à ramasser les olives tombées durant les vents violents qui ont soufflé dernièrement sur la région. Cette tradition est retrouvée presque dans la totalité des villages kabyles. Car elle fait partie de la mémoire collective.

    Dans certaines régions telle que Boumahni à Ain Zaouïa, on parle beaucoup plus d'Assetchi auquel de nombreuses explications sont données. « Pour nous, Assetchi est très important. Faire manger des gens est significatif de générosité et d'hospitalité. Cette tradition permet de rassembler les habitants d'un village ou même de plusieurs villages voisins. C'est une communion entre tous. Mais cela, ne nous empêche pas de lui donner une autre portée, c'est-à-dire, accueillir telle ou telle saison », tel est l'avis d'un habitant de Boumahni. Alors que du côté de Maâtkas, c'est anwal.

    En définitive, ces traditions sont à sauvegarder d'autant plus qu'elles jouent un rôle très important dans l'organisation de notre société. Et pourquoi pas les vulgariser en organisant des sensibilisations ici et là à l'occasion de leur observation ?

    Amar Ouramdane- La dépêche de kabylie
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