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Barack Obama veut "réviser" la relation avec Cuba

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  • Barack Obama veut "réviser" la relation avec Cuba

    Barack Obama a-t-il donné le signal d'une évolution majeure des relations entre Washington et Cuba, sur lesquelles pèse l'embargo en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir de Fidel Castro en 1959 ? Pour l'heure, il ne s'agit que de quelques mots prononcés par le président américain, vendredi 8 novembre, lors d'un gala de collecte de fonds du Parti démocrate à Miami, en Floride.
    S'exprimant devant un parterre d'hommes d'affaires qui sont autant d'opposant farouches au régime cubain, M. Obama a affirmé que le temps était peut être venu de repenser les liens avec La Havane. « Nous devons être créatifs et réfléchis et il faut continuer à réviser nos politiques », a-t-il déclaré. « Gardons à l'esprit que j'étais à peine né lorsque Castro est arrivé au pouvoir, donc l'idée que les politiques que nous avons mises en place en 1961 puissent être aussi efficaces aujourd'hui, à l'heure d'Internet, de Google (...) me paraît peu sensée. » Une nouvelle génération de responsables politiques aux Etats-Unis et des Américains d'ascendance cubaine sont sans doute les plus à même d'inventer les « nouveaux mécanismes » capables d'apporter le changement sur l'île, a poursuivi M. Obama.

    « Je pense que nous savons tous, qu'en fin de compte, la liberté à Cuba viendra grâce aux militants extraordinaires (...). Mais les Etats-Unis peuvent apporter leur aide. » Cette déclaration n'était peut-être que destinée à flatter de généreux donateurs, et l'hommage explicite – et rare de la part de Barack Obama – au « sacrifice des dissidents cubains » leur a effectivement été droit au cœur.

    LE POIDS DE L'ÉLECTORAT LATINO S'AFFIRME DE PLUS EN PLUS

    « La chose la plus importante a été la reconnaissance par le président des Etats-Unis, la démocratie la plus puissante du monde », a commenté l'un d'eux, Guillermo Farinas, cité par le quotidien Miami Herald.

    Cette « sortie » présidentielle inattendue sur Cuba intervient non seulement à un moment de grande incertitude sur l'île – présidée depuis 2008 par Raul Castro, frère de Fidel –, mais aussi alors que le poids de l'électorat latino s'affirme de façon de plus en plus déterminante dans la vie politique des Etats-Unis. Non seulement les Hispaniques ont joué un rôle décisif dans la réélection de Barack Obama, en le choisissant à 71 %, mais l'incapacité des républicains, depuis leur défaite à la présidentielle, à s'accorder sur une réforme de la politique d'immigration obère, pour l'instant, leurs chances de succès électoraux nationaux.

    Cette réforme, projet phare du second mandat de M. Obama, est actuellement bloquée en raison de la division des républicains à propos de dispositions visant à régulariser très progressivement (en treize années) les 11 millions de sans-papiers présents sur le sol américain. Les Américains d'origine cubaine (1,8 million sur un total de 52 millions de Latinos) sont bien moins intéressés par cette mesure que ceux ayant des racines mexicaines (32 millions), leur principal intérêt se focalisant sur les possibilités de voyages et d'échanges commerciaux avec l'île.

    LOIN DE L'ANTICOMMUNISME VIRULENT DE LEURS AÎNÉS

    Avec modération, M. Obama s'est distingué de son prédécesseur républicain en assouplissant ces contacts. Il a levé partiellement les interdictions de voyage des Américains à Cuba, en facilitant les visites d'ordre culturel ou sportif, et autorisé plusieurs nouveaux aéroports américains, en plus de Miami, à mettre en place des vols vers Cuba.

    Confrontés aux restrictions concernant les envois d'argent et les voyages, imposées sous George W. Bush, les Américains d'origine cubaine ont accueilli favorablement ces réformes. D'autant que les nouvelles générations de ces Américano-Cubains, loin de l'anticommunisme virulent de leurs aînés, veulent pouvoir se rendre librement sur la terre de leurs aïeux. Ils sont souvent hostiles à un embargo économique dont ils constatent l'échec à renverser le régime castriste depuis plus d'un demi-siècle.

    Philippe Bernard
    Journaliste au Monde
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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