Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Energie : Les dommages collatéraux du contrat Sonatrach-Medexal

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Energie : Les dommages collatéraux du contrat Sonatrach-Medexal

    Écrit par Sofiane Bensaid

    Décidément, les années de gestion de l’ère Chakib Khelil, ancien ministre de l’Energie et des Mines, cité dans plusieurs affaires de corruption, ne cessent de nous réserver des surprises. Certains accords conclus lors de son règne se révèlent, plusieurs années plus tard, de vrais scandales, dont les travailleurs sont toujours victimes. C’est le cas du contrat conclu, en 2001 et 2002, entre Sonatrach et l’entreprise tunisienne Medexal (Medex Petroleum Algeria), engagée dans le forage et la réalisation de projets d’hydrocarbures en Algérie.
    Plusieurs années plus tard, l’entreprise s’embourbe dans d’importantes difficultés financières à la suite desquelles elle se déclare incapable de poursuivre ses projets en Algérie. L’attribution du contrat à la société Medex Petroleum Algeria, créée en 2002 en association avec Sonatrach, était déjà jugée anormale à l’époque, d’autant que plusieurs conditions, dont l’expérience requise dans le domaine des hydrocarbures, n’étaient pas remplies. La société Medex Petroleum, contrôlée par la famille tunisienne Bouchamaoui et enregistrée à Chypre, s’est associée à la compagnie pétrolière nationale algérienne Sonatrach par trois contrats de recherche dans la zone du bassin d’Illizi. Le premier de ces contrats, celui de Bordj Omar Idriss, date du 23 décembre 2001. Les deux suivants, signés le 10 juillet 2002, concernent le périmètre de Bourarhet et celui de Erg Essouane. La réalisation de ces projets a été renvoyée aux calendes grecques. Pourtant, le 9 décembre 2010, Sonatrach avait donné son aval pour le plan de développement concernant les blocs d’exploration en question, à savoir le 2/42 et 2/26, dans le bassin d’Illizi. Faute de mettre en marche le plan de développement des deux blocs, objet du contrat conclu avec Sonatrach, Medexal se retrouve avec plus de 90 millions de dollars de créances auprès de sous-traitants et les travailleurs se voient privés de salaires depuis 2009, soit depuis le début de la crise financière dans laquelle l’entreprise s’était embourbée. Se pose alors la question de savoir dans quelles conditions le contrat a été attribué par Sonatrach à Medexal qui s’avère, 10 années plus tard, sur fond de polémique sur l’implication de l’ancien ministre de l’Energie dans des affaires de corruption, incapable de financer ses projets en Algérie, voire même de payer ses travailleurs et ses sous-traitants. Face à cette situation, l’entreprise avait l’ambition de céder ses actifs à un acheteur étranger, mais elle a été rattrapée, depuis 2009, par le droit de préemption institué par la loi de finances complémentaire de la même année. Même s’il est vrai que Sonatrach, qui a adopté une position de vigilance quant à l’évolution de cette affaire, et grâce au droit de préemption, se trouve privilégié sur toute affaire de cession des actifs de Medexal, il n’en demeure pas moins que son rachat dans les conditions actuelles (créances pesantes, salaires impayés, travailleurs en colère, projets irréalisés, immatriculation en Chypre…) s’avère être un haut risque, voire un scandale potentiel. Face à l’immobilisme de Sonatrach, les entreprises nationales et privées sous-traitantes ont attaqué en justice Medexal et tous les comptes de l’entreprise ont été fermés et saisis. L’entreprise, à la dernière nouvelle, aurait même arrêté de payer le fisc algérien et la CNAS, synonyme d’une mise en veille, en attendant une sortie qui serait la moins fracassante.
    reporters.dz
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X