Tweet
Mauro Poggia, un nationaliste, né italien, marié à une Tunisienne et converti à l'islam, fait son entrée au Conseil d'État du canton de Genève.
Mauro Poggia député du Mouvement citoyens genevois, qui a fait de la chasse aux frontaliers son fonds de commerce, fait son entrée au gouvernement de Genève.
Les Genevois, qui étaient appelés à désigner ce dimanche les membres de leur gouvernement, ont franchement tranché entre les deux dirigeants de Mouvement citoyens genevois (MCG), la formation la plus à droite de l'échiquier politique local. Au deuxième tour des élections, l'affable Mauro Poggia arrache la septième (et dernière) place au Conseil d'État. Le tonitruant Éric Stauffer est rejeté en onzième position. Poggia, un avocat de 44 ans, devra pendant quatre ans codiriger le canton de Genève avec quatre élus de droite, une socialiste et un Vert.
Si depuis des années la droite et la gauche ont l'habitude de gérer ensemble la cité de Calvin sans trop de heurts, c'est en revanche la première fois qu'un dirigeant d'extrême droite accède à un poste ministériel. Comment ces partis (libéral-radical, démocrate-chrétien, socialiste et vert), tous favorables à la création du "Grand Genève" intégrant la France voisine, vont-ils pouvoir cohabiter avec un responsable du MCG hostile aux frontaliers ?
Né italien
Les dernières affiches du Mouvement citoyens genevois proclament "Préservons nos emplois : frontaliers assez !" Toutefois, au sein de cette formation xénophobe, Mauro Poggia bénéficie d'une image de modéré. Et surtout d'un profil très atypique pour un militant d'extrême droite. Issu d'une famille du Piémont, il est né italien en avril 1959 à Moutier, une petite ville du canton de Berne.
D'ailleurs, Mauro Poggia ne renie pas sa première nationalité. Il a été candidat (malheureux) aux élections sénatoriales en Italie en 2008 sous la bannière d'un petit parti centriste ! En ce qui concerne les étiquettes politiques, il n'hésite pas à en changer fréquemment. Il a été tour à tour membre du Parti libéral, puis des démocrates-chrétiens, avant de rejoindre le Mouvement citoyens genevois. Il est d'ailleurs le seul député du MCG au Parlement fédéral à Berne.
Converti à l'islam en 1996
Un élu fort peu efficace si l'on en croit la SonntagsZeitung qui le classe en 233e position sur 234 des parlementaires les plus influents... Il est vrai qu'en tant qu'unique député de son parti, son temps de parole est plus que limité. Toutefois, Mauro Poggia doit l'essentiel de sa notoriété à son inlassable combat à la tête de l'Association suisse des assurés et à sa défense des victimes d'erreurs médicales.
L'homme est incontestablement complexe. Pourfendeur des étrangers, il est marié à une Tunisienne et s'est converti à l'islam en 1996. Une conversion par "convictions religieuses personnelles", affirme-t-il, précisant qu'il est attiré par le soufisme. Cela ne l'a pas empêché pour être élu de s'allier avec l'Union démocratique du centre (UDC), une autre formation d'extrême droite, qui a lancé avec succès, il y a quelques années, un référendum pour interdire la construction de minarets en Suisse...
le point
Mauro Poggia député du Mouvement citoyens genevois, qui a fait de la chasse aux frontaliers son fonds de commerce, fait son entrée au gouvernement de Genève.
Les Genevois, qui étaient appelés à désigner ce dimanche les membres de leur gouvernement, ont franchement tranché entre les deux dirigeants de Mouvement citoyens genevois (MCG), la formation la plus à droite de l'échiquier politique local. Au deuxième tour des élections, l'affable Mauro Poggia arrache la septième (et dernière) place au Conseil d'État. Le tonitruant Éric Stauffer est rejeté en onzième position. Poggia, un avocat de 44 ans, devra pendant quatre ans codiriger le canton de Genève avec quatre élus de droite, une socialiste et un Vert.
Si depuis des années la droite et la gauche ont l'habitude de gérer ensemble la cité de Calvin sans trop de heurts, c'est en revanche la première fois qu'un dirigeant d'extrême droite accède à un poste ministériel. Comment ces partis (libéral-radical, démocrate-chrétien, socialiste et vert), tous favorables à la création du "Grand Genève" intégrant la France voisine, vont-ils pouvoir cohabiter avec un responsable du MCG hostile aux frontaliers ?
Né italien
Les dernières affiches du Mouvement citoyens genevois proclament "Préservons nos emplois : frontaliers assez !" Toutefois, au sein de cette formation xénophobe, Mauro Poggia bénéficie d'une image de modéré. Et surtout d'un profil très atypique pour un militant d'extrême droite. Issu d'une famille du Piémont, il est né italien en avril 1959 à Moutier, une petite ville du canton de Berne.
D'ailleurs, Mauro Poggia ne renie pas sa première nationalité. Il a été candidat (malheureux) aux élections sénatoriales en Italie en 2008 sous la bannière d'un petit parti centriste ! En ce qui concerne les étiquettes politiques, il n'hésite pas à en changer fréquemment. Il a été tour à tour membre du Parti libéral, puis des démocrates-chrétiens, avant de rejoindre le Mouvement citoyens genevois. Il est d'ailleurs le seul député du MCG au Parlement fédéral à Berne.
Converti à l'islam en 1996
Un élu fort peu efficace si l'on en croit la SonntagsZeitung qui le classe en 233e position sur 234 des parlementaires les plus influents... Il est vrai qu'en tant qu'unique député de son parti, son temps de parole est plus que limité. Toutefois, Mauro Poggia doit l'essentiel de sa notoriété à son inlassable combat à la tête de l'Association suisse des assurés et à sa défense des victimes d'erreurs médicales.
L'homme est incontestablement complexe. Pourfendeur des étrangers, il est marié à une Tunisienne et s'est converti à l'islam en 1996. Une conversion par "convictions religieuses personnelles", affirme-t-il, précisant qu'il est attiré par le soufisme. Cela ne l'a pas empêché pour être élu de s'allier avec l'Union démocratique du centre (UDC), une autre formation d'extrême droite, qui a lancé avec succès, il y a quelques années, un référendum pour interdire la construction de minarets en Suisse...
le point