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Défaite de M23 : Le régime KAGAME muré dans un silence assourdissant

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  • Défaite de M23 : Le régime KAGAME muré dans un silence assourdissant

    Depuis la défaite du mouvement rebelle face aux troupes de la République démocratique du Congo (RDC) appuyées par l'ONU, le Rwanda, sous pression internationale pour lâcher le M23, est muré dans un silence assourdissant. Le silence du Rwanda est d'autant plus remarqué qu'il tranche avec les menaces de riposte que proférait Kigali il y a quelques semaines contre l'armée de RDC soutenant que des obus tombaient sur son territoire, à la frontière de la région congolaise du Nord-Kivu où s'affrontaient le M23 et les forces de Kinshasa. On rappelle que Kigali est intervenu à plusieurs reprises, parfois déguisé en rébellion locale, dans l'ex-Zaïre, invoquant un droit de poursuite des rebelles des FDLR, notamment au cours des deux guerres régionales sur le sol congolais (1996-1997 et 1998-2003). Toutefois, ses incursions au Nord-Kivu, riche province minière de l'est de la RDC qui attise les convoitises, lui valent des critiques. La discrétion du Rwanda, disent les analystes, s'explique aussi par des dissensions internes au sein du régime.

    La mise en échec de la rébellion du M23 à l'est de la République démocratique du Congo la semaine dernière revient avant tout aux Forces armées congolaises (FARDC), qui ont fait montre d'" un niveau remarquable de capacité opérationnelle ", assure une source militaire. Bien entendu, l'appui fourni par la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) et sa brigade d'intervention ont été un facteur déterminant.

    La sortie d'hélicoptères d'attaque sud-africains, pilonnant à plusieurs reprises les positions des rebelles, a joué un rôle clé. L'arrivée en octobre du dernier bataillon d'infanterie de la brigade d'intervention en provenance du Malawi, a par ailleurs permis pour la première fois à cette nouvelle force de déployer un total de 3 069 hommes, les autres contingents étant issus d'Afrique du Sud et de Tanzanie.

    Cependant, depuis la défaite du mouvement rebelle face aux troupes de la République démocratique du Congo (RDC) appuyées par l'ONU, le Rwanda, sous pression internationale pour lâcher le M23, est muré dans un silence assourdissant.

    De sources concordants, les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), qui ont annoncé mardi renoncer aux armes après leur déroute, se sont réfugiés en masse en Ouganda - un pays également accusé, avec le Rwanda, de les soutenir. Une centaine de rebelles blessés ont aussi franchi la frontière rwandaise - la seule information lâchée depuis mardi par Kigali. Des médias affirment avoir sollicité plusieurs fois le Rwanda, qui a toujours nié soutenir les rebelles congolais, et n'a jamais donné suite.

    Tout au plus la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, s'inquiétait-elle tout récemment sur une radio locale, alors que le M23 était "chassé du territoire" de la RDC, d'une progression vers les frontières de son pays des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda).

    Le silence du Rwanda est d'autant plus remarqué qu'il tranche avec les menaces de riposte que proférait Kigali il y a quelques semaines contre l'armée de RDC soutenant que des obus tombaient sur son territoire, à la frontière de la région congolaise du Nord-Kivu où s'affrontaient le M23 et les forces de Kinshasa.

    On rappelle que Kigali est intervenu à plusieurs reprises, parfois déguisé en rébellion locale, dans l'ex-Zaïre, invoquant un droit de poursuite des rebelles des FDLR, notamment au cours des deux guerres régionales sur le sol congolais (1996-1997 et 1998-2003). Toutefois, ses incursions au Nord-Kivu, riche province minière de l'est de la RDC qui attise les convoitises, lui valent des critiques.

    Mais c'est surtout l'émergence de la rébellion la plus récente, le M23, qui déclenche les foudres d'alliés de poids comme les Etats-Unis. Les rebelles du M23, qui combattaient l'armée congolaise depuis avril 2012, sont essentiellement des Tutsi congolais issus d'une précédente rébellion, déjà liée au Rwanda, et qui avaient été intégrés aux forces de RDC après un accord de paix en 2009.

    Plusieurs de ses membres, dont son chef militaire Sultani Makenga, font l'objet de sanctions onusiennes et américaines pour des atrocités perpétrées au Nord-Kivu (meurtres, viols, recrutement d'enfants...).

    Pour protester contre le soutien rwandais aux rebelles, les Etats-Unis ont d'abord suspendu 200.000 dollars d'aide militaire à ce petit pays de la région des Grands Lacs, puis pris de nouvelles sanctions début octobre, le privant au moins partiellement d'aide militaire pour 2014. Londres, traditionnel allié, Stockholm, La Haye et Berlin ont également partiellement gelé leur aide, pour les mêmes raisons.

    "Le Rwanda a poussé le bouchon un peu loin dans son pari sur le M23", estime l'analyste indépendant belge Kris Berwouts. Du coup, "les partenaires traditionnels du Rwanda sont allés bien au-delà des pires craintes" de Kigali, longtemps protégé par la culpabilité de l'Occident honteux de sa passivité lors du génocide, a ajouté M. Berwouts.

    Selon les analystes, la débâcle du M23, en partie due à une intervention inhabituellement musclée de la brigade de l'ONU chargée de rétablir la paix dans la région, s'expliquerait aussi par d'intenses pressions du Conseil de sécurité et des Etats-Unis pour que Kigali ne réagisse pas lors de l'offensive.

    "Kagame n'avait pas le choix" et ne pouvait pas intervenir, relevait un spécialiste de la région avant même l'annonce du dépôt des armes par le M23.

    La discrétion du Rwanda, disent les analystes, s'explique aussi par des dissensions internes au sein du régime.

    A Kigali, une partie des hauts responsables resterait favorable à une présence et une influence au Nord-Kivu pour, au-delà des intérêts miniers, continuer d'y traquer les FDLR. Pour d'autres, le jeu n'en vaudrait plus forcément la chandelle.

    Du côté des combattants du M23, la plupart se sont réfugiés au Rwanda et en Ouganda. La mission parle de renforcer le contrôle des frontières du pays. Mais avec quels moyens ? " Ils peuvent surveiller la frontière, mais pas la fermer ", souligne un diplomate, confirmant l'arrivée dans quelques semaines des drones italiens de surveillance censés appuyer la Monusco.

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