L’homme de la situation ?
Abdelaziz Belkhadem, le personnage et les limites de la diplomatie
L’actuel ministre algérien des Affaires étrangères passerait-il à la postérité pour avoir “accompagné” le règlement du contentieux entre le Maroc et l'Algérie ?
Une barbe éternellement bien ciselée, cheveux poivre et sel, teint plutôt foncé, Abdelaziz Belkhadem, affable et courtois, est un homme qui rassure.
Il en est conscient. Quand il s'est prêté, vendredi 7 février à Rabat, au jeu des questions-réponses avec les journalistes, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas manqué d'user de cet atout précieux.
Manifestement heureux de son séjour au Royaume, M. Belkhadem, avec les accents de la sincérité et un arabe châtié d’où il passe, sans difficulté, au français, n'a pas lésiné sur les mots pour conforter son auditoire. “Rien de mal ne viendra au Maroc de l'Algérie", a déclaré le ministre, qui a affirmé le souci d'Alger de favoriser “un nouveau départ" de ses relations avec Rabat.
Volonté
L'optimisme du chef de la diplomatie algérienne était tel que certains de ses auditeurs n'ont pas pu s'empêcher de se poser la question: “Serait-il l'homme par qui la réconciliation arrivera ?" Autrement dit, Abdelaziz Belkhadem serait-il le ministre algérien des Affaires étrangères dont le nom passerait à la postérité pour avoir “accompagné" le règlement définitif du contentieux, chronique et multiforme, entre l'Algérie et son voisin occidental ? On rétorquerait, sans doute, qu'en Algérie, aujourd'hui, où la réalité du pouvoir est entre les mains de la haute hiérarchie de l'armée, le rôle des institutions “formelles", dont le ministère des Affaires étrangères, est insignifiant.
Peu importe. Abdelaziz Belkhadem a probablement la volonté et, certainement, les prédispositions pour contribuer au rapprochement entre Marocains et Algériens.
Natif de la petite localité d'Aflou dans la région de Laghouat, aux portes du Sahara algérien, l'actuel chef de la diplomatie n'est pas un chauvin, ni un belliciste. Âgé de 57 ans, il est représentatif de la seconde génération du Front de libération nationale (FLN), parti unique, en Algérie, jusqu'à 1989, date de l'instauration du pluralisme.
Diplômé en lettres et en finances, cet homme, qui a entamé sa carrière professionnelle en 1964 comme inspecteur des finances puis professeur, est connu pour être modéré et conciliateur en politique. Sa carrière trahit d'ailleurs, d'une certaine façon, son tempérament.
Avant d'être nommé, en juillet 2000, par le président Abdelaziz Boutefilka ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Belkhadem était avant tout une figure emblématique de l'Assemblée populaire nationale (APN), parlement algérien.
Il y avait siégé, en tant que député de la ville de Sougueur de la Wilaya de Tiaret, de 1977 à 1991. Rapporteur de la commission “Plan et finances" puis de celle de “l'Education, formation et recherche scientique", le fils d'Aflou a été élu, par ses pairs, en 1988, vice-président de l'APN avant d'en devenir, deux ans plus tard, président.
Mais, la sagesse de Belkhdem n'est pas synonyme de manque de principes.
Communauté
L'homme, qui a fait ses premières classes politiques près de feu Houari Boumédiène –il a été, de 1972 à 1977, directeur adjoint des relations internationales à la présidence algérienne– est de ceux qui sont restés accrochés au FLN après le séisme de 1988.
Il a siégé, d'ailleurs, à partir de 1991 et pendant six longues années, au bureau politique de l'ancien parti unique. Sensible aux thèses du panarabisme, imbu des idéaux de la communauté musulmane, Abdelaziz n'est probablement jamais à l'aise quand ses fonctions officielles lui imposent de défendre la prétendue cause des séparatistes du Polisario.
Ce n'est pas le cas lorsque ce musulman pieux, père de sept enfants, se prête, volontiers, à ses plaidoiries pour la réconciliation entre le Maroc et l'Algérie et la reconstitution du Grand Maghreb.
Maroc-Habdo.press.ma
Abdelaziz Belkhadem, le personnage et les limites de la diplomatie
L’actuel ministre algérien des Affaires étrangères passerait-il à la postérité pour avoir “accompagné” le règlement du contentieux entre le Maroc et l'Algérie ?
Une barbe éternellement bien ciselée, cheveux poivre et sel, teint plutôt foncé, Abdelaziz Belkhadem, affable et courtois, est un homme qui rassure.
Il en est conscient. Quand il s'est prêté, vendredi 7 février à Rabat, au jeu des questions-réponses avec les journalistes, le chef de la diplomatie algérienne n'a pas manqué d'user de cet atout précieux.
Manifestement heureux de son séjour au Royaume, M. Belkhadem, avec les accents de la sincérité et un arabe châtié d’où il passe, sans difficulté, au français, n'a pas lésiné sur les mots pour conforter son auditoire. “Rien de mal ne viendra au Maroc de l'Algérie", a déclaré le ministre, qui a affirmé le souci d'Alger de favoriser “un nouveau départ" de ses relations avec Rabat.
Volonté
L'optimisme du chef de la diplomatie algérienne était tel que certains de ses auditeurs n'ont pas pu s'empêcher de se poser la question: “Serait-il l'homme par qui la réconciliation arrivera ?" Autrement dit, Abdelaziz Belkhadem serait-il le ministre algérien des Affaires étrangères dont le nom passerait à la postérité pour avoir “accompagné" le règlement définitif du contentieux, chronique et multiforme, entre l'Algérie et son voisin occidental ? On rétorquerait, sans doute, qu'en Algérie, aujourd'hui, où la réalité du pouvoir est entre les mains de la haute hiérarchie de l'armée, le rôle des institutions “formelles", dont le ministère des Affaires étrangères, est insignifiant.
Peu importe. Abdelaziz Belkhadem a probablement la volonté et, certainement, les prédispositions pour contribuer au rapprochement entre Marocains et Algériens.
Natif de la petite localité d'Aflou dans la région de Laghouat, aux portes du Sahara algérien, l'actuel chef de la diplomatie n'est pas un chauvin, ni un belliciste. Âgé de 57 ans, il est représentatif de la seconde génération du Front de libération nationale (FLN), parti unique, en Algérie, jusqu'à 1989, date de l'instauration du pluralisme.
Diplômé en lettres et en finances, cet homme, qui a entamé sa carrière professionnelle en 1964 comme inspecteur des finances puis professeur, est connu pour être modéré et conciliateur en politique. Sa carrière trahit d'ailleurs, d'une certaine façon, son tempérament.
Avant d'être nommé, en juillet 2000, par le président Abdelaziz Boutefilka ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Belkhadem était avant tout une figure emblématique de l'Assemblée populaire nationale (APN), parlement algérien.
Il y avait siégé, en tant que député de la ville de Sougueur de la Wilaya de Tiaret, de 1977 à 1991. Rapporteur de la commission “Plan et finances" puis de celle de “l'Education, formation et recherche scientique", le fils d'Aflou a été élu, par ses pairs, en 1988, vice-président de l'APN avant d'en devenir, deux ans plus tard, président.
Mais, la sagesse de Belkhdem n'est pas synonyme de manque de principes.
Communauté
L'homme, qui a fait ses premières classes politiques près de feu Houari Boumédiène –il a été, de 1972 à 1977, directeur adjoint des relations internationales à la présidence algérienne– est de ceux qui sont restés accrochés au FLN après le séisme de 1988.
Il a siégé, d'ailleurs, à partir de 1991 et pendant six longues années, au bureau politique de l'ancien parti unique. Sensible aux thèses du panarabisme, imbu des idéaux de la communauté musulmane, Abdelaziz n'est probablement jamais à l'aise quand ses fonctions officielles lui imposent de défendre la prétendue cause des séparatistes du Polisario.
Ce n'est pas le cas lorsque ce musulman pieux, père de sept enfants, se prête, volontiers, à ses plaidoiries pour la réconciliation entre le Maroc et l'Algérie et la reconstitution du Grand Maghreb.
Maroc-Habdo.press.ma
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