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Pétrole : « Le déclin ne mène pas toujours à la chute », dit l’Agence internationale de l’énergie

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  • Pétrole : « Le déclin ne mène pas toujours à la chute », dit l’Agence internationale de l’énergie

    La demande de pétrole devrait continuer à croître, et passer de 87 à 101 millions de barils par jour (Mb/j) d'ici à 2035, selon le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie publié hier. Répondre à cette demande promet de constituer un défi dont l'énormité se confirme à nouveau, et se précise un peu plus.

    L'Agence internationale de l'énergie (AIE) admet que "le déclin de la production des champs existants sera un moteur majeur des investissements dans la production". Pour la première fois, elle consacre un chapitre entier au problème du déclin de la production existante. Sous-titre de ce chapitre : "Le déclin ne mène pas toujours à la chute".


    A partir de l'analyse de 1600 champs ayant dépassé le pic de production, l'AIE estime leur rythme moyen de déclin à 6 % par an. Cela signifie que si l'industrie arrêtait aujourd'hui d'investir dans la recherche et la mise en production de nouvelles ressources, les extractions pétrolières mondiales chuteraient presque de moitié d'ici à 2020 (voir graphique ci-dessous) !


    Production pétrolière qui serait observée en l'absence de tout nouvel investissement. AIE, WEO 2013.
    Ce déclin naturel de la production représente un problème d'une ampleur sans précédent : jamais jusqu'ici l'industrie pétrolière n'a fait face à un tel rythme de chute de la production dans un si grand nombre de champs.

    Ne serait-ce que pour maintenir la production au niveau atteint en 2012, l'industrie pétrolière devra d'ici à 2020 développer environ 34 Mb/j de capacités supplémentaires, estime l'AIE. Cela représente l'équivalent de trois Arabie Saoudite. Le rythme de déclin annoncé par l'AIE est désormais presque le même que celui mis en avant en 2011 par l'ex-PDG de la Shell, Peter Voser.

    En somme, "la route est droite, mais la pente raide", sacrément raide.

    L'AIE confirme incidemment le déclin amorcé par la production de pétrole conventionnel, reconnu pour la première fois dans son rapport 2010. Cette production de pétrole liquide classique, qui fournit les 4/5èmes de l'offre actuelle de carburants liquides, reculera à 65 Mb/j en 2035 contre environ 70 Mb/j aujourd'hui, juge l'AIE. L'Agence internationale, chargée de conseiller les pays riches (et importateurs de brut) membres de l'OCDE, confirme également son diagnostic émit l'an dernier d'un déclin imminent de poids lourds tels que l'Iran, le Koweït, l'Angola, le Mexique et la Russie.

    Le développement des pétroles non-conventionnels – sables bitumineux, pétrole de schiste, etc. – ainsi que des liquides de gaz naturel (LGN) permettra de combler le fossé grandissant entre la demande pétrolière mondiale et la production de pétrole brut conventionnel, assure l'AIE.

    Les pétroles non-conventionnels et les LGN sont plus difficiles et plus coûteux à produire.

    L'AIE souligne en particulier que les puits de pétrole de schiste (ou de roche-mère, à plus proprement parler) connaissent des déclins bien plus précoces et prononcés que ceux de pétrole conventionnel. L'agence envisage pour la première fois un pic de la production du pétrole de schiste des Etats-Unis, dont elle fixe la date en 2025. Un pronostic sensiblement plus optimiste que ceux désormais avancés par l'administration Obama (pic en 2020) et par le secrétariat général de l'Opep (pic dès 2017).

    L'AIE insiste sur le maintien dans l'avenir de coûts de production très élevés. Les dépenses du secteur pétrolier et gazier devraient atteindre un nouveau record en 2013, et dépasser 700 milliards de dollars.


    Envolée des coût d'investissements dans la production pétrolière et gazière depuis 2000. AIE WEO 2013.
    La clé de l'avenir de la production mondiale de pétrole semble être là.

    Un analyste de Douglas-Westwood Associates, l'un des cabinets de conseil les plus prestigieux au sein de l'industrie pétrolière, explique :

    "La plupart des grands producteurs ont maintenant besoin d'un baril de Brent à 120 ou 130 dollars pour maintenir leurs niveaux actuels de dividendes en même temps que leurs programmes d'investissements."

    Le groupe français Total a ainsi annoncé en septembre une forte diminution de ses dépenses futures d'investissement de capital, en dépit d'extractions de brut en déclin depuis 2004.

    La demande de pétrole aux Etats-Unis à tendance à se contracter dès que le cours du baril de Brent est au-dessus de 103 dollars ; elle fait de même en Chine dès que le cours du Brent dépasse 120 dollars, indique le cabinet Douglas-Westwood Associates à l'agence spécialisée Platts.

    L'industrie pétrolière court donc le risque de se retrouver prise en sandwich entre des coûts de production toujours plus élevés et une demande qui ne pourra suivre.

    Production pétrolière mondiale et croissance économique mondiale ont évolué jusqu'ici de façon quasi-parallèle, tout comme les cours du brut et ceux des denrées alimentaires.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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