NSA – Le seul secteur du gouvernement qui écoute vraiment ce que vous avez à dire (Williamblum.org)
William BLUM
Il m’est arrivé de demander aux gens qui rejettent ou rationalisent toute critique envers la politique étrangère des États-Unis : « Que faudrait-il que les États-Unis fassent en matière de politique étrangère pour perdre votre soutien ? Qu’est-ce qui, pour vous, serait de trop ? » Je n’ai pas encore reçu de réponse satisfaisante à cette question.
Le New York Times (2 Novembre) a publié un long article sur la base de documents de la NSA publiés par Edward Snowden. Une des choses qui a le plus attiré mon attention concernait « Sigint » - Signals intelligence, le terme utilisé pour les interceptions électroniques. On pouvait lire :
« Les professionnels de Sigint doivent suivre une étique irréprochable, même lorsque des terroristes ou des dictateurs cherchent à exploiter nos libertés. Certains de nos adversaires diront ou feront n’importe quoi pour faire avancer leur cause ; pas nous. »
Et là je me suis demandé : qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que la NSA pourrait bien refuser de faire – pour une question d’étique ?
Il m’est arrivé de demander aux gens qui rejettent ou rationalisent toute critique envers la politique étrangère des États-Unis : « Que faudrait-il que les États-Unis fassent en matière de politique étrangère pour perdre votre soutien ? Qu’est-ce qui, pour vous, serait de trop ? » Je n’ai pas encore reçu de réponse satisfaisante à cette question. Je soupçonne que c’est parce qu’ils ont peur que quoi qu’ils disent, je ferai remarquer que les États-Unis l’ont déjà fait.
Le vote des Nations Unies sur l’embargo sur Cuba - 22 années consécutives.
Pendant des années, les dirigeants politiques et médias américains aimaient qualifier Cuba de « paria international ». Ça fait longtemps qu’on ne l’entend plus. Peut-être qu’une des raisons est le vote annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la résolution intitulée : « Nécessité de lever le blocus économique , commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique contre Cuba ». Voici les résultats des votes :
Votes aux Assemblées Générales des Nations-Unies sur la nécessité de cesser le blocus des Etats-Unis contre Cuba
Prenant la parole devant l’Assemblée générale, le 29 Octobre, le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a déclaré : « Les dommages économiques accumulés depuis un demi-siècle à la suite de la mise en oeuvre du blocus s’élèvent à $ 1.126.000.000.000. » Il a ajouté que le blocus « a été renforcé sous l’administration du président Obama » et quelques 30 entités américaines et étrangères ont été frappées avec 2,446 milliards de dollars en amendes en raison de leurs interactions avec Cuba.
Cependant, l’émissaire américain, Ronald Godard, dans un appel aux autres pays à s’opposer à la résolution, a déclaré :
Est-ce qu’il arrive à M. Godard de lire un journal, de surfer sur Internet ou de regarder la télévision ? Pas un jour ne passe aux États-Unis sans qu’un officier de police ne tue par balles une personne désarmée.
Quant au « journalisme indépendant » - qu’arriverait-il à Cuba si on annonçait que désormais n’importe qui pouvait posséder un média quelconque ? Combien de temps faudrait-il avant que l’argent de la CIA – des fonds secrets et illimités de la CIA financent déjà toutes sortes d’opérations à Cuba – ne détienne ou contrôle la majorité des médias dignes d’être détenus ou contrôlés ?
La vraie raison de l’hostilité éternelle de Washington envers Cuba ? La crainte d’un bon exemple d’alternative au modèle capitaliste, une crainte justifiée à plusieurs reprises au fil des ans, chaque fois qu’un pays du Tiers-Monde exprime son admiration pour Cuba.
Voici comment l’embargo a commencé : Le 6 Avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires interaméricaines, a écrit dans une note interne : « La majorité des Cubains soutiennent Castro ... Le seul moyen envisageable à terme pour saper le soutien interne est par le désenchantement et la désaffection provoqués par l’insatisfaction et des difficultés économiques. ... Tous les moyens possibles doivent être rapidement mis en œuvre pour affaiblir l’économie cubaine. » Mallory a proposé « une ligne d’action qui ... s’attache au maximum à priver Cuba d’argent et de fournitures, à diminuer les salaires monétaires et réels, à provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». [3] Plus tard dans l’année, l’administration Eisenhower instaura l’embargo étouffant contre son ennemi éternel.
William BLUM
Il m’est arrivé de demander aux gens qui rejettent ou rationalisent toute critique envers la politique étrangère des États-Unis : « Que faudrait-il que les États-Unis fassent en matière de politique étrangère pour perdre votre soutien ? Qu’est-ce qui, pour vous, serait de trop ? » Je n’ai pas encore reçu de réponse satisfaisante à cette question.
Le New York Times (2 Novembre) a publié un long article sur la base de documents de la NSA publiés par Edward Snowden. Une des choses qui a le plus attiré mon attention concernait « Sigint » - Signals intelligence, le terme utilisé pour les interceptions électroniques. On pouvait lire :
« Les professionnels de Sigint doivent suivre une étique irréprochable, même lorsque des terroristes ou des dictateurs cherchent à exploiter nos libertés. Certains de nos adversaires diront ou feront n’importe quoi pour faire avancer leur cause ; pas nous. »
Et là je me suis demandé : qu’est-ce que cela signifie ? Qu’est-ce que la NSA pourrait bien refuser de faire – pour une question d’étique ?
Il m’est arrivé de demander aux gens qui rejettent ou rationalisent toute critique envers la politique étrangère des États-Unis : « Que faudrait-il que les États-Unis fassent en matière de politique étrangère pour perdre votre soutien ? Qu’est-ce qui, pour vous, serait de trop ? » Je n’ai pas encore reçu de réponse satisfaisante à cette question. Je soupçonne que c’est parce qu’ils ont peur que quoi qu’ils disent, je ferai remarquer que les États-Unis l’ont déjà fait.
Le vote des Nations Unies sur l’embargo sur Cuba - 22 années consécutives.
Pendant des années, les dirigeants politiques et médias américains aimaient qualifier Cuba de « paria international ». Ça fait longtemps qu’on ne l’entend plus. Peut-être qu’une des raisons est le vote annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la résolution intitulée : « Nécessité de lever le blocus économique , commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique contre Cuba ». Voici les résultats des votes :
Votes aux Assemblées Générales des Nations-Unies sur la nécessité de cesser le blocus des Etats-Unis contre Cuba
AnnéeDatePourContreAbstentionPays votant contre199224 Novembre59272Etats-Unis, Israel19933 Novembre88457Etats-Unis, Israel, Albanie, Paraguay199426 Octobre101248Etats-Unis, Israel19952 Novembre117338Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan199612 Novembre137325Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan1997Octobre143317Etats-Unis, Israel, Ouzbékistan1998Octobre157212Etats-Unis, Israel1999Novembre15528Etats-Unis, Israel2000Novembre16734Etats-Unis, Israel, Iles Marshall2001Novembre16733Etats-Unis, Israel, Iles Marshall2002Novembre17334Etats-Unis, Israel, Iles Marshall2003Novembre17932Etats-Unis, Israel, Iles Marshall2004Octobre17947Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau2005Novembre18241Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau2006Novembre18341Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau2007Novembre18441Etats-Unis, Israel, Iles Marshall, Palau2008Octobre18532Etats-Unis, Israel, Palau2009Octobre18732Etats-Unis, Israel, Palau2010Octobre18723Etats-Unis, Israel201125 Octobre18623Etats-Unis, Israel201213 Novembre18832Etats-Unis, Israël, Palau201329 Octobre18823Etats-Unis, Israël(source www.legrandsoir.info)
Chaque automne, le vote de l’ONU est un rappel bienvenu que le monde n’a pas complètement perdu ses esprits et que l’empire américain ne contrôle pas complètement l’opinion des autres gouvernements.Prenant la parole devant l’Assemblée générale, le 29 Octobre, le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez a déclaré : « Les dommages économiques accumulés depuis un demi-siècle à la suite de la mise en oeuvre du blocus s’élèvent à $ 1.126.000.000.000. » Il a ajouté que le blocus « a été renforcé sous l’administration du président Obama » et quelques 30 entités américaines et étrangères ont été frappées avec 2,446 milliards de dollars en amendes en raison de leurs interactions avec Cuba.
Cependant, l’émissaire américain, Ronald Godard, dans un appel aux autres pays à s’opposer à la résolution, a déclaré :
« La communauté internationale ne peut pas ... en toute bonne conscience ignorer la facilité et la fréquence avec laquelle le régime cubain fait taire les critiques, perturbe les réunions pacifiques, entrave le journalisme indépendant et, en dépit de réformes positives, continue à empêcher certains Cubains de quitter ou de retourner sur l’île. Le gouvernement cubain poursuit ses tactiques de détentions politiques, de harcèlement et de violences policières contre des citoyens cubains. » [1]
Et voilà. Voilà pourquoi Cuba doit être punie. On ne peut que deviner ce que M. Godard répondrait si on lui apprenait que plus de 7.000 personnes ont été arrêtées aux États-Unis pendant les 8 premiers mois du mouvement de protestation Occupy [2] ; que leurs campements ont été violemment fracassés, et que beaucoup d’entre eux ont été brutalisés par la police.Est-ce qu’il arrive à M. Godard de lire un journal, de surfer sur Internet ou de regarder la télévision ? Pas un jour ne passe aux États-Unis sans qu’un officier de police ne tue par balles une personne désarmée.
Quant au « journalisme indépendant » - qu’arriverait-il à Cuba si on annonçait que désormais n’importe qui pouvait posséder un média quelconque ? Combien de temps faudrait-il avant que l’argent de la CIA – des fonds secrets et illimités de la CIA financent déjà toutes sortes d’opérations à Cuba – ne détienne ou contrôle la majorité des médias dignes d’être détenus ou contrôlés ?
La vraie raison de l’hostilité éternelle de Washington envers Cuba ? La crainte d’un bon exemple d’alternative au modèle capitaliste, une crainte justifiée à plusieurs reprises au fil des ans, chaque fois qu’un pays du Tiers-Monde exprime son admiration pour Cuba.
Voici comment l’embargo a commencé : Le 6 Avril 1960, Lester D. Mallory, sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires interaméricaines, a écrit dans une note interne : « La majorité des Cubains soutiennent Castro ... Le seul moyen envisageable à terme pour saper le soutien interne est par le désenchantement et la désaffection provoqués par l’insatisfaction et des difficultés économiques. ... Tous les moyens possibles doivent être rapidement mis en œuvre pour affaiblir l’économie cubaine. » Mallory a proposé « une ligne d’action qui ... s’attache au maximum à priver Cuba d’argent et de fournitures, à diminuer les salaires monétaires et réels, à provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement ». [3] Plus tard dans l’année, l’administration Eisenhower instaura l’embargo étouffant contre son ennemi éternel.
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